Le Parlement libanais a, pour la troisi�me fois, report� l'�lection du pr�sident de la R�publique, d�sormais fix�e au 21 novembre � soit trois jours avant la datebutoir �, pour donner plus de chances � un compromis entre opposition et majorit� et �viter un vide politique. Les divergences restent profondes entre la majorit� parlementaire antisyrienne, dirig�e par Sa�d Hariri et soutenue par l'Occident, et l'opposition men�e par le Hezbollah chiite, qui n'arrivent pas, malgr� la m�diation internationale, � se mettre d'accord sur un successeur au prosyrien Emile Lahoud. "Le pr�sident du Parlement Nabih Berri a d�cid� de reporter la s�ance pr�vue apr�s-demain, lundi, au mercredi 21 novembre � 10H30", a indiqu� hier le secr�tariat g�n�ral du Parlement dans un communiqu� publi� � Beyrouth. M. Berri, t�nor de l'opposition soutenue par Damas, veut permettre "plus de consultations pour parvenir � un accord sur l'�lection d'un pr�sident de la R�publique repr�sentant un symbole de l'unit� du pays", a-t-il poursuivi. Il s'agit du troisi�me report de la session parlementaire consacr�e � l'�lection du pr�sident devant succ�der � M. Lahoud, dont le mandat s'ach�ve le 24 novembre. Le blocage entre majorit� et opposition est tel que les responsables libanais s'attendaient au report de la s�ance parlementaire de demain, apr�s l'ajournement des deux pr�c�dentes sessions, le 25 septembre et le 23 octobre. Selon Antoine Nasrallah, porte-parole du Courant patriotique libre (CPL), parti du chef de l'opposition chr�tienne Michel Aoun, "le report est intervenu apr�s un accord entre Berri et Hariri. C'est normal, car jusqu'� pr�sent nous n'avons pas de consensus. Nous esp�rons qu'il y en aura un d'ici le 21 novembre". Pour le d�put� Boutros Harb, l'un des candidats de la majorit� � la pr�sidence, "il s'agit d'un sursis, d'une prolongation des efforts qui doivent mener � une entente". "Si �a n'avait pas �t� fait, cela aurait d�clench� l'affrontement. Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour (...) trouver une formule de compromis", a-t-il affirm�. Pour sa part, le d�put� du Hezbollah Mohammad Ha�dar avait affirm� dans la matin�e que "ces deux derniers jours, le sentiment d'optimisme (s'�tait) renforc�, par opposition au climat qui r�gnait la semaine derni�re". "Et ce qui nous rend optimistes, ce sont les efforts d�ploy�s par des parties r�gionales et internationales pour �viter que le pays ne plonge dans l'inconnu", avait-il ajout�. Le Liban est le th��tre d'une grave crise politique depuis la d�mission des ministres chiites du gouvernement de Fouad Siniora en novembre 2006. Depuis, le gouvernement, issu de la majorit� parlementaire, est totalement paralys�, l'opposition r�clamant une part plus importante du pouvoir. La majorit� insiste pour que le pr�sident soit issu de son camp ou du moins qu'il ne soit pas inf�od� � la Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban. Elle affirme qu'en l'absence d'accord, ses d�put�s pourront �lire un pr�sident � la majorit� simple entre le 14 et le 24 novembre, p�riode durant laquelle ils pourront se r�unir sans avoir �t� convoqu�s par M. Berri. L'opposition met en garde contre l'�lection d'un candidat qui ne serait pas "consensuel", brandissant la menace de cr�er un gouvernement rival. Elle juge n�cessaire de r�unir un quorum de deux tiers des d�put�s et soutient que tout pr�sident �lu sans ce quorum sera "ill�gitime". Ce report survient alors que la pression internationale s'accentue sur le Liban pour �lire un pr�sident dans les d�lais constitutionnels et �viter un vide politique. Le bras droit du pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy, Claude Gu�ant, a effectu� vendredi une mission au Liban. La semaine prochaine, les ministres italien et fran�ais des Affaires �trang�res, Massimo D'Alema et Bernard Kouchner, y sont attendus.