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POMME DE TERRE A BOUIRA
Les producteurs tirent la sonnette d�alarme
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 12 - 2007

Alors qu�au niveau de la Direction des services agricoles, on parle d�une bonne production de pommes de terre pendant la campagne d�arri�re-saison, les producteurs, eux, tirent d�ores et d�j� la sonnette d�alarme.
Reportage r�alis� par Yazid Yahiaoui
36 000 tonnes de pomme de terre sont attendues, au niveau de la wilaya de Bouira. En effet, la culture de la pomme de terre, devenue depuis quelques ann�es, parmi les principales productions agricoles de la wilaya, apr�s l�ol�iculture et la c�r�aliculture, les producteurs interpellent les pouvoirs publics quant aux cons�quences f�cheuses que les prix de vente actuels peuvent engendrer sur l�avenir de cette culture. Ainsi, si l�on se fie aux responsables de la DSA, que nous avons rencontr�s, les pr�visions de l�arri�re-saison qui sont de l�ordre de quelque 36 000 tonnes, seront presque atteintes, puisque actuellement, les 1 344 hectares emblav�s en pomme de terre de consommation sont arriv�s � maturit� et la production qui avait �t� entam�e depuis la mi-novembre est tr�s bonne avec des pics d�passant les 250 quintaux par hectare. D�ailleurs, et toujours selon les responsables de la DSA, ces bonnes productions ont jou� positivement sur les prix de vente de ce pr�cieux tubercule qui est descendu sous la barre des 30 DA le kilogramme alors qu�il �tait, il n�y a pas si longtemps de 70 et m�me 80 DA le kilo. Conscients que ces prix de vente n�arrangent pas les affaires des producteurs, les responsables de la DSA, plut�t que de proposer des syst�mes de compensation ou un Office de r�gulation, demandent aux producteurs l�am�lioration des itin�raires techniques afin d�am�liorer le rendement comme nos voisins marocains et tunisiens qui produisent 500 � 600 quintaux par hectare, et par l� m�me, r�duire le prix de revient et �tre rentable par rapport au prix actuel qui est de 25 � 30 DA le kilo. Concernant la pomme de terre de multiplication, la surface emblav�e est de 145 hectares avec des pr�visions de 40 600 quintaux. Mais d�apr�s les premi�res estimations, cette quantit� ne sera pas atteinte et sera tr�s en de�� de ces pr�visions.
�Nous voulons des responsables sur le terrain�
Cependant, toutes ces questions discut�es dans les bureaux de la DSA, sont totalement diff�rentes de la r�alit�. Sur le terrain, au niveau du plateau d�El-Esnam, o� des centaines d�hectares son emblav�s en pomme de terre, les producteurs voient les choses autrement. A notre arriv�e sur place, en cette journ�e de lundi, d�embl�e, le premier producteur, Boukercha, que nous avons rencontr� devant sa parcelle de 20 hectares de pomme de terre, nous dira que les responsables du secteur devaient se d�placer sur le terrain pour voir de visu les probl�mes auxquels sont confront�s les producteurs. Des probl�mes allant de la gel�e qui avait s�vi � la minovembre et qui avait consid�rablement touch� la pomme de terre en arr�tant nettement son cycle de croissance, ce qui avait eu pour cons�quence directe la perte du volume et donc du poids et du rendement � l�hectare, � la chert� des engrais et des produits phytosanitaires, et enfin, le prix de vente sur site qui est tr�s en de�� du prix de revient. �Il n�y a aucune volont� des pouvoirs publics � prendre en charge convenablement ce secteur. Sinon, comment se fait-il que la semence est rest�e jusqu�� ce jour, otage de quelques sp�culateurs ? Aujourd�hui, moi-m�me, j�ai besoin de la semence pour entamer la pomme de terre de saison, mais je ne l�ai pas�, dira Boukercha, avant de poursuivre : �Si l�Etat veut l�am�lioration des choses, il doit aller � la rencontre des fellahs et non pas se confiner dans les bureaux�. Son co�quipier, Bellout, �galement producteur ayant une parcelle de 15 hectares, parle d�engrais peu efficaces, des d�sherbants tr�s chers et des prix de vente � la perte. �Actuellement, les prix qui nous sont propos�s sont de 25 � 26 DA alors que l�on doit vendre � au moins 30 DA pour rentrer dans notre argent. L�Etat devait r�guler les choses, acheter le produit � un prix soutenu afin que le march� soit stable. M�me pour temporiser les ventes, il y a le ph�nom�ne de verdissement d� au gel qui nous oblige � vendre rapidement�. En effet, au sujet du stockage, l�Etat devait prendre en charge cette question surtout pour ceux qui ne poss�dent pas de moyens suffisants pour faire face � la location des chambres froides ou encore de hangars.
