Il y a un an, le 14 ao�t 2006, prenait fin la guerre d�clench�e par Isra�l contre le Hezbollah. Pour r�cup�rer deux de ses soldats enlev�s par �le parti de Dieu� lors d�un accrochage � la fronti�re libano-isra�lienne, le gouvernement d�Ehud Olmert choisissait de d�vaster le pays du C�dre et de marcher sur les cadavres de centaines de milliers de civils libanais au lieu de tenter de r�soudre pacifiquement le probl�me. Dans ce conflit o� l�Occident a jou� la montre, bloquant toute r�solution du Conseil de s�curit� de l�ONU afin de permettre � Isra�l de �terminer le boulot�, la v�rit� a fini par �clater. Gr�ce � la presse, notamment au quotidien de gauche isra�lien Haaretz, on apprendra que cette guerre avait �t� programm�e bien avant la capture des deux soldats isra�liens par le Hezbollah, qu�en accord avec les Etats-Unis, Isra�l attendait le moment opportun pour frapper un mouvement consid�r� comme �terroriste�, soutenu financi�rement et militairement par l�Iran et, � un degr� moindre, par la Syrie, avec � la cl�, une guerre inter confessionnelle entre Libanais. Les deux soldats isra�liens captur�s au Sud-Liban sont toujours d�tenus par le Hezbollah. Ce dernier, loin d��tre mis au pas, est sorti renforc� de ce conflit. Et la guerre interconfessionnelle n�a pas eu lieu. Pourtant, un an apr�s, la crise perdure. Le Hezbollah, qui a comm�mor� la �victoire� sur Isra�l, serait bien avis� de se montrer un peu moins gourmand. Les ingr�dients de la guerre civile sont plus que jamais en place. Bien que sur le plan politique, le g�n�ral Michel Aoun, chef du CPL (Courant patriotique libre) et alli� du Hezbollah, soit sorti renforc� par la r�cente d�faite de l�ancien chef d�Etat libanais, Amine Gemayel, aux �lections l�gislatives partielles face � l�un de ses candidats, le Liban reste plus que jamais divis� en deux camps oppos�s. En effet, les adversaires de Michel Aoun et de Nasrallah (chef du Hezbollah) ne sont pas pr�ts � d�sarmer : le gouvernement de Fouad Siniora soutenu par le parti Kata�b d�Amine Gemayel, le Courant du futur de Saad Rafiki, le Parti progressiste socialiste (PPS) du Druze Walid Joumblatt et les Forces libanaises de Samir Geagea, refuse les �lections g�n�rales exig�es par Aoun et Nasrallah. Et maintient son exigence d�un tribunal international charg� de juger les assassins de l�ancien Premier ministre Rafik Hariri. L�impossibilit� donc d�une solution fond�e sur un compromis acceptable entre la majorit� au pouvoir au Liban et l�opposition men�e par le Hezbollah et le CPL de Michel Aoun, s�est traduite dans les faits par l�existence de deux p�les politiques qui peut en cas d�aggravation de la crise donner naissance � deux p�les de pouvoirs rivaux avec ce que cela suppose comme cons�quences pr�judiciables pour l�unit� de ce pays. En toile de fond de cette crise, le conflit opposant depuis le mois de mai le groupe islamiste radical, Fatah al-Islam � l�arm�e libanaise, cr�e une autre menace pour la stabilit� du Liban. Selon le journaliste am�ricain, Seymour Hersch, des n�o-conservateurs am�ricains, certains responsables des services secrets saoudiens et jordaniens et des parties libanaises, seraient derri�re l�activisme du Fatah al-Islam. Agissant � l�insu de leurs propres gouvernements, ces hommes de l�ombre ont aid� ce groupe islamiste sunnite pour faire contre-poids au Hezbollah chiite. Ayant appris que certains responsables de ses services �taient impliqu�s, le roi Abdellah d�Arabie y a mis un terme, privant le Fatah al- Islam de fonds et de soutien. En fin de compte, ce fait montre que des milieux d�affaires arabes, pour le compte desquels des services et des clans au pouvoir dans certains pays de la r�gion manipulaient le Fatah al-Islam, n�ont pas int�r�t � voir le Liban �chapper � leur mainmise et �tre tout simplement ind�pendant. En d�clenchant la guerre contre le Liban, Isra�l savait ce qu'il faisait.