Parmi les citoyens qui se sont r�install�s � Zema�cha, apr�s avoir d�sert� les lieux durant de longues ann�es, une sexag�naire attire l�attention. Il s�agit de Zohra Bensa�d, �g� de 66 ans, que la distance qui la s�pare du chef-lieu de commune El Guethna n�a pas d�courag�e. Surmontant les difficult�s de transport, elle s�y �tait rendue pour exposer au P/APC ses r�serves sur la construction r�alis�e par un entrepreneur dans le cadre de l�habitat rural avec l�aide de l�Etat qui lui avait �t� accord�e. Ce dimanche, nous arrivons devant sa maison o� elle nous accueille. Elle nous fait visiter les lieux et se sent malheureuse et c�est tout juste si elle ne nous dit pas qu�elle a �t� victime de sa condition de femme. L�on constate que les premiers travaux ont �t� b�cl�s. L�eau coule du toit, nous dit-elle. Le deuxi�me entrepreneur qui a pris le relais se lance dans toutes sortes d�explications. La commune a d�cid� de se pencher sur son cas, c�est une femme qui vit toute seule. A proximit� de sa demeure, du bois ramass� et � c�t� un four traditionnel ou faran. Nous partageons avec elle le caf� pr�par� sur un feu de bois. Ceci traduit l�hospitalit� des humbles et braves gens. En attendant que la construction soit rafistol�e, elle cultive son jardin en s�adonnant � de menus travaux, elle est encore dynamique. �Je planterai, inchaa Allah, des figuiers ici�, lance-t-elle. Elle est originaire de cette contr�e du douar A�ra�r, plus pr�cis�ment se trouvant en contrebas de Zema�cha et passe la nuit chez des voisins en attendant que la construction soit r�ellement finie. Elle en a recens� tous les d�fauts. C�est l�exemple m�me de la femme rurale attach�e � sa terre. �Ici je me sens bien�, poursuit-elle, je suffoquais � Oran et je ne suis pas revenue � Zema�cha pour faire du tourisme. C�est ma terre natale�, ajoute-t-elle. A Oran, elle a pass� plus de douze ans apr�s avoir fui le terrorisme. Elle s��tait install�e chez sa fille dont le mari policier avait �t� assassin� par des terroristes. �Il n�y a pas longtemps, mes petits-enfants ont pass� quelques jours avec moi ici�, dira-t-elle. De quoi vivez-vous ? �De l�allocation du filet social, soit 1000 DA et hamdoullilah �, r�pondra-t-elle.