Encourager la production de la semence
L�autre probl�me �voqu� est celui de la vari�t�. Pour Rabah Choudani, pr�sident de l�association des producteurs de pomme de terre, qui nous a accompagn� dans notre tourn�e, la vari�t� joue un tr�s grand r�le dans le rendement et m�me dans les maladies. �Il faut que le cr�neau de l�importation soit confi� aux professionnels et non aux mercenaires sp�cialis�s dans l�importimport et qui n�ont pour seul souci que le gain�, dira-t-il. Et l�exemple des derni�res importations de pomme de terre de consommation depuis le Canada est tr�s �difiant � ce sujet. Trop de pots-de-vin sont en jeu surtout lorsqu�il s�agit de centaines de millions de dollars � injecter pour cette importation. Rien qu�� y penser, le commun des citoyens comprendrait ais�ment que ceux qui sont derri�re ce march� juteux feront tout pour que les choses restent en l��tat. Jamais les producteurs honn�tes ne pourront imposer leur point de vue ni leur philosophie dans ce secteur. Et pourtant, les producteurs eux ne d�sesp�rent pas de voir un jour �la naissance d�un Office national charg� de la r�gulation de la culture mara�ch�re dont la pomme de terre� comme le pr�conise notre interlocuteur. �A ce moment-l�, la meilleure vari�t� r�pondant parfaitement aux conditions climatiques de notre pays pourra �tre multipli�e ici en Alg�rie, et au lieu d�injecter plus de 800 millions de dollars dans l�importation, l�Etat soutiendra les multiplicateurs et m�me les producteurs de la pomme de terre de consommation afin d�arriver rapidement � l�autosuffisance, finira par dire Rabah Choudani. Au niveau du p�rim�tre irrigu� d�A�n-Bessem, les m�mes pr�occupations ont �t� �voqu�es par les producteurs de la pomme de terre. Cependant, un autre probl�me, celui de l�eau d�irrigation est �voqu�. Car, si au niveau du plateau d�El-Esnam, l�apport en eau se fait � l�aide du pompage tol�r� par l�Etat depuis les eaux du barrage Tilesdit, en attendant la construction d�une station et d�un office pour l�irrigation du plateau d�une mani�re organis�e, au niveau du plateau des Aribs � A�n-Bessem, l�office existe et l�eau est r�gul�e. Mais, cette r�gulation semble �tre le principal obstacle rencontr� chez les producteurs. D�apr�s eux, les rations ne sont pas suffisantes, ni le d�bit et encore moins la dur�e et le temps de pompage. En somme, les producteurs �voquent un probl�me d�organisation au niveau de ce p�rim�tre. Pour avoir leur point de vue sur cette question, nous nous sommes rapproch�s des responsables de cet office, l�Opibo mais ces derniers ont refus� d�assumer leur r�le nous renvoyant apr�s plus d�une heure de discussions autour de ces probl�mes vers la Direction de l�hydraulique pour ��crire� ce qu�ils nous ont d�clar�. Nous avons d�cid� de passer outre cette entrevue. Pour le reste, concernant le prix de vente actuel qui est descendu jusqu�� 19 DA le kilo, tous les producteurs sont unanimes � dire que si l�Etat ne fait pas quelque chose, les professionnels seront oblig�s de baisser rideau et le probl�me de la pomme de terre � 80 DA ressurgira d�s la mi-mars pour atteindre le pic des 100 DA le kilo. Parole de professionnels.
