Serait-ce septembre le mois de la diatribe politique tous azimuts ? Pour peu coutumi�re qu�elle e�t-�t�, la critique on ne peut plus crue formul�e avant-hier par Ahmed Ouyahia � l�encontre du gouvernement Belkhadem et de sa politique sociale sugg�re du moins de chaudes empoignades politiques en perspective. Entre les membres de l�alliance pr�sidentielle, notamment. Ouyahia n�est pas homme politique � se rendre coupable d�une pareille audace par coquetterie. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Le secr�taire g�n�ral du Rassemblement national d�mocratique aura donc choisi le conclave des parlementaires du parti pour dire � voix haute tout le mal qu�il pense du gouvernement Belkhadem. Sans mettre de gants, Ouyahia a ass�n� sa critique. Il a accus� l��quipe gouvernementale de manquer de discernement dans la conduite des politiques sociales, d�en avoir m�me conduit des plus mauvaises. �La politique sociale du gouvernement a montr� ses limites�, a-t-il l�ch� sentencieux. Bien entendu, Ouyahia n�a pas eu � trop chercher pour trouver de quoi accabler Belkhadem. La tension sur la pomme de terre et la mani�re de r�agir du gouvernement lui ont fourni mati�re � estocade. �Pourquoi le gouvernement ne proc�de-t-il pas � la suppression des taxes douani�res et de la TVA sur les semences pour encourager les agriculteurs ?� a-t-il servi en guise de reproche � son successeur � la chefferie du gouvernement. Mieux ou pis, il a accus� le gouvernement d�avoir r�serv� ces importations � des importateurs v�reux. �A en croire certaines informations, des personnes ayant obtenu le permis d�importation de la pomme de terre sont connues dans les milieux de la fraude fiscale.� Difficile de croire l�ex-chef du gouvernement formuler une aussi grave accusation sur la base de simples oui-dire. S�il s�est r�solu � parler ainsi c�est forc�ment qu�il d�tient de l�information. Et, rendue publique, une telle affirmation se destine � faire mal. Le chef du gouvernement, puisque c�est lui qui est directement mis en joue, ne devrait pas, depuis, dormir d�un paisible sommeil. Il n�a pas vu venir, et donc n�a pas anticip� le choc. Car, jusque-l�, Belkhadem n�avait � trop souffrir des attaques de ses alli�s, tant elles se situaient toujours dans les limites du politiquement admis. Ainsi, il a rarement fait cas des haussements de ton coutumier du pr�sident du Mouvement de la soci�t� pour la paix, Aboudjerra Soltani. C��tait, depuis l��chafaudage de l�alliance pr�sidentielle, d�usage : la critique �tait admise, puisqu�elle permettait d�amuser les ouailles sans pour autant contrarier le pacte scell�. Mais avec la sortie du secr�taire g�n�ral du Rassemblement national d�mocratique, les choses sont appel�es � �tre interpr�t�es diff�remment. Ouyahia est certainement anim� d�un objectif politique majeur pour catapulter autant de fl�ches au chef du gouvernement. Il a d� aussi estimer la conjoncture favorable pour ainsi agir. Il est clair que d��vidence, ces attaques poursuivent de mettre � mal l��quipe gouvernementale, en premier chef son coordinateur. Et ce ne serait pas commettre un parjure si on soup�onne Ouyahia de courir � reprendre les r�nes de l�ex�cutif. C�est d�abord tout ce qu�il y a comme ambition l�gitime pour un commis de l�Etat comme lui. Ensuite, il a d� v�ritablement souffrir de participer au gouvernement uniquement pour satisfaire � l�obligation de solidarit� qu�impose l�alliance pr�sidentielle. D�ailleurs, faut-il faire remarquer que les ministres qu�il a eu � accabler de critiques, � l�instar du ministre de la Solidarit� nationale, se recrutent exclusivement au sein de la formation de Belkhadem, le Front de lib�ration nationale. Pour Ouyahia, donc, le gouvernement a failli. Il ne lui a manqu� que d�oser demander son d�part. Mais la suggestion est forte. Bien s�r, il n�est pas dit que le pr�sident de la R�publique l�entende de cette oreille, si, d�ailleurs, il ne se sentirait pas lui-m�me vis� par ricochet. Car, le reproche fait au gouvernement vaut par bien des aspects aussi au pr�sident, en ce sens que ce sont ces choix que l��quipe Belkhadem travaille � traduire sur le terrain. Cependant, � d�faut d��tre entendu, Ouyahia aura accompli ce samedi d�innocenter son parti des imperfections gouvernementales. Par ailleurs, il doit esp�rer r�colter quelques dividendes �lectoraux. Le 29 novembre n�est si loin.