Deux attentats perpétrés par trois kamikazes ont replongé hier la capitale dans la terreur. Alger s'est remémorée, en ce mercredi 11 avril 2007, les attentats du boulevard Amirouche en 1995 et de la DGSN en 1996. Deux attentats commis également par des voitures kamikazes. Les terroristes n'ont eu recours à la technique de la voiture kamikaze qu'à deux reprises. En janvier 1995, 42 Algériens seront tués et 265 blessés au boulevard Amirouche, à Alger, suite à une voiture kamikaze projetée contre le siège de la Police nationale. La deuxième fois, c'était en 1996 : une voiture conduite par un jeune a foncé droit sur la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Ce même scénario s'est reproduit hier et la population a renoué en l'espace d'une matinée avec l'horreur. Selon certains observateurs, l'attentat à la voiture kamikaze n'est pas facile à maîtriser ni à détecter. « Il est quasiment impossible de détecter une voiture kamikaze. N'importe qui à n'importe quel moment peut foncer droit sur une institution et se faire exploser. Il faut être vigilant », dira une source policière. Celui-ci confirmera que les auteurs de ces attentats sont des Algériens, affiliés à Al Qaïda Maghreb. L'objectif recherché est sans aucun doute un coup médiatique. « Les auteurs de ces attentats ont étudié et calculé leur coup. Ils ont opté pour la voiture kamikaze pour être sûr de réussir leur coup. Un procédé testé auparavant au Maroc. Al Qaïda s'est redéployé et a recruté entre autres, les terroristes qui ont bénéficié des dispositions de la charte pour la réconciliation nationale », a soutenu une source bien informée. Par ailleurs, dans un communiqué publié sur un site internet islamiste, souvent utilisé par Al Qaïda, Al Qaïda Maghreb a revendiqué les attentats perpétrés dans la capitale en confirmant et en identifiant les trois kamikazes. Le texte en question révèle les noms des trois kamikazes. Il s'agit de Mouadh Ben Jabel qui était au volant d'un véhicule rempli de 700 kg d'explosifs qui a explosé au niveau du Palais du gouvernement. Le deuxième kamikaze est Zoubeir Abou Sajida. Il était au volant d'un véhicule rempli également de 700 kg d'explosifs et s'est attaqué « au siège d'Interpol » à Bab Ezzouar. Un troisième attentat a visé le poste de police de Bab Ezzouar, situé sur la route de l'aéroport international d'Alger, il a été perpétré à l'aide d'un véhicule chargé de 500 kg d'explosifs, conduit par Abou Dajjana. Le texte est accompagné de trois photos, présentées par Al Qaïda Maghreb comme étant celles des trois kamikazes.