Les travailleurs de Sofiplast, filiale du groupe ENPC (Entreprise nationale des plastiques et caoutchoucs) dont le si�ge social se trouve � S�tif, entrent aujourd�hui, en gr�ve pour une dur�e de trois jours. Les 180 travailleurs de Sofiplast ont, lors de l�assembl�e g�n�rale du 25 juillet dernier, d�cid� de recourir � la gr�ve suite � l��chec des n�gociations. Les travailleurs revendiquent l�intervention des responsables de la direction g�n�rale du groupe et de la Soci�t� de gestion des participations (SGP GEPHAC), afin de trouver une solution aux probl�mes qui menacent la p�rennit� de leur entreprise tels que le financement et l�approvisionnement. Une situation des plus dramatiques que traverse la soci�t� depuis 2005. Dans une plateforme de revendications adress�e � toutes les instances, et dont une copie est en notre possession, les travailleurs par l�entremise de leurs repr�sentants syndicaux, qualifient les op�rations entreprises par la direction du groupe de pur bricolage ayant d�j� caus� un d�ficit de plus de 24 milliards de centimes, et ce, malgr� le plan d�investissement avoisinant les 35 milliards de centimes. Une affaire qui a fait couler beaucoup d�encre et dont s�est saisie la justice. A cet effet, les travailleurs s�interrogent sur la non-application par la tutelle des mesures conservatoires � l�encontre des cadres ayant �t� plac�s sous contr�le judiciaire par le juge d�instruction, pr�s le tribunal de S�tif, charg� de l�affaire des investissements des filiales Sofiplast (S�tif) et Soexplast (M�d�a). �Au moment o� le secteur priv�, qui est notre concurrent, b�n�ficie de multitudes de facilit�s avec les banques, acquisition d��quipements, moyens de transport modernes et un stock cons�quent de mati�res premi�res, notre entreprise, qui fut l�un des fleurons de l�industrie plastique dans notre pays, est confront�e � l�absence de financement, l�arr�t d�finitif des approvisionnements, l�arr�t de la production, l�utilisation des moyens de transport et des �quipements v�tustes, une bureaucratie dans la gestion et la fermeture des voies de dialogue�, d�clarent les repr�sentants syndicaux de la soci�t�. D�un autre c�t�, les travailleurs restent d�termin�s � poursuivre leur combat en d�cidant d�une autre gr�ve � partir du mois de septembre en cas de non-satisfaction de leurs revendications. Notons que l�ENPC a �t� �clabouss�e par un scandale relatif � l�investissement et qui avait contraint la justice � ouvrir une instruction judiciaire. A cet effet, le juge d�instruction avait d�cid� au mois d�avril dernier de placer sous mandat de d�p�t cinq hauts dirigeants de cette entreprise, � savoir le P-DG du groupe, trois ex-P-DG de filiales (Sofiplast et Soexplast) et un cadre. Dix autres personnes, ont quant � elles �t� plac�es sous contr�le judiciaire, en attendant la fin de l�instruction. Les griefs retenus � l�encontre des pr�venus sont l�abus d�autorit�, passation de march�s douteux et d�tournements. En effet, et selon le dossier en possession de la justice, et apr�s une minutieuse enqu�te r�alis�e par les �l�ments de la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale, et qui a dur� plusieurs mois, de nombreuses irr�gularit�s ont �t� constat�es dans l�achat des �quipements de r�habilitation destin�s pour les filiales Sofiplast (S�tif) et Soexplast (M�d�a) appartenant au groupe ENPC. Selon des informations contenues dans le dossier, des cadres sup�rieurs auraient saisi la justice pour mettre � nu les dessous de l�affaire des investissements r�alis�s au niveau des plus importantes filiales du groupe. Le projet de r�habilitation de l�entreprise initi� en 2001 est pass� de de 35 milliards de centimes � plus de 70 milliards de centimes, pour acqu�rir des �quipements high-tech afin d�assurer un avantage certain sur la concurrence et g�n�rer des profits. Malheureusement, les objectifs escompt�s n�ont jamais �t� atteints par cons�quent cet investissement r�alis� � hauteur de 85% sur concours bancaire (emprunt � moyen terme) avait englouti toutes les �conomies de l�entreprise. D�ailleurs, les r�sultats enregistr�s au niveau du groupe, apr�s la concr�tisation des projets en 2003, sont alarmants, les exercices 2003 et 2004 ont cumul� un d�ficit de l�ordre de 200 milliards. Selon une source proche de l�expertise sollicit�e par la justice, les d�cisions prises ont lourdement hypoth�qu� l��quilibre financier des filiales, parce que des enveloppes importantes en devises fortes ont �t� englouties sans d�gager des revenus suffisants. Le pr�judice occasionn� � l�ENPC, donc au Tr�sor public, est estim� � plus de 70 milliards de centimes uniquement pour les deux filiales, et les pertes engendr�es par cet investissement au niveau du groupe, repr�sent�es par les d�ficits cumul�s depuis l�entr�e en vigueur de l�investissement � fin 2005 s��l�vent � plus de 400 milliards de centimes.