�Les champs d�expression libre, de discussion et de d�bats contradictoires sont en train de r�tr�cir en Alg�rie et il n�est pas s�r de se retrouver dans un tel espace d�ici un avenir proche.� C�est ce qu�a conclu Hakim La�lam, chroniqueur du quotidien national Le Soir d�Alg�rie, en marge de la vente-d�dicace de son recueil de chroniques Pousse avec eux, tenue jeudi dernier � Constantine dans les locaux de la librairie M�dia-Plus. Le Fumeur de th�, qui s�est �offert� une v�ritable s�ance de feed-back avec les lecteurs du journal venus tr�s nombreux � l�occasion, a d�plor� l�attitude du syst�me de gouvernance en place, lequel ne tol�re pas, � ses yeux, les opinions d�autrui. �Le pouvoir actuel n�accepte pas les paroles des autres sauf, si elles sont des paroles soumises�, dit-il. Hakim La�lam, pour qui l�acte d��crire n�est autre qu�un acte de vie, a exhort� les jeunes confr�res d��tre surtout honn�tes, d��tre en ad�quation avec ce qu�ils ressentent puisque, selon ses termes, c�est l�authenticit� qui fait le bon journaliste. �Je n�aime pas jouer le r�le de moralisateur ou de donneur de conseils mais, le journaliste doit rester fid�le � la v�rit� et relater les �v�nements tels qu�il les ressent. Il doit faire avec sa mani�re d��tre, son cachet � lui, son empreinte. Sinon, c�est perdu d�avance et pour lui et pour les autres, les lecteurs qu�il est cens� informer. Et pour cela, il doit d�abord aimer son m�tier parce que le journalisme ne l�aimera pas outre mesure�, d�clare-t-il. Pendant toute l�apr�s-midi, Hakim La�lam a d�dicac� ses chroniques dans une ambiance d��changes avec les enseignants, �tudiants universitaires et autres lecteurs venus, y compris des villes environnantes, pour d�guster leur tasse de th� quotidienne. Le Fumeur de th� a racont�, dans la foul�e, l�anecdote qui est � l�origine de cette formule �Je fume du th� et je reste �veill�, le cauchemar continue !� si ch�re � ses textes. En fait, l�anecdote est ancienne par rapport � la chronique qui a commenc� en 1998. C��tait une cauchemardesque nuit d�enfermement, de cloisonnement, selon Hakim La�lam, o� il si�geait en compagnie de quelques �t�tes br�l�es� parmi ses compagnons de route dans �un appartement de s�curit� au milieu des ann�es 1990, en pleine folie terroriste. �Lors de cette nuit-l�, nous n�avions que cet abreuvage, � d�faut de toute autre boisson. J�ai dit � mes amis qu�il viendra peut �tre un jour o� nous n�aurons que du th� pour noyer notre chagrin�, r�v�le-t-il. Mais le th� constantinois de jeudi dernier avait lui, un autre go�t, celui de la convivialit�, l�interactivit� et la reconnaissance dans le combat de la presse alg�rienne. Hakim La�lam y a fum� ou plut�t vid� plein de pots.