Le mythe du kamikaze imberbe et endoctrin� n�a pas fait long feu. Celui de la �r�ussite� de la politique de r�conciliation nationale encore moins. Les deux terroristes qui ont fonc� avec 800 kg d�explosifs sur le si�ge du Conseil constitutionnelle �taient connus des services de s�curit�. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Pire encore, Larbi Charef, l�auteur de l�attentat de Ben-Aknoun, a b�n�fici� des dispositions de la charte pour la paix et la r�conciliation. En quittant la prison o� il �tait incarc�r� pour soutien aux groupes terroristes, il a rejoint le maquis. Ce terroriste lav� de ses crimes n�a jamais eu l�id�e de se repentir puisque parmi ses projets figurait �galement un voyage en Irak, o� il comptait rejoindre des �l�ments d�Al Qa�da. Le second terroriste, un sexag�naire r�pondant au nom Berabah Bechla, originaire de Reghaia plus connu sous le nom de �Brahim Abou Athmane�, a rejoint les groupes arm�s en 1996. Il faisait partie de l�escadrille de El Ansar du Groupe salafiste pour la p�dication et la combat, GSPC. Le double attentat qui a cibl� le Conseil constitutionnel et le si�ge de l�ONU � Alger a d�montr� que lorsqu�on a �t� terroriste on le reste. Ceux qui comptaient sur les �vertus� de la r�conciliation pour leur faire changer d�avis ne peuvent que constater l��chec de leur politique. Un �chec aussi bien sur le plan s�curitaire que politique. Initi�e par Bouteflika en 1999, la politique de �la main tendue� aux terroristes avait �t� pr�sent�e comme l�in�vitable solution ; celle qui permettrait de retrouver le chemin vers la paix. D�abord destin�e � ceux n�ayant ni viol� ni tu� des civils, cette amnistie a fini par concerner un nombre plus large d�individus. Son application de plus en plus extensible a ouvert la voie � des effets pervers. En maintenant ouvertes �les portes de la mis�ricorde� au-del� des d�lais fix�s initialement, les pouvoirs publics n�ont fait qu�encourager les irr�ductibles. Les adeptes de �la solution politique� avaient applaudi la r�conciliation. Ceux qui craignaient une compromission avec l�int�grisme avaient, quant � eux, d�nonc� une d�rive. Servant de v�ritable relais aux th�ses officielles, Yazid Zerhouni n�a eu de cesse de r�p�ter que la r�conciliation nationale a port� ses fruits. Le ministre de l�Int�rieur, interrog� sur le sort r�serv� aux terroristes b�n�ficiant des dispositions de la tr�s controvers�e charte, avait indiqu� que ces derniers faisaient l�objet d�une grande attention de la part des forces de l�ordre. Autrement dit, qu�ils �taient �sous surveillance�. Force est de constater que l�ch�s dans la nature, ces individus �chappent � tout contr�le. Sinon comment expliquer que le terroriste, auteur de l�attentat de Ben Aknoun, puisse aller et venir sans m�me �tre inqui�t�. Comment a-t-il pu tenter de se rendre en Irak sans �veiller de soup�ons ? Des questions qui, visiblement, n��branlent pas les certitudes du ministre de l�Int�rieur. Pas plus tard qu�en octobre dernier et � l�occasion de sa visite � Paris, Yazid Zerhouni a minimis� le nombre et l�impact des personnes rel�ch�es et ayant repris les armes. Le ministre de l'Int�rieur et des Collectivit�s locales a d�clar� qu�il n�exc�dait pas les 20 personnes depuis la promulgation de la loi sur la concorde civile o� 6000 membres des groupes arm�s se sont rendus. Lors d�une conf�rence de presse anim�e avec son homologue fran�aise Mich�le Alliot- Marie, il n�a pas h�sit� � dire : �Ils ne sont pas nombreux� leur nombre est insignifiant�, ajoutant que �le nombre d�attentats a consid�rablement diminu� depuis le r�f�rendum sur la charte pour la paix et la r�conciliation nationale en septembre 2005, mais il reste toujours des groupes r�calcitrants � l�offre de paix du pr�sident de la R�publique. Ce sont eux que la charte a exclus, et c�est � eux qu�on a affaire�. Ce qui s�est pass� mardi dernier prouve le contraire. Il n�y a pas que les �exclus� de la charte qui continuent de tuer. Des individus lav�s de tous leurs crimes par l�Etat alg�rien n�ont pas retrouv� le droit chemin. Ils continuent de d�fier un Etat qui, de compromis en compromission, a fini par faire le lit du terrorisme et � d�mobiliser la soci�t� face au p�ril terroriste.