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L�ENNEMI INTIMEDE FLORENT SIRI EN AVANT-PREMI�RE � IBN ZEYDOUN
L'Alg�rie dans le coeur de la France
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 02 - 2008

Sortie au d�but du mois d�octobre 2007, l�Ennemi intime de Florent Emilio Siri, qui n�a fait que 500 000 entr�es, a �t� projet�, mercredi dernier, en avant-premi�re, � la salle Ibn Zeydoun, Riad El-Feth. Une foule dense se bousculait au portillon, l�Ennemi intime a attir� toutes les curiosit�s. Parce qu�il s�agit de la guerre d�Alg�rie, oui mais, c�est avec un regard fran�ais.
Critique ! on y parle de torture, de napalm� De tortionnaires : l�arm�e fran�aise. De terroristes : fellagas, moudjahidine, FLN� et puis surtout d�un bilan qui remet en cause ce que contiennent tous les livres d�histoire alg�riens. Entre 300 et 600 000 morts du c�t� alg�rien : ce sont des historiens fran�ais qui l�ont attest� ! rien � voir avec la version officielle du gouvernement alg�rien au lendemain de l�ind�pendance� Colis pi�g� ou production courageuse ? Dans tous les cas, ce sont des centaines d�Alg�riens qui ont assist� � la projection. Les avis divergent tout comme l�histoire de la guerre d�Alg�rie reconnue � peine en 1999 par la France. Les spectateurs sont entre deux s�quences satisfaits de la reconnaissance visuelle des exactions commises contre la population, les civils pendant l�occupation. Certains ont pleur� les souvenirs de leurs parents victimes, d�autres se sont rappel�s ces instants. Et des instants, il y en a eu. Florent Emilio Siri a excell� dans sa mise en sc�ne. Il a choisi l�option d�un soldat id�aliste : Beno�t Magimel (lieutenant Terrien). Peut-�tre un peu trop. Dans l�Ennemi intime, la guerre se joue dans le sentiment et le ressentiment. Les harkis, une plaie qui ne parvient toujours pas � cicatriser m�me apr�s 46 ans. La France mise chaos par des groupuscules de moudjahidine �parpill�s dans les montagnes... L�Ennemi intime pose �norm�ment de dilemmes. Difficile de se faire une opinion constante. Florent Emilio Siri a choisi l�universel. D�apr�s le r�alisateur, il s�agissait de d�passer le cadre conventionnel de la guerre d�Alg�rie. Se placer � l��chelle humaine... Avec L'Ennemi intime, Beno�t Magimel signe sa troisi�me collaboration avec Florent Emilio Siri. Nous les avons rencontr�s juste avant la projection. Voici le r�cit d�une histoire qui a d�but� en 2003.
Sam H.
FICHE TECHNIQUE
Synopsis
Alg�rie, 1959. Les op�rations militaires s'intensifient. Dans les hautes montagnes kabyles, Terrien, un lieutenant id�aliste, prend le commandement d'une section de l'arm�e fran�aise. Il y rencontre le sergent Dougnac, un militaire d�sabus�. Leurs diff�rences et la dure r�alit� du terrain vont vite mettre � l'�preuve les deux hommes. Perdus dans une guerre qui ne dit pas son nom, ils vont d�couvrir qu'ils n'ont comme pire ennemi qu'eux-m�mes.
Fiche technique
Date de sortie : 3 octobre 2007
R�alis� par Florent Emilio Siri
Casting : Beno�t Magimel, Albert
Dupontel, Mohamed Fellag,
Loun�s Taza�rt, Abdelhafid
Metalsi,Guillaume Gouix, Salem
A�t-Ali-Belkacem Aur�lien Recoing
Film fran�ais, marocain.
Genre : Guerre, Drame
Dur�e : 1h 48min.
Ann�e de production : 2006
Distribu� par SND
FLORENT EMILIO SIRI & BENO�T MAGIMEL AU SOIR D�ALG�RIE :
"Tu n'es d�j� plus alg�rien et tu ne sera jamais fran�ais"
Le Soir d�Alg�rie : Pourquoi avez-vous d�cid� de le tourner au Maroc ?
Florent Emilio Siri : Parce que l�on ne voulait pas tourner en Alg�rie ! (Rires). Beno�t Magimel : Non, en fait le Maroc proposait une infrastructure et une logistique id�ales pour le film. Nous n�avions pas trouv� les m�mes services ici. Nous n�avions pas beaucoup de moyens pour r�aliser le film. Nous sommes venus avec tr�s peu de Fran�ais. Nous avions besoin de comp�tences locales. C'est-�-dire que pour un film de cette ampleur, nous sommes venus entre 20 et 25 Fran�ais et nous avions besoin de cent cinquante personnes par jour. Je crois qu�aujourd�hui en Alg�rie, qui est une nation de cin�ma et de cin�astes, il n�y a pas assez d�ouverture. Ce qui ne permet pas du tout d�avoir un film de cette envergure.
