Avec des institutions comme Milan AC, le champion en titre, Barcelone, le premier candidat � sa succession, Manchester United, un �ternel favori, et des outsiders de grand standing tels Arsenal et S�ville, la seconde partie du programme des huiti�mes de finale de la Ligue des champions n�a absolument rien � envier � celle d�hier soir. Et ce, m�me si on a le droit de consid�rer que le sort a plut�t �t� du c�t� de tout ce beau monde, �pargn� par les explications face-�-face, si l�on excepte bien entendu la tr�s attrayante affiche de l�Emirates Stadium entre les Gunners et les Rossoneri. Aussi curieux que cela puisse para�tre, ces deux habitu�s des hauts faits de la Ligue des Champions en seront aujourd�hui � leur toute premi�re confrontation en la mani�re. S�il est ind�niable que les Milanais partent avec les faveurs des pronostics pour cette grande premi�re, il ne faudrait toutefois pas condamner la nouvelle vague des Canonniers qui en a tellement gros sur le c�ur apr�s la d�culott�e de samedi pass� en Cup chez Man United. Mais voil�, en face il y aura cette squadra milanaise revenue presque au m�me niveau qui fut le sien lors de la seconde partie de la saison derni�re. Les statistiques ne veulent peut-�tre rien dire, mais les hommes de Carlo Ancelotti, en professionnels jusqu�au bout des ongles qu�ils sont, doivent savoir qu�Emmanuel Adebayor et ses amis n�ont pas connu le go�t amer du revers chez eux depuis qu�ils �voluaient � Highbury, lors d�un quart de finale face � Chelsea comptant pour l��dition 2003/2004, soit une s�rie de dix-neuf matches sans d�faite. Et puis, � chaque fois qu�ils rencontraient des Italiens, les Gunners se sont toujours qualifi�s. De quoi obliger K�ka et ses amis � se dire que ce n�est pas gagn� d�avance dans cette affiche qui �couvre� les trois autres rendez-vous de cette soir�e m�me si la fabuleuse ambiance du Celtic Park de Glasgow a de quoi attirer les regards. M�me Lyon-Manchester United ne devrait pas laisser froid, surtout pour ceux qui ont eu le plaisir de voir la superbe forme affich�e par Rooney et consorts si l�on en juge par ce sommet des huiti�mes de finale de la Cup de samedi dernier face � Arsenal. Azedine Maktour START (CE SOIR A 20H45) Celtic Glasgow � FC Barcelone O. Lyon � Manchester United FC FC Arsenal � Milan AC Fenerbah�e � FC Seville.
MILAN AC Apr�s l'Italie, Pato part � la conqu�te de l'Europe Apr�s avoir �pat� l'Italie en marquant 4 buts en seulement six matches avec l'AC Milan, l'attaquant br�silien prodige Pato, 18 ans, s'appr�te � partir � la conqu�te de l'Europe pour sa premi�re en Ligue des champions, face � Arsenal mercredi � Londres en 8es de finale aller. Pato a cependant peu de chances d'�tre titulaire. La faute � une entorse � la cheville qui l'a contraint � l'arr�t depuis le 3 f�vrier. Mais l'int�ress� est remis et a de fortes chances d'entrer en jeu � l'Emirates Stadium pour ses d�buts, tr�s attendus, mais qui ne devraient pas l'intimider plus que cela. Pr�sent� comme �plus fort que Ronaldinho� par les dirigeants milanais avant m�me qu'il ne joue une minute, Pato avait montr� une maturit� exceptionnelle lors de son premier match, le 13 janvier face � Naples (5-2). Pas le moins du monde impressionn� par un stade San Siro plein � craquer, il s'�tait cr�� de nombreuses occasions avant de marquer un but (70�). Abasourdi, Claudio Ranieri, l'entra�neur de la Juve, avait r�sum� l'avis de beaucoup ce jour-l� : �Un extraterrestre. � Un but suivi de trois autres d�cisifs, un doubl� contre la Genoa (2-0) le 27 janvier, puis le but de la victoire face � la Fiorentina (0-1) quelques minutes avant qu'il ne se blesse � une cheville, le 3 f�vrier, l'emp�chant de r�pondre � une premi�re convocation avec la Sele�ao. Et voil� l'ancien attaquant de Porto Alegre o� il disputa une poign�e de matches en 2006 et 2007 (remportant cependant au passage le Championnat du monde des clubs), devenu star en quelques jours, nonobstant son physique passe-partout, son appareil dentaire et son manque �vident d'aisance devant les m�dias, jeunesse oblige. �Pato bouge sur tout le front de l'attaque, il est tr�s cr�atif et, en plus, poss�de une belle pointe de