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A FONDS PERDUS
QUI EST DERRI�RE TRANSPARENCY INTERNATIONAL ? Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 10 - 2007

Certains lecteurs nous reprochent d�accorder une importance excessive aux param�tres qui fleurissent � l�ombre du n�o-conservatisme arrogant pour mesurer � l�aune de ses param�tres le d�veloppement humain, la bonne gouvernance, le climat des investissements, la libert� de la presse, la performance des universit�s, le pacifisme de l�Etat, son niveau de corruptibilit� et autres domaines de l�activit� �conomique, sociale ou politique.
Nous sommes, partout, parmi les derniers. Que peut-il alors nous arriver de pire ? Estimons-nous bien heureux qu�un autre ingr�dient n�ait pas encore �t� mis � contribution. L�autre r�f�rence � la mode qui fleurit aujourd�hui dans les cercles militaro-politiques est celle d��Etats en faillite� (Failed States). Juste un clin d��il pour ne pas trop nous �taler et reprendre le fil de notre propos. Selon le politologue William Zartman, l�effondrement d�un Etat se d�finit par l�incapacit� de ses dirigeants, g�n�ralement min�s par la corruption et le patrimonialisme, � assurer un minimum de r�gulation politique, � fonder un pacte social et � conqu�rir une l�gitimit� minimale �* Pour Robert Rothberg, �ces Etats repr�sentent non seulement un danger pour eux-m�mes et leurs voisins mais aussi pour l�ensemble de la population du globe�**. Les nouvelles cat�gories qui s�imposent de nos jours, m�diatiquement du moins, sont aussi bien l��uvre d�organisations intergouvernementales, comme la Banque mondiale ou le PNUD, que d�ONG et d�institutions d��tudes et de recherche. Ces cat�gories s�imposent de plus en plus comme normes de classification des Etats, en lieu et place des anciens clivages Nord/Sud et Est/Ouest datant de la guerre froide et du non-alignement. C�est la famille des Nations-Unies qui leur conf�re tout leur poids r�f�rentiel. Bien mieux, � bien des �gards, elle les rend imposables � tous ses membres. Ce faisant, elle consacre un fondamentalisme de march� libre que les pays industrialis�s n�appliqueraient jamais dans la m�me mesure sur leur propre territoire. Un fondamentalisme d�autant plus pernicieux qu�il est, par ailleurs, par� des vertus des Objectifs du mill�naire pour le d�veloppement (OMD). Subrepticement, un certain nombre d�obligations se profilent dans le prolongement de ce fondamentalisme. Les plus flagrantes, parce que plus palpables et essentielles � l�ordonnancement de l�aide ou � la canalisation du flux des IDE, sont attach�es aux consultations au titre de l�article IV ou les documents de r�vision de pr�ts du Fonds mon�taire international***. Doing Business a ainsi servi de base de recommandations destin�es � d�r�glementer le march� du travail dans vingt-deux pays, de diverses cat�gories, d�octobre 2006 � juin 2007. Le rapport �tabli par le FMI pour la Gr�ce au titre de l�article IV en janvier 2007 recommande �un assouplissement de la stricte l�gislation en mati�re de protection d�emploi et la d�centralisation du syst�me de n�gociation�. Ces recommandations deviennent des �injonctions � lorsque la marge de man�uvre de l�Etat n�cessiteux est �troite, comme ce fut le cas pour la R�publique du Kirghizistan : la r�vision d�un pr�t au titre de la facilit� pour la r�duction de la pauvret� et la croissance, en mars et juin 2007, a explicitement mentionn� que �les mesures visant � am�liorer la flexibilit� du march� du travail� �taient devenues un indicateur structurel pour l�assistance du FMI. Ces dispositions se sont tellement g�n�ralis�es qu�elles font du classement de Doing Business une r�f�rence incontournable. D�aucuns diront �une obligation�. Dans le cas de notre pays, il leur est reproch� d�entretenir un certain scepticisme, voire m�me de manquer de pertinence : elles ne rendraient pas compte de certains progr�s que nos critiques sont, bien souvent, les seuls � constater. L�honn�tet� intellectuelle commande d�avouer que les nouvelles normes de classification se sont impos�es � nous faute de mieux ou, mieux, faute de param�tres de mesure alternatifs, moins complaisants, cr�dibles et reconnus. Elle commande aussi de dire la r�gression que nous sommes les premiers � ressentir. N�anmoins, les hommes de notre g�n�ration ne sont pas na�fs au point de conf�rer � nos juges une virginit� politique au-dessus de tout soup�on. Les critiques qui leur sont opposables s�agissant du climat des investissements, par exemple, ont �t� recens�es ici m�me dans