Leïla Aslaoui-Hemmadi, militante active des droits des femmes, ancien magistrat à la Cour suprême, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et de la Solidarité et auteure, vient de publier un ouvrage épistolaire dédié... à sa petite-fille, Neyla-Mériem, aux éditions Dalimen, intitulé, justement, Lettres à Neyla-Mériem. Leïla Aslaoui, 65 ans, dédie son livre à sa petite-fille Neyla-Mériem, à son mari Mohamed-Réda, assassiné par l'islamisme terroriste, en octobre 1994, sa mère, son fils, au Commandant Azzeddine, le moudjahid Rabah Zerari, ayant signé la préface. Le Commandant Azzeddine déclare de cette femme-courage : « Le Président Liamine Zeroual, sous la direction duquel elle a servi, m'a un jour parlé de toute la considération qu'il avait pour Leïla. ‘‘C'est une grande dame'' », m'a-t-il affirmé. « Elle a démissionné, a-t-il ajouté, parce que j'avais rencontré deux responsables du FIS. Quand je l'ai reçue, malgré mes explications, l'exposé des motivations qui avaient présidé à ma démarche et ma décision finale de tourner la page de ce parti tout en poursuivant le combat, elle avait maintenu sa décision. Elle ne m'en inspira que davantage de respect. Une femme de principes », avait-il conclu. Ainsi, Lettres à Neyla est une missive filiale d'une grand-mère exprimant et témoignant un amour et autre affection à sa petite-fille. Elle aime à l'appeler Mima et cite Victor Hugo : « Oui, devenir aïeul, c'est rentrer dans l'amour. Le vieillard gai se mêle aux marmots triomphants. Nous nous rapetissons dans les petits-enfants ». Et ce, pour dire qu'elle retombe en enfance avec ce cadeau béni, Neyla-Mériem. Une grand-mère poule, quoi ! A travers Neyla-Mériem, deux ans et demi, la mamy... qui fait de la résistance, s'adresse à toutes les filles de l'Algérie de demain. Des petites filles, des adolescentes et puis des femmes. L'auteure maternelle essaie de raconter la vie, la condition féminine en Algérie. Elle prévient Neyla-Mériem d'éviter de subir le sort de victime expiatoire de l'establishment, l'idéologie islamiste, la misogynie ordinaire, voire le conservatisme « mal placé » faisant d'elle une infra-humaine. Leïla Aslaoui pousse la satire – en guise de rêve et un pied-de-nez au code tutélaire de la famille dans le chapitre Neyla-Mériem, mineure à vie ? – en envoyant une lettre anachronique, en 2027, à Neyla-Mériem : « Tu as 20 ans, tu es étudiante... La polygamie a été abrogée, les mères et épouses ont les même droits que leur mari en matière de tutelle, d'autorité parentale et de divorce... » Un « I have a dream » (J'ai fait un rêve de Martin Luther King) à elle. Leïla Aslaoui-Hemmadi Lettres à Neyla-Mériem Editions Dalimen/avril 2010