13 ans� et ma col�re est la m�me. Le lundi 17 octobre 1994 � 15 heures trente minutes, cinq (05) terroristes islamistes assassin�rent � l�arme blanche (16 coups de couteau) le Docteur Mohamed-R�da Aslaoui (53 ans) � l�int�rieur de son cabinet dentaire sis 2, rue Bab-Azzoun � Alger (enterr� au cimeti�re d�El- Kettar). Aujourd�hui 17 octobre 2007, Le�la Aslaoui n�e Hemmadi son �pouse, Khalid son fils, la famille Hemmadi, ainsi que ses rares et seuls amis demeur�s fid�les � son souvenir : Aziz Mazari, Abdelkader Messous, Djaffar Madaoui, le commandant Azzedine, Sa�d Ayachi, Sahraoui Hamdani, Yahia Guidoum, Anissa Benameur, Na�ma Bouchareb, prient ceux qui ont connu ou c�toy� notre cher et regrett� R�da et qui refusent l�amn�sie forc�e appel�e �r�conciliation� d�avoir une pens�e en sa m�moire, en ce treizi�me et triste A�d El-Fitr sans lui. R�da mon ami, mon cher et regrett� �poux. Treize ans aujourd�hui, comment donc oublier ce lundi noir o� la vie de notre fils et la mienne ont bascul� dans le n�ant ? Comment donc retrouver mes vingt-quatre ann�es (24) de bonheur conjugal pulv�ris�es en quelques secondes par la haine et l�obscurantisme islamiste ? C�est pourtant � tes assassins que Abdelaziz Bouteflika a pardonn�, lui qui �aurait, a-t-il d�clar�, fait comme eux s�il avait eu leur �ge�. Il aurait pu donc te porter les coups de couteau ! Mais vois-tu, cher R�da, celui qui a pardonn� � notre place, sans �tre mandat� et autoris� pour ce faire, est certes vivant, mais il est mort de peur depuis qu�il a crois� un tueur sur son chemin un certain 6 septembre 2007, il est mort de peur, tel celui dont on dit : �Qu�il meurt deux fois, une fois � l�id�e de mourir, une seconde, parce que la Faucheuse vient le chercher.� Il est mort de peur m�me s�il est vivant, tandis que toi, cher R�da, tu as �t� assassin� sur ton lieu de travail en blouse blanche parce que tu disais : �Travailler, c�est r�sister.� Tu n�as pas fui, tu ne ne t�es pas cach�, ce lundi noir, tu attendais tes patients comme tous les autres jours. Celui qui a pardonn� � notre place sait-il seulement ce qu�est la douleur d�une m�re qui perd son enfant ? Non, bien s�r, car sa m�re � lui a encore la chance d�avoir tous ses enfants autour d�elle, pour l�instant� Celui qui a pardonn� � notre place et amnisti� vos bourreaux, sait-il seulement ce qu�est la douleur et la blessure ind�l�biles d�un enfant auquel des mains l�ches arrachent un p�re aimant et un ami ? Non, bien s�r, car que signifient les mots enfants et paternit� pour celui qui ne les a jamais connus et ne les conna�tra plus ? Abdelaziz Bouteflika qui s�est octroy� le �droit pr�sidentiel� de pardonner � vos assassins (toutes les victimes du terrorisme) sait-il seulement ce qu�est un Ramadan, un A�d, une f�te familiale, sans son conjoint ? Non, bien s�r, car il faut avoir partag� une vie avec une �pouse ou un �poux pour savoir ce que signifie la disparition d�un mari ou d�une femme. Lui n�a jamais connu le bonheur conjugal et donc pas de chagrin conjugal. Le r�conciliateur Abdelaziz Bouteflika a pass� l�A�d El-Fitr en famille, nous, c�est autour de la tombe que nous nous sommes r�unis pour te dire �bonne f�te�. Un treizi�me A�d sans toi. R�da, vois de ta tombe, celui qui est mort de peur, a dit que quoi qu�il lui en co�tera il amnistiera tous les assassins. Seulement l�id�e m�me de croiser sur son chemin �aseptis� un nouveau kamikaze, le frigorifie y compris dans son v�hicule blind�. R�da, vois de ta tombe ce qu�est devenue l�Alg�rie des assassins impunis et des victimes pi�tin�es. Mais quoi qu�il m�en co�tera � moi je te refais le serment de ne jamais pardonner, de ne jamais t�oublier, et surtout de ne jamais oublier le 17 octobre 1994. Ma col�re, ma r�volte, ma haine sont intactes et ne changeront jamais. R�da, sans doute serons-nous � jamais priv�s du devoir de justice. Mais Abdelaziz Bouteflika n�est pas �ternel ou immortel. Lorsque tu le croiseras bient�t, mon cher R�da, dans l�Au-del�, dis-lui que ni toi, ni ta famille et surtout pas Dieu, Juge supr�me, ne l�avez autoris� � d�cr�ter l�impunit� pour les assassins de la pire esp�ce, et le m�pris � l��gard des victimes. Dis-lui mon cher R�da, mon regrett� �poux, qu�un chahid trouve sa place au paradis, mais o� donc s�journera dans l�Audel� le �complice� d��gorgeurs et de violeurs amnisti�s par leur fr�re islamiste ? Repose en paix, cher �poux, tu nous manques atrocement. Je de te redis �sans pardon, sans oubli� Le�la Aslaoui, n�e Hemmadi