Ces derni�res ann�es, la ville d�art et d�histoire est plong�e dans une profonde l�thargie culturelle. Pourtant, m�me dans des moments difficiles, la capitale des Zianides a su pr�server sa culture ancestrale et mill�naire. La cit� du savoir n�offre plus � ses visiteurs ce visage radieux et vivant, c�est une ville qui croule sous le poids de l�aust�rit� culturelle et de l�indiff�rence totale qui en dit long sur cette lente agonie. La ville, qui a enfant� Mohamed Dib, ne m�rite pas un tel sort. En parlant de Tlemcen, Ibn Khaldoun disait : �On y cultive avec succ�s, on y vit na�tre des savants et des hommes illustres dont la r�putation s��tend aux autres pays. � A une �poque lointaine, la ville a eu son th��tre et son �lite intellectuelle, aussi bien parmi les Europ�ens que parmi les �indig�nes�. Plusieurs ouvrages et livres sont recens�s chez les auteurs du Moyen-Age, du XIXe et XXe si�cles. Nous citerons � titre d�exemple Alengrin, Jelin, Estaurie, Meziane et Abou Bakr. Au d�but du si�cle, une premi�re association vit le jour sous l�appellation Arts et conf�rences, elle sera connue plus tard sous le nom des Amis du Vieux Tlemcen. Il y a � peine quelques ann�es, les trois salles de cin�ma faisaient le plein � chaque nouveaut�. En passant pr�s du Rex et du Colys�e, on a l�impression de regarder les ruines d�une cit� perdue � tout jamais. M�me les fameux groupes folkloriques ne sont plus ce qu�ils �taient, ils ne se manifestent que lors de certaines c�r�monies officielles ou campagnes �lectorales. Il est temps, aujourd�hui, de faire red�couvrir les espaces culturels de Tlemcen. Il n�y a qu�� prendre en charge la restauration des vieilles salles de cin�ma, le Rex et le Colys�e, pour redonner � Tlemcen tout son charme d�antan. Une ville comme Tlemcen a besoin de retrouver ses rep�res historiques et culturels. Quand les responsables penseront-ils � redonner une vie � la Grenade d�Afrique ? Faut-il rappeler que la ville d�art et d�histoire ne dispose pas d�un th��tre digne de sa r�putation ni d�un cin�club ? A l�heure o� des milliards sont investis �� et l�, la culture ne semble pas �tre une priorit�.