Le paiement � cr�dit, une m�thode efficace
En attendant que l�Etat daigne prendre les choses en main s�rieusement et arr�ter les apr�s-coup, les producteurs g�rent la situation d�une mani�re tr�s convenable avec les fournisseurs en produits phytosanitaires sp�cialement Profert qui dispose d�un bureau r�gional au niveau de la ville de A�n-Bessem. D�apr�s le directeur r�gional, M. Benabb�s Nadir, que nous avons rencontr� sur place, la maison Profert met � la disposition d�un distributeur, Boualem Mahfoud, tous les produits phytosanitaires n�cessaires � toutes les cultures avec en sus, deux ing�nieurs permanents qui supervisent et offrent leurs services gratuitement aux agriculteurs. Quant au secret de la r�ussite de cette maison, les producteurs sont unanimes � dire que le syst�me appliqu� par cette maison, � savoir la mise � leur disposition de tous les produits n�cessaires et le paiement � cr�dit, c�est-�-dire jusqu�� la r�colte, en est la cl�. En effet, d�apr�s le directeur r�gional, les agriculteurs s�approvisionnent avec un simple engagement de leur part et le paiement se fait apr�s la r�colte. Mais en �voquant les produits phytosanitaires, notre interlocuteur nous montra une nouvelle circulaire du minist�re de l�Industrie et des Mines concernant le commerce des engrais. Et � ce sujet et voyant la multitude de pr�cautions et de conditions exig�es aux distributeurs pour pouvoir commercialiser les engrais, Boualem Mahfoud, pr�sent sur place, nous avoua �tre dans l�impossibilit� de satisfaire � ces conditions comme l�enclos, les chiens de garde, les gardiens et tant d�autres choses. �J�ai d�cid� de ne plus commercialiser les engrais car je ne pourrai jamais satisfaire � ces conditions �, nous dira-t-il. Ainsi, si le minist�re maintient ces conditions draconiennes, les agriculteurs risquent, une nouvelle fois, de se retrouver devant le diktat de quelques distributeurs ou producteurs d�engrais ou, pire, devant le ph�nom�ne de la vente clandestine avec des prix exorbitants. Comme quoi en Alg�rie, on ne fait que compliquer les choses au lieu de les faciliter. Car, si l�Etat veut r�ellement que ces engrais ne tombent pas entre les mains des terroristes, ce n�est s�rement pas de cette fa�on mais simplement avec un suivi rigoureux de la destination des engrais vendus.
Produire 500 quintaux � l�hectare est possible
Enfin, et parlant de la qualit� de la pomme de terre ainsi que de la quantit�, le directeur r�gional, qui �tait pr�sent avec les producteurs et parlant du r�le pr�pond�rant de ses produits dans l�am�lioration de la quantit�, a lanc� un d�fi en s�engageant � prendre en charge une parcelle d�un hectare de pomme de terre de saison en choisissant lui-m�me la vari�t�, en y mettant tous les fertilisants et produits phytosanitaires n�cessaires de la maison Profert gratuitement et en confiant la t�che � un des deux ing�nieurs, en l�occurrence Djema� Abderahmane pour produire 500 quintaux au lieu de la moyenne de 250 quintaux. Un d�fi accept� par les producteurs qui se sont engag�s � d�gager la parcelle d�un hectare au niveau du plateau d�El-Esnam d�s le mois de janvier prochain, et en prenant � t�moin deux journalistes du Soir d�Alg�rie et de La Nouvelle R�publique.


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