Il y a un an, l�avion cargo Lockheed L-100-30 7T-VHG de la compagnie Air Alg�rie s�est �cras� le 13 ao�t 2006 � proximit� de Piacenza, entre Milan et Parme, � 20h15 apr�s une dur�e de vol de 1h55 en croisi�re vers Francfort, causant la mort des trois occupants. Par Benzerroug Mohamed Redouane (*) Un an apr�s, les r�sultats pr�liminaires men�s par les services de la s�curit� a�rienne italienne, apr�s �coute minutieuse du CVR (enregistreur vocal), ont indiqu� que l�avion cargo �tait en croisi�re avec le pilote automatique engag�. Un indicateur ��chec de pilote automatique� fut signal� ! Ces indications ont �t� r�cup�r�es sur une partie de l�enregistreur vocal (CVR) ; les techniciens et experts travaillent toujours pour essayer de comprendre le d�roulement des �v�nements dans le cockpit, utiles � la recherche. Un appareil photo visuel de s�curit� install� dans une station de distribution de carburant a enregistr� quelques images des derni�res s�quences avant l�impact. L�analyse de telles images a confirm� que l�avion, avant l�impact avec la terre, �tait avec un angle de piqu� estim� de 45 � 50�, � une vitesse approximativement de 850/900 km/h. L�impact de l�avion a caus� un crat�re d�environ 50 m�tres de long et 15 m�tres de large. La partie sup�rieure du gouvernail de direction et une partie de la gouverne de profondeur ont �t� respectivement trouv�es � 1,2 km et 3 km de la zone d�impact. Les analyses fractographiques d�taill�es sont effectu�es sur ces pi�ces. Le rapport d�autopsie a confirm� que l�un des pilotes est d�c�d� suite � un arr�t cardiaque pendant la descente infernale, soit quelques secondes avant le crash. Par ailleurs, le FDR (Flight Data Recorder), enregistreur de donn�es de vol, a �t� pratiquement d�truit. Les techniciens, l�Agence nationale de s�curit� de vol italienne (ANSV- 06-618) travaillent d�arrache- pied pour tenter d�extraire quelques donn�es et informations utiles � la recherche des causes et l�origine de ce terrible crash de l�avion. L��vidence initiale des recherches sur cet accident survenu au nord de l�Italie du Lockheed L-100-30 Hercule de la compagnie Air Alg�rie, un avion vieux de 25 ans, indiquant que le pilote automatique (PA) engag� apr�s qu�une indication : ��chec de pilote automatique !�, s�affichant dans le cockpit, a avanc� qu�un dysfonctionnement de la commande ou des commandes de vol se trouvaient certainement bloqu�es dans une configuration de descente. Ce qui peut �tre tr�s probable dans un tel cas, lorsqu�un probl�me d�ordre m�canique surgit. De source officieuse, la th�se d�une frappe de missile sur cette partie des commandes de vol a bien �t� calcul�e en pr�vision d�une �ventuelle attaque ou crash programm� sur le ciel europ�en ! Mais ce n�est pas une �vidence. Bien que l�information de l�enregistreur vocal du cockpit (CVR) ait d�j� �t� analys�e, les enqu�teurs italiens �tudient �galement les donn�es du radar des centres de commande de trafic a�rien de Milan et de Zurich, en collaboration avec l�arm�e de l�air italienne. L�objectif de ces investigations �tant de d�terminer la partie finale sur la trajectoire de vol. Apr�s un long mutisme de la compagnie a�rienne, il ne reste plus qu�� remonter les faits qui ont conduit � la (re) mise en service de ce cercueil volant, longtemps rest� parqu� au sol pour de multiples et interminables gros travaux. A savoir que l�autre avion cargo de la compagnie, en bonne �sant� celui-l�, avait �t� s�rieusement endommag� par un pilote instructeur (BOA), ce qui avait conduit d�estomper cet incident grave, pour pr�cipiter la remise en service du deuxi�me appareil cargo (celui qui s�est crash� dans le nord de l�Italie, il y a un an) ainsi que la programmation des trois pilotes d�c�d�s, victimes du crash. Pour la pr�cision, l�un des pilotes n�a pas vol� pendant pr�s de trois mois et il devait partir en vacances avec sa famille, le lendemain du crash. Une �enqu�te tr�s s�rieuse� devrait �tre diligent�e par les autorit�s comp�tentes et confi�e � des organismes ind�pendants, pour situer, fixer et d�terminer les responsabilit�s de ce plan de vol de la mort. Bien entendu, l�erreur humaine n�ayant pas �t� retenue dans ce crash, la faute de pilotage est totalement �cart�e et, donc, l��quipage n�a aucune responsabilit� dans ce drame qui a caus� sa perte. La remise du rapport final de cette �enqu�te tr�s s�rieuse� constituera un v�ritable revirement d�une jurisprudence jusqu�alors trop