Non, ce n�est pas du d�j�-vu encore moins du d�j�-entendu. Pour nous sortir de la rengaine R�da Doumaz a eu l�intelligence et le m�rite de nous offrir son nouvel album intitul� Al Atlal (les vestiges). Qui dit Atlal dit nostalgie. C�est ainsi que l�artiste nous transporte dans cette douce m�lancolie de la s�paration d�avec les �tres chers. Fid�le � son id�e de ouast eddar, c�est dans le patrimoine national qu�il a trouv� ses choix. L�album commence par le volet sous le mode zidanepar un istikhbar tir� de la qa�ida Maddoum el hokma de Cherif Benali, Oueld erzine suivi d�une pi�ce de Sidi Sa�d El Mendassi, grand po�te natif de Tlemcen. Dans Moudda ch�hal ya dhe el mersem, la nostalgie du havre de l�amiti�, voire du pays se dessine path�tiquement. Pour m�moire, Sidi Sa�d El Mendassi elmkenni Bouathman Ecchrif, contemporain du XVIIe si�cle a v�cu centenaire. Fuyant les Ottomans, il se mit sous la protection du sultan alaouite Moulay Isma�l dont il fut le pr�cepteur. Son �uvre m�connue et pourtant tr�s riche lui a valu une r�compense de 25 livres d�or offerts par le premier des monarques alaouites Moulay Mohamed Ben Echrif pour une seule qacida, el a�ki�iyia, traduite d�ailleurs en fran�ais en 1901. Mais ce qui distingue le plus ce barde est la force po�tique qu�il a impuls�e � Mohamed el Masmoudi, cr�ateur de la composition du mode aghba�h ou gouba�hi et connu pour sa qacida, nir el ghram. S�ensuit un khlass, emchi ya rassoul, qui reste dans le th�me de l�espoir des retrouvailles. Le deuxi�me volet est donn� sous le ton du mode raml el maya, bachet el khoudet, la princesse des belles est une �uvre de Driss Ben Ahmed qui loue sa bien-aim�e dans une complainte. Le po�te en appelle � la compassion de ceux qui ont v�cu l�amour. L�instrumental intitul� El Bahdja est une composition ghriboriginale. Enfin, la vie avec tous ses travers et ses leurres chez les humains � l��ge de la maturit� est peinte � travers La�kouba de cheikh Ch�rif El Hennani, po�te oranais contemporain. Pour rappel, cette chanson a �t� interpr�t�e par Blaoui el Houari dans le genre �asri. Mais l�une des pi�ces ma�tresses reste Essakia de cheikh Kaddour El Alamy, po�te de la fin du XVIIIe si�cle natif de Marrakech et tr�s pris� pour El Meknassia. Essakiaest un po�me auquel on peut accorder deux sens. En premi�re lecture, on se laisserait croire qu�il s�agit de l�ivresse entre amis avec tous ses d�bordements et qui attendent all�grement la lev�e du jour mais, en fait, Kaddour El Alamy, connu pour ses traits mystiques, d�crit l�ivresse de la foi partag�e avec les membres de la confr�rie au cours d�une hadra. R�da Doumaz nous dit au revoir dans la derni�re composition la takchef youyoub et ya me bi al aouzar o� il est question de repentir et d�humilit� devant Dieu. Cet album tire son originalit� � travers ses nouvelles m�lodies sur un th�me central d�ploy� en toute coh�rence. R�da Doumaz a eu la d�licatesse de mettre le mot de l�artiste et a eu � opter pour une pochette � la charte graphique aux images bien pens�es. Pour ceux qui appr�cient le chanteur, il n�y a rien de surprenant car R�da Doumaz a une appr�hension particuli�re du melhounet s�applique � l�habiller avec l��l�gance intellectuelle qui manque � beaucoup. Nous le remercions au nom de son engagement de raviver ce qui pourrait �tre vou� � l�oubli et attendons d�autres initiatives de sa part. Docteur Rachid Messaoudi [email protected]