Les tartarinades du pr�sident fran�ais et de son ministre des AE concernant la Birmanie ont, vite, �t� �touff�es par le r�alisme et les int�r�ts de la France. Paris n�ira pas plus loin dans les sanctions � l�encontre de la junte birmane et Paris, docile, se conformera au consensus international et europ�en sur la question. Et Bruxelles ne compte pas aller au-del�... Bernard Kouchner n�aura pas eu, ici, l�occasion d��taler ses connaissances et son savoir en �droit d�ing�rence� devenu, entre-temps, �devoir d�ing�rence� ni de s��taler davantage sur les droits de l�homme ou quelque chose comme �a. Rapidement � la vitesse m�me de la r�pression exerc�e par les tyrans birmans contre leur population, Sarkozy et Kouchner ont �mang� leurs premiers propos et ont rejoint, t�te baiss�e et disciplin�s, leur frein rong�, le rang. Pas question d�sormais d�aller au-del� de ce qui existe, d�j�, contre le r�gime birman en sanctions. D�un mot, � peu pr�s rien du tout qui puisse �branler le trio militaire actuellement au pouvoir � Rangoon. L�Union europ�enne et le Conseil de s�curit� de l�ONU s�ils ont, il faut l�acter, refus� de passer sous silence le massacre des bonzes et la f�roce agression contre les Birmans, ils ont, cependant, refus� de franchir un pas suppl�mentaire dans l�escalade politique et/ou �conomique contre le r�gime birman. Il est vrai que l�ONU et l�UE, plus aguerries aux affaires et aux affres du monde que Sarkozy et Kouchner, ont adopt�, comme d�habitude, le minimum : d�nonciations, verbalement, tonitruantes mais pas engageantes pour un sou, et envoi d�un �missaire onusien aupr�s des militaires birmans. Il est vrai qu�� ce niveau, Bruxelles et New York ne se trompent pas et que les pressions ext�rieures telles celles pr�conis�es, dans la pr�cipitation, par le Dr Kouchner ne servent � rien sauf � alimenter le brasier. Seules la Chine, l�Inde et la Russie peuvent raisonner, si tant est que l�on puisse �crire cela, les tyrans birmans. P�kin, New-Delhi et Moscou d�clarent par les canaux diplomatiques traditionnels que beaucoup d�efforts sont faits pour emp�cher un massacre � large �chelle ; peut-�tre que c�est vrai. Retour sur Paris. Avant-hier, la secr�taire d�Etat aux droits de l�homme Yama Rade a, clairement, d�fini la position de son pays par rapport � la question birmane. �Si Total quitte le pays, une autre entreprise prendra sa place.� Voil� qui est dit et assum�. Les pauvres bonzes de Birmanie n�ont pas la possibilit� ni m�me le temps d��couter les fanfaronnades des responsables politiques fran�ais. Cela vaut mieux, sans doute, pour eux. Juste apr�s, la Commissaire europ�enne aux Relations ext�rieures, Benita Ferrero-Waldner, a, d�finitivement, trac� le cadre : �Ce qui est n�cessaire, ce sont les contacts avec le gouvernement. Ce sont principalement les pays voisins qui sont vraiment appel�s � se montrer responsables. Et surtout, pr�cisera la commissaire Ferrero, la Chine�.