protectrice des int�r�ts de la compagnie a�rienne. Donc, laxiste et l�exp�rience d�incidents ant�rieurs et r�cents � certains moins graves qu�un crash mais tr�s co�teux � la compagnie Air Alg�rie et, par ricochet, au Tr�sor public �, l�attestent. Les r�v�lations des autorit�s italiennes ne cessent de parvenir. Les premi�res grandes remarques sont que la compagnie n�avait pas fait ce qui devait se faire (sur l�appareil qui s�est crash� en Italie) depuis plusieurs d�cennies, � savoir remplacer le FDR, (Flight Data Recorder) Enregistreur des donn�es de vol, qui date des ann�es 1960 !!! Les transporteurs se chargent de l�entretien de leurs flottes et corrigent le tir dans les cas o� les fabricants notent une d�faillance technique. La m�canique et le personnel navigant sont deux �l�ments d�terminants de la s�curit� des avions de ligne. La plupart des transporteurs investissent massivement dans la formation et l�entretien de leur flotte a�rienne. Une vraie compagnie ne doit jamais l�siner sur les moyens, m�me les plus on�reux, pour entretenir ses avions. Vieux ou neufs ! Un appareil mal entretenu co�te plus cher � op�rer et en cas d�accident et de pertes humaines. On comprend l��moi des familles des victimes de ce malheureux crash devant une telle situation. D�autre part, la force majeure ne peut pas �tre retenue, apparemment, les conditions de s�curit� n��taient pas toutes r�unies. Quelques lacunes apparaissent dans la commission d�enqu�te alg�rienne, plac�e sous la responsabilit� d�un technicien m�t�o, lui-m�me occupant le poste de sous-directeur de l�aviation civile alg�rienne (S/DAM) au minist�re des Transports. Beaucoup d�indices et de zones d�ombre indiquent que ce crash cache bien d�autres facteurs l�ayant engendr�, les fr�quents d�placements de ce technicien m�t�o en Italie pour rendre compte aux autorit�s alg�riennes sur les causes de ce myst�rieux crash sont sans r�sultats tangibles ! Etant sp�cialistes en m�t�orologie, ce dernier a peut-�tre �t� mal inform�, ou alors n�a pas su ou compris, vu ses qualifications et comp�tences dans le domaine ! Les commissions d�enqu�te sur les accidents a�ronautiques sont g�n�ralement mises en place et, forc�ment, confi�es � des personnels qualifi�s et sp�cialis�s dans le domaine de l�aviation. Toute incompatibilit� � cette fonction est bien mise en �vidence par le l�gislateur alg�rien et la r�glementation en vigueur (voir ordonnance n�07-01 du 1er mars 2007). Ce genre d�investigations est g�n�ralement confi� � des ing�nieurs et experts disposant de grandes qualifications. La r�gle exige qu�ils ne soient pas de la m�me compagnie (de l�avion crash�) et, � d�faut, � monsieur le directeur de l�aviation civile alg�rienne (et/ou) � monsieur l�inspecteur des transports. Ces derniers ne pouvaient en aucun cas prendre en charge cette affaire, compte tenu que leurs proches, conjoint et autres sont employ�s dans la compagnie a�rienne en question ! Par ces faits circonstanci�s, nous pouvons reprendre la d�finition de l�article 25 de la convention de Varsovie et l�appliquer pour d�montrer la responsabilit� des compagnies a�riennes. Puisqu�aux avis et les r�cents d�chirements entre le Syndicat des pilotes de lignes alg�riens (SPLA) et leur compagnie. L�article en question stipule : �On peut supposer qu�il y a faute inexcusable �tant donn� que le dommage r�sulte d�un acte ou d�une omission du transporteur ou de ses pr�pos�s faits, soit avec l�intention de provoquer un dommage, soit t�m�rairement et avec conscience qu�un dommage en r�sultera probablement.� Plus clairement, cela veut dire que la cha�ne causale pourra �tre longue, plusieurs intervenants, notamment : la Direction de l�aviation civile du minist�re des Transports, l�entreprise Verital en charge du contr�le et inspection des a�ronefs, le directeur des op�rations (DO+�BOA�), le ou les responsables de la maintenance et enfin la compagnie a�rienne auront � r�pondre aux familles des victimes qui risquent de porter plainte. L�avenir nous dira qui avait la responsabilit� de d�terminer l�imminence du danger et les mesures indispensables pour �viter ce terrible accident. Nous y reviendrons ! B. M. R. (*) Pilote A rappeler que dans les enqu�tes sur les accidents ou incidents, le seul objectif retenu des enqu�teurs - ANSV - est la pr�vention de futurs accidents ou incidents. Cet article ne vise nullement la d�termination des fautes ou des responsabilit�s * (voir OACI - Annexe 13).