C'est le point de non-retour pour les militaires au pouvoir depuis des décennies en Birmanie. Si la Chine continue à apporter son soutien à peine feutré à son allié traditionnel, en revanche, les pays membres de l'ASEAN viennent de condamner la violence décidée par la junte et qui rend le nombre de morts invérifiable pour le moment. On parle de 13 morts côté officiel birman. Rien n'est moins sûr… C'est le point de non-retour pour les militaires au pouvoir depuis des décennies en Birmanie. Si la Chine continue à apporter son soutien à peine feutré à son allié traditionnel, en revanche, les pays membres de l'ASEAN viennent de condamner la violence décidée par la junte et qui rend le nombre de morts invérifiable pour le moment. On parle de 13 morts côté officiel birman. Rien n'est moins sûr… Rien ne va plus en Birmanie où, après les évènements tragiques de jeudi passé qui ont vu les forces de police et les brigades antiémeutes tirer à balles réelles sur la foule, causant la mort de quelque 15 manifestants dont un caméraman de la télévision japonaise, la violence institutionnelle a redoublé d'un cran par la multiplication des arrestations et l'occupation des temples et monastères, brutalisant et frappant les moines bouddhistes et installant par là un véritable traumatisme chez des populations habituées traditionnellement à sacraliser ces religieux. Hier, l'émissaire spécial de Ban Ki-moon, Ibrahim Gambarin est arrivé en Birmanie où il «espère avoir des contacts fructueux.» Gambarin est porteur d'un message du secrétaire général de l'ONU et d'un autre où sont consignées les positions issues d'une réunion tenue à New York, dans l'urgence, par les pays membres de l'Association des pays de l'Asie du Sud-est (ASEAN), dont Rangoon est membre aux côtés de Singapour, de Brunei, du Cambodge, de l'Indonésie, du Laos, de la Malaisie, des Philippines, de la Thaïlande et du Vietnam. Dans ce message, le bloc asiatique, de façon très inhabituelle au reste, s'exprime sur la situation en Birmanie et se dit «choqué par l'utilisation d'armes automatiques et exige du gouvernement qu'il cesse immédiatement l'usage de la violence contre les manifestants pacifiques.» La Chine elle-même (principal allié de la Birmanie), pressée par les Américains et les Européens, vient de déclarer que «Pékin souhaite que toutes les parties fassent preuve de retenue, adoptent des méthodes pacifiques pour que la situation revienne à la stabilité le plus vite possible et que la politique de réconciliation nationale, de progrès, de démocratisation et de développement soit réalisée». Plus incisifs, les Américains viennent de lancer un appel à tous les pays alliés et voisins de la Birmanie pour condamner la répression du mouvement pacifique de protestation par la junte au pouvoir. D'autant que lors de sa dernière réunion consacrée à la situation en Birmanie, le Conseil de sécurité a vu sa volonté bloquée par le veto de la Chine. Mais la communauté internationale paraît bel et bien engagée à trouver une issue à cette grave crise, comme en témoigne l'annonce, hier, d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'Homme qui doit se tenir à partir de mardi dans la capitale helvétique. Rolando Gomez, porte-parole du Conseil, a fait savoir qu'une demande comportant 53 signatures y compris celles de 17 membres du Conseil de sécurité (permanents et non permanents), c'est-à-dire le quota des 2/3 exigé pour convoquer une session extraordinaire, avait été reçu par le secrétariat du Conseil. Pour sa part, les structures compétentes de l'Union européenne viennent de convoquer le chargé d'affaires birman en poste dans la capitale belge pour lui «expliquer le possible renforcement des sanctions déjà en vigueur depuis de longues années, ainsi que la possibilité d'envisager d'autres mesures pour encourager le processus de démocratisation.» Javier Solana a, pour sa part, lancé «un appel à la Chine.» Pour le numéro un de la diplomatie européenne, «tous les pays qui ont une influence sur les décisions des détenteurs du pouvoir en Birmanie doivent agir vite et maintenant. » Paradoxalement, le président russe, Vladimir Poutine, considère lui, que «prendre des sanctions est aujourd'hui prématuré.» La France, pour sa part, multiplie les démarches avec la Russie, la Chine, ainsi que la totalité des capitales asiatiques pour qu'elles fassent pression sur la junte à Rangoon. Sur le terrain, les manifestations se poursuivent toujours, rassemblant toutes les couches sévèrement touchées par les récentes mesures d'augmentation des produits de première nécessité, les carburants et les transports en commun. Déstabilisée par le fait que, contrairement au contexte des manifestations populaires de 1988 qui ont fait 3.000 morts, et qui ne connaissait pas la téléphonie mobile et Internet — les actuels mouvements de protestations sont filmés et diffusés quasiment en