La soixantaine d'habitants qui vivent dans la hantise d'une crue de l'oued, ont bloqué hier la rue de Tripoli. Cette année encore, l'oued El Harrach s'est « rappelé au souvenir » de la population de La Glacière à Hussein Dey. Ces familles ont été surprises par le débordement de l'oued, hier en milieu de journée. Les maisons situées au rez-de-chaussée des immeubles vétustes de ce quartier pauvre étaient les plus touchées par les inondations. La soixantaine d'habitants qui vivent toujours dans la hantise d'une crue de l'oued ont bloqué la rue de Tripoli pour dénoncer le « mépris » affiché des autorités à leur égard. Un renfort de police a été dépêché pour éviter tout « dérapage ». « La situation a commencé à se dégrader vers midi. Le niveau de l'eau est monté jusqu'à un mètre dans certaines habitations plus basses. Cela est arrivé sans que l'on s'y attende. Les familles ont peur de revenir chez elles. Nos enfants, revenus de l'école, ne pouvaient pas rejoindre la maison. On préfère qu'ils restent à l'école », se désole Abdelkader, membre du comité de quartier La Glacière. Les habitants affirment que la situation enregistrée hier était plus grave que l'année dernière où des maisons situées à quelques mètres du lit de l'oued ont été touchées. « Le débordement de l'oued est encore important et si les pluies ne s'arrêtent pas dans les prochaines heures, une catastrophe touchera la population », se plaint notre interlocuteur, qui affirme que les familles « doivent être impérativement évacuées ». Les résidants ont dénoncé l'« indifférence » des autorités locales. « Aucun responsable de l'APC de Hussein Dey n'est venu nous voir. Mais, même s'il se déplace, c'est pour repartir aussitôt après. La même rengaine sur des aides et une dénouement rapide nous est servie à chaque visite. On n'en veut plus. Les familles veulent seulement être relogées », souhaitent les protestataires. Les habitants se trouvent au milieu de la zone d'activité de La Glacière depuis l'Indépendance. La zone, où ont été implantées des infrastructure de Sonatrach et Sonelgaz, s'est complètement dégradée, les habitations aussi. « Malgré nos appels désespérés, rien n'a changé. Les problèmes des habitants, dont le nombre a considérablement augmenté, ne trouvent pas d'écho. Aucune opération de relogement n'est programmée. Notre grand problème, c'est que notre quartier est à l'abri des regards. Personne ne s'y intéresse. Il faut une catastrophe pour venir prendre en charge les familles qui y survivraient », se désole le membre du comité de quartier. Quelques équipes de l'APC sont intervenues dans l'après-midi d'hier, mais la situation risque de se dégrader davantage si les pluies ne s'arrêtent pas. Le débordement des eaux a été constaté par les automobilistes et a rendu la circulation impraticable dans plusieurs endroits de la capitale. A Hydra, c'est la trémie qui a été inondée, et sur l'autoroute de Ben Aknoun, des automobilistes étaient coincés par les inondations à hauteur de la côte de Bir Mourad Raïs. Les avaloirs bouchés sont signalés aussi à la rue de Tripoli.