L�agonie de la jeunesse alg�rienne a commenc� dans l�indiff�rence du pouvoir. Plusieurs centaines de jeunes de 18 � 35 ans (hommes et femmes, ch�meurs, fonctionnaires et universitaires) rong�s par le ch�mage, le d�s�uvrement et la malvie, font partie du lot quotidien des harragas. Minimisant cet infernal engrenage, le pouvoir se contente de renforcer les mesures dissuasives et r�pressives, en renfor�ant sa police aux fronti�res maritimes et en pr�sentant devant la justice les fugitifs de la mis�re. Il ne fait ainsi que le jeu des pays europ�ens touch�s par cette immigration du d�sespoir et reste silencieux face � l�inadmissible discrimination des testes ADN que la communaut� internationale a r�prouv�s. Il s�associe � l�id�e d�un observatoire sur l�immigration, comme il avalisera les conclusions de la r�union interminist�rielle programm�e au Portugal. De la fuite des cerveaux, de l�exode des comp�tences et de l�immigration s�lective, pas un mot ! Aucun programme d�urgence, aucune mesure pr�ventive r�elle en direction des jeunes pour la lutte contre le fl�au end�mique du ch�mage r�duit officiellement � 12,3% ! Comme parade on organise un s�minaire ! Quelle d�rision et quel m�pris ! Le pouvoir se souvient bien peu des jeunes d�Octobre 88, manipul�s pour servir les desseins du syst�me et de ses manipulateurs de l�ombre, tr�s vite d�pass�s par la col�re l�gitime qui fit vaciller un r�gime aux abois et ouvrir, pour un temps, les voies d�illusoires changements et de balbutiantes r�formes. Il a vite oubli� les tortures et les morts. Aujourd�hui, sa c�cit�, son autisme et les concessions faites � l�islamisme terroriste ont pouss� des enfants, devenus kamikazes par la force de lavages de cerveau, endoctrin�s par certains imams r�tribu�s par l�Etat, � s�immoler par le feu de bombes d�vastatrices. Entre-temps, alors que la mis�re et la paup�risation augmentent de jour en jour, le gouvernement approuve une grille des salaires que les syndicats autonomes, �cart�s de la n�gociation, r�prouvent ; alors que l�officielle et docile direction de l�UGTA et les partis rentiers approuvent. Que penser d�un gouvernement qui, au XXIe si�cle palabre, impuissant sur le prix de la pomme de terre et du sachet de lait, incapable de relever les d�fis du d�veloppement durable, de l�apr�s-p�trole, de l�autosuffisance alimentaire, de l�eau, etc. Comble de l�ironie et du m�pris pour le peuple, on annonce fi�rement, cette ann�e, l�augmentation substantielle des couffins du Ramadan, c�est-�-dire que l�on officialise l�augmentation des pauvres. Pr�occup� par son unique r�conciliation nationale (conf�rant � l�amnistie) dont l��chec est lourdement consomm�, le chef de l�Etat poursuit sa fuite en avant avec des visites �clair dans les wilayas, juste pour �se montrer en bonne sant�, distribuant comme en 2004, en p�riode pr��lectorale, des pactoles comme aux temps r�volus du califat. Des nuits ramadanesques sont consomm�es en auditions de ministres aux effets incertains, l�autosatisfaction toujours au rendez- vous. Bref, un pays sans gouvernance g�r� au gr� des conjonctures et des crises. Ins�curit� de plus en plus inqui�tante dont sont victimes citoyens, djounouds, policiers, touchant jusqu�aux �trangers ; compromission avec l�islamisme terroriste et dociles et renti�res zaou�a, pavois pour un hypoth�tique troisi�me mandat, mal-vie intol�rable, corruption jusqu�� un niveau jamais �gal�, scandales politico-financiers retentissants, justice aux ordres, syst�me �ducatif en crise permanente, syst�me de soins moribond, agriculture d�faillante, industrie d�cadente� Le pouvoir encourage, par un silence complice, des proc�s pr�fabriqu�s et une impunit� garantie aux courtisans et aux corrompus � faire main basse sur les richesses du pays. Non content de cela, il place 45 milliards de dollars de la rente p�troli�re en bons du Tr�sor am�ricain qui profiteront aux entreprises de l�Oncle Sam et � faire la guerre en Irak, plut�t qu�� celles des travailleurs alg�riens, dont les salaires et le niveau de vie ne cessent de subir �rosion constante et assauts d�une vie de plus en plus ch�re. Voil� l�image de l�Alg�rie du d�but du XXIe si�cle Le 17 mai, le peuple avait d�j� port� ce diagnostic par sa massive abstention ; ni le pouvoir, ni les partis politiques n�ont tir� de le�ons de cette gifle magistrale que les �lecteurs leur ont adress�e ; les �meutes r�currentes � travers toutes les r�gions du pays attestent du rejet du pouvoir par les citoyens. Seule r�ponse du pouvoir autiste, la fuite en avant avec la pr�paration des �lections locales et la mise en �uvre de mesures bureaucratiques qui ont fait long feu par le pass� (cellules de crise, commissions, offices, s�minaires, observatoires�) sans lendemain. Fid�le � ses convictions d�mocratiques et citoyennes, le CCDR tire une fois de plus la sonnette d�alarme. Il appelle les citoyennes et les citoyens, ainsi que toutes les forces sociales � s�unir et � s�organiser avec les syndicats autonomes et les entit�s politiques de progr�s encore debout, � manifester pacifiquement mais avec fermet� et d�termination, pour confirmer leur choix du 17 mai, en refusant de participer aux �lections locales. Celles-ci ne risquent pas de modifier grand-chose � leur sort, du fait que les nouveaux codes de la commune et de la wilaya ont d�poss�d� les �lus de leurs pr�rogatives essentielles pour les transf�rer aux cadres de l�administration. D�s lors, le peuple n�aura plus, face � lui, que des marionnettes et le d�sespoir de ne pouvoir rien changer � sa vie. Alger, le 01/10/07