notre derni�re chronique. Il en est �galement de m�me pour les agr�gats qui fondent le jugement effrayant que livre annuellement Transparency International � propos de la corruption. Le dernier rapport en date de cette ONG est bien noir � l�endroit de notre pays et sa forte m�diatisation dans les titres priv�s, en dehors de tout esprit critique, a donn� la chair de poule � plus d�un parmi nous s�agissant du niveau de corruption dans lequel nous baignons, souvent sans le savoir, en raison de l�opacit� qui entoure les connexions entre les mondes de l�autorit�, de la politique et des affaires � diff�rents niveaux de l�Etat et de ses institutions. On peut partager le constat de cette ONG tout en se ralliant aux critiques les plus avis�s qui accusent Transparency International d�ouvrir de nouveaux march�s aux entreprises multinationales en accusant de corruption les gouvernements qui leur r�sistent. Ces critiques font valoir la filiation de cette ONG au National Endowment for Democracy � Fondation nationale pour la d�mocratie (NED), une agence d�intervention l�gale des gouvernements des Etats-Unis, du Royaume- Uni et de l�Australie, dont les services secrets sont associ�s en amont � sa gestion. Elle n�en serait m�me qu�une expansion cytoplasmique, c�est-�-dire l�organite d�un noyau qui n�est autre que le complexe militaro-industriel de l�imp�rialisme des Etats- Unis. Si cela ne suffit pas � satisfaire notre phobie antiimp�rialiste, on ajoutera �galement que la NED est, � sa cr�ation, le 6 novembre 1982, l��uvre de l�ultra-r�actionaire Ronald Reagan, un prolongement des op�rations secr�tes de la CIA destin�es � financer des syndicats, des associations et des partis politiques participant � l�effondrement de l�Union sovi�tique et de ses satellites d�Europe de l�Est. Plac�e sous la coupe du d�partement d�Etat (son budget figure dans son chapitre consacr� � l�Agence pour le d�veloppement international - US Agency for International Development - USAID), elle associe � ses orientations aussi bien les r�publicains que les d�mocrates, le patronat que les syndicats. Outre les financements publics, la NED re�oit des dons de trois associations, ellesm�mes indirectement financ�es par contrats f�d�raux : la Smith Richardson Foundation, la John M. Olin Foundation et la Lynde and Harry Bradley Foundation. Ses principales prouesses sont sign�es : Solidarnosc, en Pologne, la Charte des 77, en Tch�coslovaquie et Otpor en Serbie. Elle se f�licite d�avoir cr�� de toutes pi�ces la radio B92 ou le quotidien Oslobodjenje en ex-Yougoslavie et une kyrielle d�autres nouveaux m�dias pr�tendument ind�pendants en Irak occup�. Aujourd�hui, la NED a dans sa ligne de mire le dernier bastion socialiste de l��re sovi�tique : Cuba. En juin 2004, le gouvernement annon�ait, dans le cadre d�un ensemble de mesures contre le gouvernement cubain, qu�il portait � 36 millions de dollars la subvention accord�e par le d�partement d�Etat et l�USAID et destin�e � �aider les proches des dissidents emprisonn�s � Cuba et pour soutenir des programmes de d�mocratisation de l��le�. Parmi les groupes ayant b�n�fici� de cette manne figure l�agence CubaNet qui soutient le journalisme anticastriste (elle a d�j� re�u � cet effet plus de 800 000 dollars) ainsi que The Freedom House, une autre r�f�rence en mati�re de droits de l�homme, par ailleurs tr�s attentive � l��volution des m�dias en Alg�rie. Freedom House est carr�ment pr�sid�e par l�ancien directeur de la CIA James Woolsey. Apr�s l�Europe de l�Est, le Grand Moyen-Orient ? Tout ce qu�initient les n�oconservateurs de la Maison- Blanche incite � le croire. Le pr�sident George W. Bush a annonc�, le 20 janvier 2004, � l�occasion de son troisi�me discours sur l��tat de l�Union, qu�il doublait le budget de la NED en l�invitant � concentrer �ses nouveaux travaux sur la promotion d��lections libres, du libre-�change, de la libert� de la presse et de la libert� syndicale au Proche-Orient�. Qui d�entre nous ne voudra pas de tant de cadeaux de la part de George Bush ? M�me ex�crable.
A. B.
* Zartman, I. William: Collapsed States, The Disintegration and Restoration of Legitimate Authority, Lynne Rienner Publishers, Londres 1995.
** Rothberg, Robert I. Failed States in a World of Terror. Foreign Affairs, juilletao�t 2002, 81 (4), p. 127.
*** Un point de situation d�taill� des contr�les de performance exerc�s par le FMI sur notre pays figure dans notre ouvrage La dette ext�rieure de l�Alg�rie, paru chez Casbah Editions.


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