La derni�re d�cade du mois d�ao�t annonce visiblement la fin des grandes vacances. Les derniers estivants rentrent chez eux, le Ramadan ayant �court� la p�riode estivale de cet �t� 2009. Seuls les taxieurs de la ligne Tlemcen-Oran roulent � tombeau ouvert sur RN22. A un moment donn�, on a presque peur quand on quitte la nationale pour emprunter la d�partementale qui m�ne vers Rachgoune, B�ni-Saf, Tafasout. Sur le chemin qui conduit vers le royaume de Siga, le Tafna coule au milieu des champs d�orangers. Les derniers orages ont fait d�border l�oued Tafna et cela a �t� b�n�fique, car, malgr� la chaleur de l��t�, la plaine s��talant de Remchi jusqu�� B�ni- Ouarsous a gard� toute sa verdure. Les premiers frissons nocturnes sont l�, les 60 km qui s�parent Tlemcen de la c�te paraissent longs. Au bout d�une heure de route, c�est enfin l�embouchure de la Tafna, l��le de Rachgoune est en vue. De loin, Siga appara�t d�sert, on dirait une plage d�automne r�serv�e aux solitaires. Quelques kilom�tres plus loin on arrive � B�ni-Saf, berc�e au nord par les flots de la M�diterran�e et b�nie par le saint patron Sidi Boucif qui la domine du haut des falaises de Ghar El- Baroud. La plage des Puits est encore anim�e. Mais la majorit� des vacanciers commencent � plier bagage, seuls les retardataires qui viennent du grand Sud sont l� pour profiter de ces derniers instants de l��t�. L�art�re principale qui donne sur la plage est presque vide, les restaurateurs sont encore ouverts en d�pit de la baisse de l�activit� ; la saison des affaires est bien termin�e et celle des vacances aussi. Pour l��tranger qui ne conna�t pas B�ni-Saf, il lui sera difficile de savoir � quel d�partement appartient ce grand pueblo. Da�ra de la wilaya de T�mouchent, cette ville c�ti�re est surtout peupl�e en �t� par les gens de Tlemcen, et ce, pour diverses raisons : le tron�on routier Tlemcen-B�ni-Saf est excellent et, bien s�r, il y a la s�curit�. A partir de Sidi Khaled jusqu�� Rachgoune, les services de la gendarmerie font bonne garde. Sur la plage, seuls les enfants donnent l�impression de savourer les derni�res joies de la mer. Les adultes, fatigu�s, pensent d�j� au retour. La vie active reprend ses droits. La mer quelque peu agit�e est loin d�effrayer les enfants. Les vagues continuent leur incessant ballet en venant mourir sur le vieux rocher de l�aquarium qui sera d�sert� dans quelques jours. En hiver, l�aquarium subira � lui seul le poids de la solitude et le silence de la mer. L�apr�s-midi touche � sa fin, le soleil se r�fugie derri�re les collines des monts Trara. Les enfants quittent la plage d�un pas lent, ils savent qu�ils ne reverront le bleu de la mer que l��t� prochain. Aux environs de 19h, les derniers v�hicules quittent la plage, laissant la c�te aux caprices des vagues. B�ni-Saf et ses habitants retrouveront le calme. Sur les quais, seuls les marins p�cheurs continueront � cohabiter avec la mer ; cependant, � leur entr�e au port le soir, ils ne retrouveront plus ces clients d�une saison. Tout le monde sera parti. Ainsi s�ach�ve une saison bien chaude. Certains ont pris un repos m�rit� et reprendront leurs activit�s quotidiennes. Ils ont d�couvert et appr�ci� les joies de la mer. D�autres, quelque part dans les campagnes isol�es, ont v�cu un �t� pas comme les autres, dans la mis�re et la canicule. En attendant l��t� prochain, esp�rons que le soleil se l�vera pour tout le monde. Mais en attendant les m�nag�res ont un autre souci, comment faire face au Ramadan, ce mois sacr� (ou plut�t sacr� mois !)?