En fin de compte, la population des fumeurs de th� de Tizi-Ouzou est beaucoup plus importante qu�on ne l�imaginait. C�est ce que devaient se dire certains, tant ce haut-lieu d�di� au savoir, la libraire Multilivres, s�est av�r� exigu pour contenir le d�fil� auquel se sont livr�s les fumeurs de th� de tous �ges, �avec un immense plaisir�, comme a tenu � le souligner cette jeune future m�decin, pour lui serrer la main et avoir enfin un petit moment privil�gi� afin d��changer quelques mots avec celui qui, quotidiennement en page 24 du Soir d�Alg�rie, aligne les phrases avec des mots �qui font marrer d�abord, avant de vous donner � r�fl�chir, puis de pleurer sur notre sort. Parce que, je vous l�assure, chaque fois je me fais prendre : je me marre en lisant sa chronique, mais � la fin je me dis : dois-je en rire ou en pleurer � ? Dixit la m�me �tudiante en m�decine. Hakim La�lam, visiblement heureux de se retrouver dans ce lieu qui ne cesse, depuis un certain nombre d�ann�es qu�on ne compte plus, de faire de la r�sistance dans un environnement peu propice � la culture, a d�dicac� autant d�exemplaires qu�il a eu � expliquer pourquoi il a d�cid� d��changer son stylo ou le clavier, contre un appareil photo. Bon, le stylo il ne l�a pas totalement mis de c�t�, comme peuvent en t�moigner les croustillantes, voire hilarantes, �l�gendes� accompagnant chacune des illustrations d� Enseignes en folie. Mais ce recueil �tait pour lui une sorte de courte parenth�se, une halte, comme il le disait d�j�, lors du Salon du livre � Alger, pour s�amuser un coup, tout en �vitant de pr�senter un livre pr�tentieux. Il a d�, sans le moins du monde, �tre contraint, r�pondre � tout, livrer le fond de sa pens�e sur tout ce qui bouge et surtout ne bouge pas, avec ces mots que tout le monde conna�t mais ne sait pas comment utiliser. En fait, c��tait plus qu�une vente-d�dicace. Un vrai moment de complicit� entre citoyens, qui se disent qu�ils sont apparemment bien partis pour que, juste apr�s avril prochain, ils risquent d��tre contraints de revoir � la hausse leur dose quotidienne de th� � fumer, le cauchemar n��tant pas pr�s de finir. A moins que