Pratiquement le quart de nos enfants sont, victimes de maltraitance. Plus exactement, 22,5% de l'ensemble des enfants �g�s entre 2 et 14 ans ont re�u des punitions physiques s�v�res. Les enfants �g�s entre 5 et 9 ans sont les plus expos�s � ce type de punitions. La punition physique s�v�re est d�finie par le fait de frapper l�enfant sur le visage ou la t�te, ou carr�ment le frapper avec un objet dur. Aussi, 71,6% des enfants ont re�u des punitions physiques mineures. Il s�agit l� des cas o� l�enfant est frapp� avec la main nue sur les diff�rentes parties de son corps. Pour ce qui est des menaces verbales, du langage traumatisant et des pressions �motionnelles, ce sont 82,3% des enfants qui en sont victimes. Ce constat rel�ve des r�sultats publi�s dans le rapport pr�liminaire de l�enqu�te � indicateurs multiples �MICS3� pour le suivi de la situation des enfants en Alg�rie, r�alis�e en 2006 par l�Unicef, en collaboration avec le minist�re de la Sant�, de la population et de la r�forme hospitali�re, et l�Office national des statistiques. Ce rapport a �t� finalis� en juillet 2007 avant d��tre rendu public. Si les conclusions de celui-ci mettent l�accent sur les efforts fournis par les pouvoirs publics alg�riens pour la protection de l�enfance, il reste que les chiffres avanc�s dans ce rapport sont tr�s inqui�tants. Alors que des m�canismes se mettent en place pour prot�ger l�enfant dans son environnement ext�rieur, ces statistiques viennent d�montrer la profondeur de la probl�matique qui place l�enfant en situation de danger dans son environnement familial. L�enqu�te d�voile l�ampleur de la pratique de la violence sur les enfants au sein de leurs familles. Mais le plus grave c�est que 15% des m�res/tutrices pensent que l'enfant m�rite d'�tre physiquement puni. Ce qui fait croire que la violence contre les enfants n�est pas une cons�quence d�un �tat nerveux des parents ou d�une situation ing�rable. La violence est consid�r�e comme un geste naturel et m�me un droit des parents. Devant cet �tat des lieux, le r�le de l�Etat s�av�re indispensable pour mettre en place un m�canisme de protection des enfants maltrait�s, � l�instar de ce qui se fait dans les pays occidentaux. La mission des services sociaux en Alg�rie se limite, malheureusement, � la prise en charge des probl�mes socio�conomiques. L�absence d�un cadre institutionnel met ainsi en p�ril les enfants en bas �ge. Beaucoup d�enfants scolaris�s se retrouvent aussi victimes d�une double violence, � la maison et � l��cole. Ce qui explique, en toute vraisemblance, l��chec scolaire et le recours de ces enfants � des m�thodes violentes pour exprimer leurs besoins et faire r�percuter la violence subie sur leurs camarades. 27,2% des enfants de moins de 15 ans sont analphab�tes Revenant sur le volet �ducation, le rapport de l�Unicef divulgue de nouvelles statistiques, non connues jusque-l�, concernant le taux de scolarisation et d�analphab�tisme. Contrairement aux chiffres du minist�re de l�Education nationale qui affirment un taux record de scolarisation qui a atteint les 98% de la population, cette enqu�te atteste par ailleurs que 78,6% seulement des enfants �g�s de 6 ans et plus fr�quentent ou ont fr�quent� l'�cole. 21,4% de la population de cet �ge n�ont jamais connu les bancs de l��cole. Faut-il pr�ciser que l�enqu�te a �t� r�alis�e en 2006 et que les donn�es n�ont pas �t� chang�es en si peu de temps. On pourrait supposer de ce fait que cette enqu�te serait � l�origine m�me de la d�cision du gouvernement, en cette rentr�e scolaire, d�ouvrir le maximum d��coles pour lutter contre l�analphab�tisme. Celui-ci, selon le rapport, est de 24% chez la population �g�e de 10 ans. Alors comment peut-on parler d�une �cole obligatoire jusqu�� 16 ans si 24 % des enfants de 10 ans sont analphab�tes ? Il s�agit l� d�une ultime contradiction dans les chiffres avanc�s par les pouvoirs publics et autres organismes. Le rapport creuse le foss� encore plus profond�ment, en annon�ant que le taux d'analphab�tisme est de 27,2% aupr�s de la population �g�e de 15 ans et plus.