Ce premier week-end du mois de septembre, annonce visiblement la fin des grandes vacances. La route Tlemcen-B�ni Saf est presque d�serte, pas l�ombre de vacanciers, seuls les taxieurs de la ligne Tlemcen-Oran roulent � tombeau ouvert sur la RN 22. A un moment donn�, on a presque peur d�s qu�on quitte la nationale pour emprunter la d�partementale qui m�ne vers Rachgoun et B�ni-Saf. Sur le chemin du royaume de Siga, la Tafna coule au milieu des orangeraies. Les derniers orages ont fait d�border l�oued Tafna et cela a �t� b�n�fique car malgr� la chaleur de l�automne, la plaine s��talant de Remchi jusqu�� B�ni- Ouarsous a gard� toute sa verdure. Ailleurs, les premiers souffles de septembre ont presque d�shabill� la nature ; les 60 km qui s�parent Tlemcen de la ville de Sidi-Safy paraissent longs en ce vendredi qui est en principe le dernier week-end de la belle saison. Au bout d�une heure de route, c�est enfin l�embouchure de la Tafna, l��le de Rachgoun, est en vue. De loin, la plage Siga appara�t d�serte, c�est une plage d�automne r�serv�e aux solitaires. Quelques kilom�tres plus loin, on arrive � B�ni-Saf berc�e au nord par les flots de la M�diterran�e et b�nie par le saint patron Sidi-Boucif qui la domine du sud du haut des falaises de Ghar El-Baroud. La plage des puits est encore anim�e, mais il y a peu de campeurs. La majorit� des vacanciers ont pli� bagages, seuls les retardataires sont l�, pour profiter de ces derniers instants de l��t�. L�art�re principale qui donne sur la plage est presque vide, les restaurateurs ont baiss� rideau. La saison des affaires est bien termin�e pour eux. Pour l��tranger qui ne conna�t pas B�ni-Saf, il lui sera difficile de savoir � quel d�partement elle appartient. Da�ra de la wilaya de A�n-T�mouchent, la ville c�ti�re est surtout peupl�e en �t� par les gens de Tlemcen, et ce, pour diverses raisons. Le tron�on routier Tlemcen-B�ni- Saf est excellent pour les automobilistes et, bien s�r, il y a la s�curit�. A partir de Sidi-Khaled jusqu�� Rechgoun, les services de s�curit� de la Gendarmerie nationale font bonne garde. Et puis B�ni-Saf reste B�ni- Saf� Le centre-ville rappelle � bien des �gards la Costa d�El Sol. Les B�nisafiens affichent toujours une pointe d�humour. En pr�tant l�oreille aux comm�rages dans les lieux publics, on sent que la cit� mini�re ne s�est pas d�partie de son cachet espagnol. A B�ni-Saf, les �hola ! La playa� sont dans la bouche m�me des bambins qui ignorent le pass� de leur ville, jadis royaume de Siga. Sur la plage, seuls les enfants donnent l�impression de savourer les joies de la mer. Les adultes, fatigu�s, pensent d�j� au retour. La vie active doit reprendre ses droits. La mer quelque peu agit�e est loin d�effrayer les enfants. Les vagues continuent leur incessant ballet en venant mourir sur le vieux rocher de l�Aquarium qui sera d�sert� dans quelques jours. En hiver, l�Aquarium subira � lui seul le poids de la solitude et le silence de la mer. L�apr�s-midi touche � sa fin, le soleil se r�fugie derri�re les collines des monts de Trara. Les gens commencent � d�faire leurs teepies. Les enfants jettent un dernier regard vers la grande bleue. Dans moins d�une semaine, ils reprendront le chemin de l��cole. Aux environs de 19 h, les derniers v�hicules quittent la plage, laissant la c�te aux caprices des vagues. B�ni-Saf et ses habitants retrouveront le calme. Sur les quais, seuls les marins-p�cheurs continueront � cohabiter avec la mer. Cependant, leur entr�e au port, le soir, ils ne retrouveront plus ces clients d�une saison. Tout le monde sera parti. Ainsi s�ach�ve le dernier week-end d�une saison bien chaude. Certains ont pris un repos m�rit� et reprendront leurs activit�s quotidiennes. Ils ont d�couvert et appr�ci� les joies de la mer, d�autres quelque part dans les campagnes isol�es ont v�cu un �t� pas comme les autres, dans la mis�re et la canicule. En attendant l��t� prochain, esp�rons que le soleil se l�vera pour tout le monde.