C'est-�-dire �
Beno�t Magimel : Je pense que je vais le dire en arabe ! L�Alg�rie de par son histoire est quand m�me plus une nation de cin�ma que le Maroc. Je dirais que pour moi, c�est fini ! Florent Emilio Siri : Non, c�est pas �a. Mais bon, on ne parle pas de cin�astes mais plut�t du c�t� technique. C�est devenu tr�s t�l�vision ici. Les gens qui connaissent le 35 mm, ce n�est pas tr�s r�pandu ici. Pour les petits films, �a va, on arrive � se d�brouiller ! Les Marocains, ils font beaucoup de films am�ricains et fran�ais par an. Ils ont beaucoup de techniciens. Et puis, il y avait les h�tels, nous �tions plus d�une centaine et � Tizi Ouzou, pour recevoir, c��tait compliqu�. Sans compter les autres probl�mes qui sont venus se greffer, notamment d�assurance, de s�curit� Et surtout nous avions beaucoup d�armes et d�explosifs. Mais ce que nous avions essayer de faire �tait de trouver des d�cors qui se rapprochent le plus de la Kabylie. Nous avons donc d�cid� de tourner � Sidi Mellal dans le Moyen Atlas.
Patrick Rotman �tant absent, il aurait �t� souhaitable de conna�tre les sources historiques qui font que vous affirmez que le bilan officiel des victimes alg�riennes de la guerre est de 300 � 600 000.
Florent Emilio Siri : Ce sont les historiens justement. Sur les chiffres, les historiens fran�ais et certains historiens alg�riens s�accordent sur ce chiffre. Je ne sais pas, je ne suis pas historien. En Alg�rie, la version est de 1 million cinq � deux millions� mais le chiffre revient d�j� plus vers un million en ce moment. Mais moi ce que je trouve de plus terrible, ce n�est pas le nombre, mais plut�t le fait de ne pas savoir exactement combien de morts et de disparus� de ne pas avoir pu les identifier !
Vous remettez en cause apr�s cinquante ann�es d�histoire inscrites dans nos m�moires �
Florent Emilio Siri : Je sais qu�il y a une pol�mique sur les chiffres. Le film est sorti en France et Patrick Rotman s�est bas� sur ce qui se passe en France, sur les chiffres qui sont �tablis en France pas en Alg�rie. Honn�tement, je ne connaissais pas le chiffre alg�rien, je trouvais d�j� qu�entre 300 et 600 000 morts �tait un chiffre �norme. Surtout ce que je me disais en fait qu�ils ne connaissent pas le nombre, moi c�est �a qui m�a interpell� le plus. Le chiffre fran�ais est pr�cis 23 700 morts alors que du c�t� alg�rien, �a reste une estimation ! Je suis d�sol�, moi je ne suis pas historien ; que les historiens fran�ais et alg�riens s�accordent. Il faut toujours se m�fier des chiffres officiels. Parce qu�en France, si vous parlez de l�arm�e, il y en a peut-�tre 100 000. C�est juste des estimations !
Absent de la sc�ne et des �crans depuis pr�s de 15 ann�es, Mohamed Fellag n�est pas venu pour l�avant-premi�re en Alg�rie�
Florent Emilio Siri : Non, il est en tournage. Je crois que dans tout le Maghreb, il n�a donn� aucun spectacle. Ce que je sais c�est que le prochain sera � Alger.
Tortures, napalm, vous vous �tes attaqu� de front � des sujets qui restent encore tabous�
Florent Emilio Siri : Je ne savais pas que les Fran�ais avaient utilis� des explosions de Napalm en Alg�rie. Moi �a m�avait choqu�. C�est la premi�re fois qu�on le montre. D�j� que l�on ne parlait pas de torture mais alors en comparaison pour le Napalm, jamais. Pour nous, c��tait important de montrer que les Fran�ais l�utilisaient. Le plus grand, le g�n�ral Aussaress, reconna�t la mort de 400 Alg�riens. Aussaress a �t� l�un des plus grands r�sistants fran�ais. Il est aujourd�hui consid�r� comme un tortionnaire.
On a le sentiment apr�s avoir vu Cartouche gauloise, � L�ennemi intime que la France lance une offensive en images�
Beno�t Magimel : Il y a en France, un grand silence autour de la guerre d�Alg�rie. Dans certains films qui sont faits, ce n�est pas tant la guerre mais surtout le fait de montrer ces hommes pris dans l�engrenage de la guerre. C�est g�n�ral � tous les films. Apr�s, c�est une volont�. Moi je ne connaissais pas l�histoire de cette guerre. Comme il n�y a rien dans nos livres d�histoire, j�ai appris beaucoup de choses avec Patrick Rotman. Aujourd�hui, au moins, il y a un film : L�ennemi intime.