temps réel partout à travers le mond — la junte birmane, au pouvoir depuis 1962 (avec des coupures plus ou moins brèves), n'a guère plus que le choix entre deux attitudes. Soit la répression généralisée et la mise au ban de la communauté internationale, soit opter pour le dialogue et reporter à plus ou moins longue échéance, sa fin en tant qu'une des dernières dictatures despotiques de la planète. Rien ne va plus en Birmanie où, après les évènements tragiques de jeudi passé qui ont vu les forces de police et les brigades antiémeutes tirer à balles réelles sur la foule, causant la mort de quelque 15 manifestants dont un caméraman de la télévision japonaise, la violence institutionnelle a redoublé d'un cran par la multiplication des arrestations et l'occupation des temples et monastères, brutalisant et frappant les moines bouddhistes et installant par là un véritable traumatisme chez des populations habituées traditionnellement à sacraliser ces religieux. Hier, l'émissaire spécial de Ban Ki-moon, Ibrahim Gambarin est arrivé en Birmanie où il «espère avoir des contacts fructueux.» Gambarin est porteur d'un message du secrétaire général de l'ONU et d'un autre où sont consignées les positions issues d'une réunion tenue à New York, dans l'urgence, par les pays membres de l'Association des pays de l'Asie du Sud-est (ASEAN), dont Rangoon est membre aux côtés de Singapour, de Brunei, du Cambodge, de l'Indonésie, du Laos, de la Malaisie, des Philippines, de la Thaïlande et du Vietnam. Dans ce message, le bloc asiatique, de façon très inhabituelle au reste, s'exprime sur la situation en Birmanie et se dit «choqué par l'utilisation d'armes automatiques et exige du gouvernement qu'il cesse immédiatement l'usage de la violence contre les manifestants pacifiques.» La Chine elle-même (principal allié de la Birmanie), pressée par les Américains et les Européens, vient de déclarer que «Pékin souhaite que toutes les parties fassent preuve de retenue, adoptent des méthodes pacifiques pour que la situation revienne à la stabilité le plus vite possible et que la politique de réconciliation nationale, de progrès, de démocratisation et de développement soit réalisée». Plus incisifs, les Américains viennent de lancer un appel à tous les pays alliés et voisins de la Birmanie pour condamner la répression du mouvement pacifique de protestation par la junte au pouvoir. D'autant que lors de sa dernière réunion consacrée à la situation en Birmanie, le Conseil de sécurité a vu sa volonté bloquée par le veto de la Chine. Mais la communauté internationale paraît bel et bien engagée à trouver une issue à cette grave crise, comme en témoigne l'annonce, hier, d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'Homme qui doit se tenir à partir de mardi dans la capitale helvétique. Rolando Gomez, porte-parole du Conseil, a fait savoir qu'une demande comportant 53 signatures y compris celles de 17 membres du Conseil de sécurité (permanents et non permanents), c'est-à-dire le quota des 2/3 exigé pour convoquer une session extraordinaire, avait été reçu par le secrétariat du Conseil. Pour sa part, les structures compétentes de l'Union européenne viennent de convoquer le chargé d'affaires birman en poste dans la capitale belge pour lui «expliquer le possible renforcement des sanctions déjà en vigueur depuis de longues années, ainsi que la possibilité d'envisager d'autres mesures pour encourager le processus de démocratisation.» Javier Solana a, pour sa part, lancé «un appel à la Chine.» Pour le numéro un de la diplomatie européenne, «tous les pays qui ont une influence sur les décisions des détenteurs du pouvoir en Birmanie doivent agir vite et maintenant. » Paradoxalement, le président russe, Vladimir Poutine, considère lui, que «prendre des sanctions est aujourd'hui prématuré.» La France, pour sa part, multiplie les démarches avec la Russie, la Chine, ainsi que la totalité des capitales asiatiques pour qu'elles fassent pression sur la junte à Rangoon. Sur le terrain, les manifestations se poursuivent toujours, rassemblant toutes les couches sévèrement touchées par les récentes mesures d'augmentation des produits de première nécessité, les carburants et les transports en commun. Déstabilisée par le fait que, contrairement au contexte des manifestations populaires de 1988 qui ont fait 3.000 morts, et qui ne connaissait pas la téléphonie mobile et Internet — les actuels mouvements de protestations sont filmés et diffusés quasiment en temps réel partout à travers le mond — la junte birmane, au pouvoir depuis 1962 (avec des coupures plus ou moins brèves), n'a guère plus que le choix entre deux attitudes. Soit la répression généralisée et la mise au ban de la communauté internationale, soit opter pour le dialogue et reporter à plus ou moins longue échéance, sa fin en tant qu'une des dernières dictatures despotiques de la planète.