Les travailleurs de Sofiplast, filiale du groupe Entreprise nationale des plastiques et caoutchoucs (enpc), ont décidé de surseoir au mouvement de protestation qu'ils devaient entamer hier. La suspension de la grève qui devait paralyser ladite filiale durant trois jours a été entérinée samedi, au terme d'une assemblée générale à laquelle ont pris part, outre le syndicat d'entreprise, des responsables de la filiale, du groupe, ainsi que de la société de gestion des participations de l'Etat, la SGP Gephac. Dans une déclaration finale sanctionnant les travaux de l'AG, les syndicalistes disent comprendre la situation difficile que traverse Sofiplast et, partant, donnent une nouvelle chance à la direction générale pour tenir ses promesses. Dans le cas contraire, les travailleurs n'hésiteraient pas à paralyser de nouveau l'activité du complexe. Ils brandissent la menace de débrayer à partir de la mi-septembre. Trois jours de grève coïncidant avec la rentrée sociale sont d'ores et déjà arrêtés. Il s'agit des 15, 16 et 17 septembre. Du communiqué de l'AG, il ressort le caractère prioritaire donné au sauvetage de l'entreprise. Ainsi, la présidence du groupe s'engage à préparer d'urgence un dossier dont le but est de dégager des subventions conditionnées pour garantir l'approvisionnement en matières premières. Outre la provision en matières premières, une cellule de réflexion traitera la crise de Sofiplast, notamment dans ses volets recouvrement des créances et arrêt des mesures incitatives de départ en retraite. Ce dernier point vise à réduire la masse salariale, ce qui aura pour conséquence d'alléger les charges dues. Par ailleurs, les employés de Sofiplast ont obtenu l'application de la convention collective avec effet rétroactif à compter d'octobre 2006. Cette convention prévoit un salaire minimum de 12 500 DA ainsi qu'un ensemble de primes et allocations. Dernière promesse, celle consistant à trancher « rapidement » la situation actuelle des œuvres sociales. A cet effet, des réunions entre la DG de Sofiplast et le comité des participations sont annoncées. En initiant un mouvement de débrayage, les 180 travailleurs de Sofiplast voulaient interpeller leur hiérarchie sur la menace qui pesait sur l'avenir de leur entreprise. Dans une plateforme de revendications, les travailleurs de Sofiplast avaient qualifié de « bricolage » les décisions prises par la direction. D'après le syndicat d'entreprise, le déficit se monte à plus de 24 milliards de centimes. La justice s'est également intéressée au cas de Sofiplast en instruisant une enquête sur la dépense de 35 milliards de centimes dans le cadre d'un plan d'investissement.