Justement votre volont� s�est exprim�e comment ? C�est quoi l�histoire des harkis� la violence, la souffrance, la politique ?
Florent Emilio Siri : Je ne fais pas de politique. Je voulais montrer la complexit� d�une guerre. Il ne s�agissait pas de montrer les bons ou les m�chants. Je ne fais pas, ou l�histoire des harkis ou celle des pieds-noirs. .. Je voulais montrer des jeunes transform�s et tu�s par cette guerre, une section d�hommes. Je montre aussi les harkis avec leurs contradictions. Avec le fait qu�ils se battent pour la France. D�autres qui ont les pieds dans les deux camps, ils ne savent pas lequel choisir. Montrer aussi ces hommes qui ont combattu aux c�t�s de la France pendant la Seconde Guerre mondiale qui deviennent apr�s soit harkis ou comme le personnage de Fellag qui a choisi l�autre c�t�. C�est ni blanc ni noir ! C�est comme ce capitaine de l�arm�e fran�aise qui a les dents en or qui s��tait fait torturer par la Gestapo et qui devient un tortionnaire en Alg�rie. C�est montrer les contradictions humaines. Comment une peut transformer !
Et vous montrez les massacres des villageois effectu�s par les fellagas ?
Florent Emilio Siri : Je montre aussi des Fran�ais massacrer des villages. Dans le film, je n�ai pas de contre-champ sur eux. C�est le jeune Amar qui a choisi de se battre pour lib�rer son pays. C�est un enfant qui devient un homme. Au d�part, il ne sait pas, il n�est pas dop� par cette guerre comme n�importe quelle population. Il est ballott� !
On a l�impression que dans cette guerre, on passait d�un camp � un autre en d�sespoir de cause
Florent Emilio Siri : Par peur beaucoup. Ces personnages basculent. Pour Amar, c��tait beaucoup de choses. Au d�but, il s�accroche au lieutenant Terrien. C�est le seul personnage humain. Ensuite, c�est quand les Fran�ais tuent son fr�re lors des explosions de napalm � la s�ance de torture. Il bascule finalement, il prend sa d�cision, il se barre�
Est-ce une histoire vraie ?
Florent Emilio Siri : L�histoire de l�enfant, non. L�histoire en elle-m�me est bas�e sur un t�moignage recueilli par Patrick Rotman. Il y a eu d�abord un livre puis un documentaire sign� d�un m�me titre. En fait, c�est bas� sur plein d�anecdotes, de t�moignages par exemple la s�quence o� Fellag br�le la cigarette des deux bouts �tu n�es d�j� plus Alg�rien et tu ne seras jamais un Fran�ais�. Cette sc�ne fait r�f�rence � une vraie histoire.
Comment avez-vous v�cu le personnage du lieutenant Terrien ?
Beno�t Magimel : Moi tr�s bien. J�ai �t� ravi. Cela fait cinq ans que l�on travaille sur le film. J�ai grandi dans un milieu o� il y avait des Alg�riens. On n�y parlait pas de la guerre. Personne ne connaissait. Il y avait une chape de plomb. Et puis, quand j�ai rencontr� Patrick Rotman, en fait, j�ai d�couvert la bonne personne pour pouvoir faire le film. A partir de l�, on a commenc� � rentrer dans le sujet et chaque jour, on apprenait des choses terrifiantes. En fait, ce qui me frappe c�est la complexit� historique. Et tout ce qui s�entrem�le : les soldats de m�tier, ceux qui ont fait la guerre d�Indochine, les anciens r�sistants� ceux qui ont tortur�.
Y a-t-il eu des sc�nes difficiles � tourner ?
Beno�t Magimel : Non. C�est simplement le point de vue qui nous int�ressait. Les sc�nes de torture, quand on tourne un film terrible malgr� tout on garde des distances. Moi l� o� j�ai �t� frapp�, c�est lors du massacre par les Fran�ais des villageois � coups de mitraillettes, les femmes que l�on tra�nait par les cheveux, taper les enfants. Quand on est assis l�, on regarde �a, on prend conscience de l�horreur m�me si c�est tourn� par des cascadeurs. Toutes les guerres se ressemblent. C�est toujours les m�mes horreurs qui sont commises, c�est des viols, des massacres, la population est toujours prise entre deux� c�est toujours eux qui sont victimes ; c�est difficile de faire un choix. On ne peut jamais savoir, en temps de guerre, je ne sais pas, ce que je serais devenu.
Propos recueillis par Sam H.
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