Des citoyens de la commune de Dou�ra appellent le premier magistrat du pays afin de diligenter une commission d�enqu�te dans leur localit� pour que lumi�re soit faite sur la liste des b�n�ficiaires des 50 logements sociaux. Il s�agit de la deuxi�me liste apr�s celle de 1993. Il aura fallu attendre 14 ans pour qu'un autre quota soit d�gag� pour cette commune. La tension �tait palpable et les nerfs �taient � vif hier au si�ge de l�APC de Dou�ra. Et pour cause, plusieurs citoyens dont des femmes avec leurs enfants y passent la nuit depuis mercredi dernier. Une d�cision prise apr�s qu�ils aient su que plusieurs noms de b�n�ficiaires ont �t� retir�s de la premi�re liste des b�n�ficiaires des 50 logements sociaux. Ayant pris contact avec la r�daction, Toulit Bisma, divorc�e et m�re de quatre enfants, et habitant cette commune explique : �Une premi�re liste a �t� �tablie et rendue publique le 11 f�vrier 2007. Et apr�s le retard enregistr� dans la remise des clefs, j�ai pris contact avec la direction des logements de l�OPGI de Bab- El-Oued.� Quel fut son d�sarroi apr�s qu�elle ait appris que son nom a �t� retir� de la liste. Une autre liste a �t� �confectionn�e� en rempla�ant 14 noms. Vivant actuellement dans la m�me maison familiale que son mari, Bisma, le ton dur, dira : �J�ai d�cid� de ne plus reculer et de tout faire pour que justice soit rendue.� Pour elle, il s�agit maintenant de vie ou de mort. Au fait, cette fonctionnaire du centre hospitalier de Dou�ra vit dans une pi�ce exigu� dont le plafond risque de s��crouler � tout moment. �Et m�me pour cet espace, ma belle-famille a introduit une plainte pour que je sorte d�ici�, dit-elle. Et d�ajouter : �C�est un SOS que je lance. J�ai �lev� mes enfants dans la rue, ils y ont grandi. Mon dernier a 2 de moyenne. Je ne peux plus me taire devant tant d�injustice.� Une autre femme, une autre histoire et le m�me malheur. C�est celui de Guetta� Nabila, m�re de 4 enfants ayant cumul� 142 points. Elle pensait voir la fin de son calvaire lors de la publication de la premi�re liste avant de d�chanter. Et pour cela, elle a d�cid� de continuer le sit-in jusqu�� ce qu�une solution d�finitive soit trouv�e. Bisma, Nabila et Hamida m�re de huit enfants ne sont que la partie visible de l�iceberg. Dans cette commune, le volcan du m�contentement est en pleine �bullition. �Nous demandons l�arr�t de la distribution des logements�, s�exclame un citoyen devant le si�ge de l�APC. Au-del� des 14 familles retir�es de la liste, les habitants de Dou�ra se veulent solidaires. �Nous adh�rons � ce m�contentement et apportons notre aide car ce sont de vrais cas sociaux comme nous. Le fait que leurs noms aient �t� enlev�s, cela veut dire que nous, nous n�avons plus � esp�rer�, a relev� un autre citoyen qui voyait dans ces �b�n�ficiaires� malheureux une lumi�re d�espoir. D�autres habitants ont �voqu� un certain trafic pour pouvoir cumuler des points pour �tre parmi les b�n�ficiaires. En effet, pour pouvoir acc�der � un logement social, le salaire ne doit pas d�passer le seuil de 15 000 DA. Et certaines personnes ont trouv� la parade en multipliant les cr�dits et les facilit�s de payement. Ce qui fait que leur fiche de paye est moindre. Contact�, le vice-pr�sident de l�APC de Dou�ra, Chouchane Djillali, a pr�cis� de prime abord que la liste ne leur a pas �t� encore remise. Il a indiqu� que les plaignants avaient raison. �Un compte- rendu � ce sujet a �t� remis avant-hier (lundi, ndlr) en main propre au wali d�l�gu� de Dou�ra�, a-t-il d�clar�. Selon ses propos, une solution devrait �tre trouv�e. Le changement op�r� dans la liste, selon ses explications, a �t� fait par une commission d�enqu�te apr�s que des recours aient �t� introduits. Une situation qui laisse des questions pendantes : y a-t-il un suivi des dossiers ? Sur quelle base les recours ont �t� �tudi�s. Un exemple parmi tant d�autres v�cu � travers tout le pays. Le fruit de la crise du logement avec toutes ses d�rives. Meriem Ouyahia