vitesse et un bon contr�le de balle. Il ressemble beaucoup � l'Ukrainien Shevchenko�, souligne Marcello Lippi, exs�lectionneur de l'Italie, championne du monde. �Il va devenir le meilleur du monde. Il est tr�s rapide et d�cide quoi faire en une fraction de seconde�, s'enthousiasme, quant � lui, l'exattaquant international br�silien Careca, ex-co�quipier de Maradona � Naples. Pour Pato � qui avait d� se contenter d'entra�nements pendant cinq mois (engag� en ao�t 2007 pour 22 millions d�euros alors qu'il �tait encore mineur, il a l�galement d� attendre janvier pour jouer) �, ces compliments sont pourtant autant de dangers, car personne n'est � l'abri de l'�explosion en vol�. Son co�quipier Clarence Seedorf est bien plac� pour le savoir. Tr�s jeune titulaire dans les meilleures �quipes d'Europe (vainqueur de la C1 � 19 ans avec l'Ajax), il a vu nombre de jeunes vedettes dispara�tre aussi vite qu'elles �taient apparues. �Pato est un jeune gar�on, explique le milieu n�erlandais, et quand il y a des jeunes talents, je suis imm�diatement inquiet parce que je connais ce monde et comment peuvent se passer les choses.� �Il a le potentiel pour �tre un grand champion, assure pour sa part la l�gende Pel�. Mais toute extrapolation sur son futur, du genre �il gagnera le Ballon d'or�, me semble pr�matur�e et peut lui faire du mal. Des phrases de ce genre le chargent de responsabilit�s excessives.� Quant � l'AC Milan, par la voix de son num�ro 2 Adriano Galliani, il a aussi tenu � mettre les choses au point afin d'�viter que le gar�on, aussi talentueux soit-il, ne s'emballe : �Il est jeune, laissons-le grandir. (...) Je lui souhaite les plus grands succ�s, mais le Milan �tait d�j� le Milan sans lui.�
MANCHESTER UNITED Rooney, l'autre diable de MU Les Lyonnais fr�missent sans doute � l'id�e d'affronter Cristiano Ronaldo en 8es de finale aller de la Ligue des champions ce soir mais ils seraient bien inspir�s de ne pas oublier Wayne Rooney qui n'a jamais connu la d�faite cette saison avec Manchester United. Les cinq revers des Red Devils correspondent � des p�riodes de blessures ou de suspensions de l'attaquant. Son absence est pour beaucoup dans la prestation an�mique de United contre City lors du derby perdu il y a dix jours. Quand Rooney a jou�, les Red Devils l'ont emport� 21 fois pour quatre nuls, dont l'un sur le terrain d'Arsenal et l'autre contre la Roma en Italie. Cette statistique ne rel�ve pas du hasard, m�me si les performances de Ronaldo ont priv� Rooney de l'exposition qu'il m�rite. Bombard� d�s son plus jeune �ge plus grand joueur anglais depuis Paul Gascoigne, Rooney p�tit des immenses espoirs plac�s en lui. S'il passe plusieurs matches sans marquer, les doutes apparaissent, comme l'an pass�, quand il avait attendu les quarts de finale contre la Roma pour trouver le chemin des filets en Ligue des champions. Que Rooney soit le meilleur passeur du Championnat 2006/07, qu'il soit plus altruiste et travailleur que le Portugais, passent aux oubliettes. La presse doute de sa capacit� � �voluer seul en pointe, se demande s'il n'est pas plus un joueur de soutien qu'un buteur, comme semble l'attester son num�ro 10. Mais samedi, en l'absence de Ronaldo, Rooney a r�pondu de la plus belle des mani�res en Coupe d'Angleterre face � Arsenal (4-0). Chacun de ses appels a sem� la panique. Le pauvre William Gallas a v�cu un long cauchemar, entam� quand il a �t� battu de la t�te lors de l'ouverture du score par un Rooney infatigable. �Cette fois, j'ai eu du soutien des ailes et du milieu. J'ai dit � plusieurs reprises quand j'�tais seul devant, que le travail au milieu �tait insuffisant�, rel�ve l'int�ress� dans un hommage implicite au travail titanesque d'un autre Portugais, Anderson, plus m�connu que Ronaldo mais pas moins pr�cieux. �J'aimerais que chaque joueur montre le m�me d�sir et le m�me app�tit de jouer que Wayne�, se f�licite son entra�neur Alex Ferguson. Mais pour l'Ecossais, cette soif de jouer est le pire ennemi de l'attaquant : �Il n'a pas besoin de d�ployer autant d'�nergie. Nos milieux contr�lent. Wayne travaille trop et �a lui co�te des opportunit�s de marquer. S'il se contr�le, il va enfiler les buts.