Au Mus�e d�art moderne d�Alger (Mama), une exposition se tient depuis le 19 janvier sous le th�me �Regard des photographes arabes contemporains�. Un amalgame. Un petit tour dans les all�es fluides du Mama renseigne rapidement sur l�entendu du malentendu artistique propos�. Des photographies sont accroch�es dans un interminable sillon de murs qui s�entrecoupent de temps en temps. Une confusion r�gne ind�niablement dans l�esprit du spectateur. Ici un regard jeune, parfois inexp�riment�, se dit une adaptation facile de l�exercice p�rilleux de l�art contemporain souvent assimil� � l�art moderne. Nul besoin d��tre un critique d�art pour essayer de comprendre l�envergure de cette initiative con�ue dans la c�l�rit� d�une collaboration entre le minist�re de la Culture, l�Institut du monde arabe et l�Office national des droits de l�homme. Alger, capitale de la culture arabe a trouv� ses limites. Des limites trac�es au fouet de l�urgence. Il ne faudrait pas qu�une autre d�cennie ach�ve compl�tement l�identit� de nos artistes contemporains. Mais comme il est devenu de coutume, il faut saluer le travail. Le premier parce qu�il est le fil conducteur d�une s�rie d�initiatives qui, esp�rons le, se renouvelleront. L�Alg�rie est en mouvement. Parce que son orientation culturelle et artistique est encore aujourd�hui plus floue, elle oblige ses acteurs � aller dans tous les sens, � traverser des chemins de croix, � copier la tendance, � reproduire une image qui ne correspond en rien � sa r�alit�. L�id�al de l�art contemporain, surtout lorsqu�il est arabe, aurait �t� de montrer l�historique m�me choquant de son �volution dans le temps. De la dimension du haik arrach� � la faveur d�un voile transparent, d�une barbe sanguinolente vitrine d�un conservatisme sans �gal qui vole en �clats chaque jour un peu plus, des vertus mises aux nues, Alger a chang�, Alger s�est d�nud�e. Elle s�est r�v�l� rebelle, preste et pr�te � toutes les folies, � tous les exc�s de ce si�cle. Une dimension sans p�rim�tre, sans dialogue, juste un instant particulier. Presque un fantasme, l�illusion d�avoir transpercer le temps, d�avoir franchi l�infranchissable. Alger la myst�rieuse, serait donc devenue par l�alliance d�une trentaine de photographes, contemporaine, le temps d�une exposition qui s�ach�vera le 20 f�vrier. Sans transition. Parce qu�il est impossible d�en faire abstraction, le blanc universel choisi pour colorer l��me du Mama, a noirci en moins d�un mois. Des traces de doigts, de mains et de pieds� remplacent d�sormais l��clatant Mama. Mais aussi des finitions mal faites qu�il est possible de constater du bout des doigts. Cette situation suscite, une fois de plus, la question de l�entretien et notamment du co�t de la restauration pour �viter, dans un premier temps, l�abandon et enfin le d�clin d�une infrastructure s�culaire qui rel�ve du patrimoine national.