La col�re des b�n�ficiaires des coop�ratives de la Zhun Amirouche de R�gha�a (wilaya d�Alger) est de jour en jour exacerb�e par ce qu�ils consid�rent comme une hogra caract�ris�e de la part du wali d�l�gu� de Rou�ba et de la hi�rarchie de ce responsable � leur endroit. Les b�n�ficiaires ont observ� ce lundi en fin d�apr�s-midi un sit-in de protestation sur leur terrain que la wilaya d�Alger persiste � vouloir accaparer. �Ils veulent nous spolier �, laisse entendre un participant. �Nous ne demandons que nos droits ! Nous sommes victimes de hogra�, nous dit M. Fellag Mohamed, cousin du c�l�bre humoriste. Le vieux daMoh ajoute : �J�avais 56 ans quand j�ai b�n�fici� du droit de participer � la coop�rative, maintenant j�ai 72 ans. Mon r�ve d�avoir mon logement s�est bris�. On veut nous enlever le terrain et tous nos droits avec.� Des participants nous parlent du cas de B. Abdelmalek, 55 ans, qui habite dans une cave insalubre. Approch�, ce dernier confirme : �J�habite une cave de vin laiss� par le colonisateur avec mes enfants, filles et gar�ons, �g�s entre 15 et 26 ans qui dorment ensemble. Je ne voulais pas �tre � la charge de l�Etat et j�ai particip� � cette coop�rative. Je ne leur pardonnerai jamais cette hogra et je n�abandonnerai jamais mes droits. Qu�ils (les pouvoirs publics) construisent sur mon cadavre !�, dit-il avant de d�verser son amertume : �Ce sont ces abus de nos gouvernants qui poussent nos jeunes � devenir des harragas, des kamikazes ou des terroristes !� En d�but de nuit, les protestataires se sont s�par�s dans le calme mais ils ont d�cid� de marcher jeudi apr�s-midi. Selon ce qui a �t� convenu, cette marche d�marrera du terrain pour rejoindre le si�ge de l�APC de Regha�a. Une d�cision de justice transgress�e Le lendemain de cette sortie de ces citoyens nous avions fait le tour des administrations locales ; malheureusement, ni le chef du cabinet du wali d�Alger ni le wali d�l�gu� de Rouiba n�ont jug� utile de donner leur version sur cette affaire. Aucun signe de la part du charg� de la communication de la wilaya. A tous nous avions communiqu� nos coordonn�es. Il semblerait que la communication en direction de l�opinion publique sur cette affaire soit le dernier des soucis de ces responsables. Le probl�me des coop�rateurs a commenc� en 1997. M. Lamouri Allaoua, l�un des responsables de l�association cr��e � l�effet de d�fendre les droits des attributaires, nous a relat� la gen�se de leur calvaire. Il nous a, en outre, remis 15 copies de documents prouvant le bon droit des membres des coop�ratives. A cela s�ajoute la copie de la lettre adress�e au pr�sident de la R�publique. Effectivement, en 1989, 63 coop�ratives regroupant 1 272 b�n�ficiaires a �t� cr��e. Cette cr�ation d�coule de la d�lib�ration num�ro 11 du 2 janvier 1986 de l�APC de Regha�a. Sur la base d�une liste des b�n�ficiaires, la commune a d�livr� un acte administratif qui fait foi de transfert de propri�t� du terrain de 42 ha aux coop�rateurs. Il y a lieu de rappeler que chacun des 1 272 membres avait vers� une somme �quivalente � sa participation pour l�achat du terrain en question. La commune avait ensuite subventionn� pour le montant de 8 145 000 DA la viabilisation et la mise en place du r�seau d�assainissement pr�parant la construction des logements. La somme de 9 601 706 DA a �t� collect�e aupr�s des attributaires pour couvrir le co�t global de l�assainissement et de la viabilisation. En 1997 les probl�mes de blocage font leur apparition. A cette date (1997) le permis de construire n�a toujours pas �t� remis aux attributaires. Peu de temps apr�s ces derniers ont lanc� une action en justice et ils ont eu gain de cause apr�s que la cour de Tizi- Ouzou eut fait injonction (jugement n�593 du 7 juillet 1997) aux pouvoirs publics, d�une part, le demandant de publier l�acte administratif et de remettre le terrain viabilis� aux propri�taires et, d�autre part, la cour de justice avait d�cid� que tout retard sera sanctionn� par une amende journali�re de 30 000 DA. Cette d�cision a �t� confirm�e par le Conseil d�Etat par une lettre dat�e de mars 2007. Cependant les simples citoyens qui, en d�pit de la proc�dure d�clench�e � partir de la d�cision de justice, n�ont rien pu faire contre l�appareil r�pressif de l�administration alg�rienne. Bien mieux, les protestataires de ce lundi nous ont exhib� une lettre du wali d�l�gu� de Rouiba qui leur a �t� adress�e et dans laquelle ont �t� prof�r�es des menaces contre d��ventuels r�calcitrants de cette spoliation. Pire, en 2007, les b�n�ficiaires constatent � leur grand dam qu�une entreprise Batigec a, sur les ordres du wali d�l�gu� de Rouiba, d�pos� sur ce terrain qui leur appartient l�galement, un chalet et des mat�riaux de construction pour, semble-t-il, lancer un chantier de construction de 400 logements promotionnels. Pourtant, dans deux lettres dat�es respectivement du 25 juin 2006 et 2 juillet le P/APC de Regha�a informait le wali que ce terrain appartient aux coop�rateurs qui sont par ailleurs possesseurs d�une d�cision de justice en leur faveur. Le premier magistrat aurait fini par dire � ses administr�s : �hagrouni�. Il faisait, selon les manifestants, allusion au wali d�l�gu� et wali d�Alger Les droits constitutionnels bafou�s Dans ce dossier, le commun des citoyens constatera une autre fois que l�abus de pouvoir dans notre pays est une constante nationale. Et pour cause, dans ce cas d�esp�ce les articles 22, 23, 24 de la Constitution qui d�noncent l�abus d�autorit�, pr�conisent l�impartialit� de l�administration et garantissent la protection des biens sont bafou�s tout particuli�rement l�article 54 qui garantit la propri�t� priv�e. Ces Alg�riens seront-ils entendus par le pr�sident de la R�publique � qui ils ont adress� une lettre de recours ? Il faut esp�rer que oui. Sinon ils rallongeront la longue liste des Alg�riens exclus et marginalis�s. Et ce ne serait pas des �lus de l�APW d�Alger ou leurs repr�sentants � l�APN ou au S�nat qui s�inqui�teront de leur probl�me. Pour ces politiciens, ce ne seront que de probables voix �lectorales. Les coop�rateurs ont eu � le constater pour avoir �t� des victimes, en 2002, d�un chantage politique de la part des candidats FLN. A ce propos, l�un des coop�rateurs en veut � ce parti et il ne le cache pas : �Les candidats du FLN aux communales de 2002 sont venus se r�unir avec les adh�rents de l�association. Ils nous ont demand� de faire campagne et de voter pour leur liste. Nous leur avons accord� nos voix mais nos probl�mes n�ont pas �t� r�solus pour autant.