La persistance du ch�mage des jeunes dipl�m�s des centres professionnels a activ� le d�bat social sur les responsabilit�s respectives de l�Etat, des entreprises, administrations publiques et priv�es et du syst�me �ducatif dans la p�rennisation du chaos. Il est banal d�incriminer les secteurs porteurs d�emploi pour expliquer le ch�mage, l�absence ou l�insuffisance de formation. Cette id�e se trouve grossi�rement accr�dit�e par le constat statistique (lorsque du moins on s�en tient � une simple analyse) d�un taux de ch�mage d�autant plus faible que le niveau de formation ou des qualifications est �lev�. Toutefois, la situation particuli�rement d�grad�e du march� du travail qui a pr�valu ces derni�res ann�es, a fait �merger des faits troublants. N�a-t-on pas vu poindre le ch�mage m�me chez les jeunes dipl�m�s issus des universit�s ? Le ch�mage des cadres et des techniciens sup�rieurs progresse davantage que les ann�es pr�c�dentes ? Si la poursuite des �tudes se g�n�ralise, le dipl�me continuera-t-il pour autant � �tre une assurance contre le ch�mage ? En effet, les 8 centres de formation professionnelle de la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj prennent en charge chaque ann�e pr�s de 7000 stagiaires toutes fili�res confondues. Les sortants en fin de formation n�arrivent pas � trouver du travail. Ces �l�ments donnent � penser que la cause du ch�mage est due � l�insuffisance de la formation conjugu�e � la p�nurie de l�emploi, ce qui explique que les centres de formation professionnelle n�arrivent pas � s�inscrire dans la logique du paysage professionnel et de l�emploi et encore moins dans la cartographie des m�tiers de demain. Sur les centaines de jeunes dipl�m�s ch�meurs, tr�s peu ont trouv� un emploi ; quant � la grande masse �le reste, 95%, qui repr�sentent 20 000 demandeurs d�emploi dans toute la wilaya �, ils sont exclus de la vie sociale et �conomique. Ce qui illustre bien que la formation n�a pas le pouvoir de cr�er des emplois. Ce qui normalement devrait inciter le minist�re de la Formation professionnelle � concevoir une logique diff�rente o� les organismes de formation seront soutenus par des subventions appropri�es. Ces derniers ne doivent pas accepter plus de stagiaires qu�ils ne pensent pouvoir en placer, compte tenu des opportunit�s d�emploi r�ellement existantes sur le march� du travail. Il en r�sulte que la s�lectivit� d�entr�e en stage sera plus rigoureuse. Cette s�lection devrait correspondre � des taux de placement � l�issue du stage. Ces deux logiques de fonctionnement du syst�me de stages ne comportent pas que des avantages. La s�lection expost s�accompagne d�un gaspillage apparent des moyens allou�s � la formation (les stagiaires �tant en sur-nombre par rapport aux possibilit�s d�emploi) mais elle donne � un plus grand nombre de personnes la possibilit� et la chance d�acc�der � la formation. Aussi au cas o� il y aurait une augmentation du nombre de postes � pourvoir au niveau de la nouvelle zone industrielle Mechta Fatima, elle ne se traduira pas n�cessairement par une baisse du nombre de demandeurs d�emploi, en raison de l�inad�quation potentielle entre le profil des postes � pourvoir et celui des personnes � la recherche d�un emploi.