A croire qu�ils n�ont rien compris, ou carr�ment ne vivent pas dans la m�me Alg�rie de ceux qui sont frapp�s par la mort. Les repr�sentants de la soci�t� civile, � l�exemple de l�Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), l�Organisation nationale des moudjahidine (ONM), l�Union g�n�rale des travailleurs alg�riens (Ugta), les Scouts musulmans ont �chou� dans leur sortie d�hier, � la salle Harcha, o� ils ont appel� � un rassemblement national pour d�noncer le terrorisme et appuyer la politique de r�conciliation nationale. La salle Harcha �tait � moiti� vide. Les Alg�rois n�ont pas r�pondu � �l�appel � la mobilisation�. Et ceux qui �taient l�, sont venus par obligation car ils travaillent, pour la majorit� d�entre eux, dans l�administration publique. Etaient �galement pr�sents � cette manifestation, Abdelaziz Belkhadem (SG du FLN et chef du gouvernement), Ahmed Ouyahia (SG du RND), Louisa Hanoune (SG du PT), Abdelaziz Ziari, pr�sident de l�APN, ainsi que d�autres personnalit�s politiques et partisanes. L�absence du troisi�me alli� de l�alliance pr�sidentielle, Aboudjerra Soltani, pr�sident du MSP, a �t� toutefois remarqu�e et diff�remment comment�e par les journalistes pr�sents sur place. Les chefs des partis politiques n�ont pas �t� invit�s � prendre la parole � ce rassemblement, dont les interventions sont limit�es aux repr�sentants de la soci�t� civile. Un seul discours a �t� prononc� par les diff�rents intervenants, qui au lieu de s�attarder sur le danger du terrorisme qui guette les Alg�riens, se sont lanc�s dans les propos d�magogiques d�appui � la r�conciliation nationale et d��loges au pr�sident de la R�publique. Ainsi, pour le SG de l�UGTA, Abdelmadjid Sidi Sa�d, �l�Alg�rie est en f�te contre le terrorisme�. Lourde sentence, qui a violemment r�sonn� dans de l�assistance. L�Alg�rie est certes debout. Elle lutte avec toutes ses forces contre le terrorisme. Mais elle n�est pas en f�te. Le pays est endeuill�, �branl� par la perte de plus de 60 citoyens en deux jours. �Le terrorisme n�a pas de place dans notre pays. Il est la cause du recul �conomique et social du pays, il faut le battre et on le vaincra qu�ils le veuillent ou non�, a scand� Sidi Sa�d. �Nous sommes les ennemis de tous ceux qui veulent mettre � genoux notre pays�, dit-il, en insistant sur �le m�rite du pr�sident Bouteflika dans le retour de la paix et de l�espoir �. En pronon�ant cette derni�re phrase, le SG de l�UGTA dira assumer enti�rement sa position de soutien au pr�sident de la R�publique et qu�il se souciait peu de l�interpr�tation qui pourraient en �tre faite. Les deux derniers attentats kamikazes, l�un ayant cibl� le cort�ge pr�sidentiel dans la wilaya de Batna et le second le d�tachement des gardes-c�tes de la Marine, � Dellys, ont plus que jamais secou� les autorit�s politiques du pays, jusqu�� prendre conscience, finalement, de la puissance d�Al Qa�da dans la r�gion du Maghreb. Dans son intervention, Sa�d Abadou, SG de l�ONM, a martel� �que l�Alg�rie ne peut pas s�incliner devant un terrorisme barbare, qui ne peut �tre accept� ni �tre justifi�, sous aucun pr�texte, religieux y compris. La violence et la destruction ne peuvent pas r�soudre les probl�mes�. Le commandant des Scouts musulmans, Nordine Ben Brahim, qui a d�nonc� les derniers attentats terroristes, a attir�, quant � lui, l�attention sur le r�le de l��cole et de la famille dans l��veil de la conscience citoyenne. Partant du fait que beaucoup d�actes terroristes sont perp�tr�s par des jeunes recrus dans les rangs des terroristes, dont l��ge ne d�passe g�n�ralement pas 19 ans, il interpelle les parents qui �doivent surveiller leurs enfants et savoir ce qu�ils font et quels chemins ils suivent�. �C�est contre la culture du terroriste qu�il faut d�abord lutter�, clame-t-il, refusant de limiter le r�le de la soci�t� civile aux simples manifestations organis�es dans des salles, au lendemain d�attentats. �Nous devons nous organiser pour prendre en charge notre jeunesse et lui �viter cette d�rive. C�est l� notre r�le en tant qu�associations et aussi le r�le de l�Etat.� A la fin des interventions, les membres du gouvernement et les responsables politiques ont quitt� la salle dans la pr�cipitation, sans la moindre d�claration. Aucun d�entre eux ne s�est arr�t� aux sollicitations d�une m�re de famille qui les interpellait sur sa situation. �S�il vous pla�t ! Ecoutez-moi comme moi je vous �coute, aidez-moi comme nous vous aidons�, lance-t-elle. Ce cri de d�tresse venait d�une m�re de quatre enfants, dont le mari a disparu dans des circonstances myst�rieuses en 1999. Elle ne b�n�ficie d�aucune aide sociale, ni de revenus pour �lever ses enfants. �Soyez des Alg�riens, si vous voulez qu�on le soit aussi�, l�che-t-elle.