� Le joueur a r�gl� ce qui a longtemps �t� son point faible majeur : son caract�re imp�tueux. Les Portugais en avaient admirablement tir� profit en quarts de finale du Mondial en obtenant son exclusion pour un geste d'humeur. Rooney avait �t� d�sign� comme le responsable de l'�limination de son �quipe. Jusqu'� aujourd'hui, c'est son dernier carton rouge. Rooney n'est plus un jeune homme en col�re. Son engagement lui vaut des avertissements (huit en 25 matches), mais on ne le voit plus vocif�rer sur ses adversaires ou le corps arbitral. A 22 ans, apr�s ses trois buts en phases de poules, il entend s'affirmer sur la sc�ne europ�enne o� il est attendu depuis son arriv�e � Manchester en 2004 : �Sir Bobby (ndlr : Charlton) nous a dit � quel point cela tomberait bien de remporter la Ligue des champions cette ann�e, que ce serait le meilleur hommage aux Busby Babes�, l'�quipe d�cim�e dans un accident a�rien il y a 50 ans � Munich. JUNINHO (O LYON) "On manque de caract�re" Avant la venue de Manchester United, ce soir � Gerland en 8es de finale aller de la Ligue des champions, le milieu et capitaine de Lyon, Juninho, �garde confiance� dans les moyens de l'OL. Le Br�silien estime toutefois que son �quipe, en difficult� actuellement, �manque de caract�re�. Juninho, perdre au Mans n'est pas la meilleure mani�re de pr�parer la venue de Manchester. Qu'en pensez-vous ? Nous avions l'habitude de gagner le match pr�c�dant la Ligue des champions. Cela ne veut pas dire non plus que nous ferons un mauvais match mercredi. Cela ne va pas bien actuellement. Les saisons pr�c�dentes, nous avons aussi connu un moment difficile surtout en janvier- f�vrier. Je ne sais pas pourquoi. A cette p�riode sur des terrains en mauvais �tat, il est difficile de jouer notre jeu. Ainsi, au Mans, nous ne nous sommes procur� aucune occasion de but. C'est rare, mais je garde confiance car nous avons toujours le talent m�me s'il nous manque du caract�re. C'est � ce moment de la saison que l'on peut se rendre compte de l'importance des joueurs que nous avons perdus l'�t� dernier : Cris, Coupet (NDLR : revenus de blessure depuis), Abidal, Malouda, Tiago, Wiltord. C'est beaucoup. Pour gagner des troph�es, il faut de la qualit� technique mais aussi du caract�re. L'�quipe est moins forte mentalement mais nous verrons seulement en mai si nous sommes moins forts tout court. L'OL n'est plus aussi pr�sent dans les duels qu'auparavant. Quel est votre sentiment ? Avant, nous avions plus le ballon et nous construisions plus les actions. Nous avions moins de duels � gagner. Aujourd'hui, c'est le contraire. Les adversaires nous pressent et nous ne parvenons pas � le faire en retour. D�s lors que l'on est oblig� de courir apr�s le ballon pour le r�cup�rer, on est moins performant pour le jeu offensif. M�me si nous �prouvons actuellement des difficult�s, je garde confiance de pouvoir livrer un bon match mercredi. Toutefois, il faudra que la motivation soit au maximum car m�me si nous jouons � notre meilleur niveau, il n'est pas certain que nous gagnions. Ces derniers temps, les individualit�s ont sauv� le collectif. N'est-ce pas inqui�tant ? Cela d�montre que le collectif est moins bien. Pour nos titres pr�c�dents, c'�tait toujours le collectif qui faisait la diff�rence et maintenant, c'est un peu le contraire. Peut-�tre le manque de confiance qui nous habite nous oblige � proc�der ainsi mais lorsque cela ne marche pas comme au Mans, nous sommes en �chec. Avant, notre �quipe avait beaucoup de caract�re avec toujours l'envie de gagner le prochain match. Nous avons un peu perdu cela. Est-ce qu'il faut tirer une sonnette d'alarme ? Elle est tir�e depuis longtemps. Mais cela ne sert � rien de le dire s'il n'y a pas de r�action. Chaque fois qu'elle perd, une grande �quipe s'inqui�te. Nous sommes aujourd'hui moins �quilibr�s sur le terrain. Quel est votre �tat de forme personnel ? Je me sens bien. J'ai r�cup�r� physiquement. J'ai forc� pour faire mon retour alors que ce n'�tait pas le moment de rejouer apr�s ma blessure au pied mais je suis pr�t � livrer un grand match mercredi. Quel serait un bon r�sultat face � Manchester mercredi ?