Bottes en caoutchouc, munis de pelles et de pioches, les habitants du d�p�t Sonelgaz � La Glaci�re, (Hussein-Dey) se battaient, jeudi matin, jour de vote, avec la boue et essayaient de d�barrasser leur quartier de l�eau qui a envahi leur quartier et leurs maisons de fortune. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Les pluies diluviennes qui se sont d�vers�es sur la capitale, cette derni�re semaine, ont caus� des d�g�ts mat�riels tr�s importants dans ce quartier o� r�sident de nombreuses familles. Vivant � proximit� d�une rivi�re, ces familles ont vu celle-ci d�border sur tout le quartier, emportant et endommageant leurs biens. Pendant quatre jours, les services de la Seeal sont intervenus � plusieurs reprises pour pomper les eaux et d�gager les bouches d��vacuation. Mercredi dernier, les jeunes de ce quartier ont bloqu� la route nationale pour crier leur d�sarroi. �Les autorit�s locales nous promettent, chaque fois, de r�gler le probl�me, mais une fois le danger pass�, les promesses s��vaporent. Il y a quelques ann�es, on nous a promis des logements au Caroubier. Du jour au lendemain, ces logements ont �t� distribu�s � d�autres familles. Le P/APC sortant nous avait fait des promesses lorsqu�il faisait sa campagne �lectorale, une fois arriv� � ses fins, il nous interdisait m�me l�acc�s � son bureau et nous accusait d��tre des perturbateurs, tellement notre insistance �tait grande concernant la demande en logements�, t�moignent des jeunes. Selon eux, le wali-d�l�gu� de Hussein-Dey s�est d�plac� � plusieurs reprises sur les lieux chaque fois que le quartier est inond�. Le danger pass�, celui-ci continue de faire la sourde oreille. �voquant le vote de jeudi, les citoyens manifestent une immense col�re. �Nous consid�rons que nous ne sommes pas des citoyens. On n�est m�me pas des Alg�riens, nous ne le pensons plus. Les Alg�riens b�n�ficient de logements, nous, nous avons droit, chaque fois que les eaux de la rivi�re remontent, � un appareil de pompage des eaux. L�op�ration se r�p�te plusieurs fois par jour�, r�torquent-ils. �Si ce message est transmis � Bouteflika et aux autorit�s du pays, nous voudrions leur dire que nous ne supportons plus de vivre dans cette mis�re. Qu�ils nous entendent enfin, qu�ils nous comptent parmi les citoyens, car notre situation devient insupportable�, se r�voltent-ils, en esquivant la question du vote. Pour eux, il est hors de question d�aller voter dans des conditions pareilles. Ils n�iront d�ailleurs plus jamais voter, tant qu�ils seront encore dans ce lieu de mis�re. �Des forces de s�curit� ont tabass�, mardi dernier, nos femmes et nos enfants lorsque nous avons bloqu� la route, et deux jours apr�s on va voter ? Aucune morale ne peut accepter cette humiliation�, crient-ils. Une humiliation qui s�est toutefois g�n�ralis�e � tous les quartiers d�Alger qui continuaient toute la journ�e de jeudi � lib�rer les acc�s menant vers leurs maisons suite aux inondations. Des centaines de personnes se sont mobilis�es pour sauver leur vie et celle de leurs enfants. Quant au devoir �lectoral, il �tait loin de constituer une priorit� majeure pour les sinistr�s.