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FC BARCELONE, REAL MADRID, OLYMPIQUE DE MARSEILLE, LIVERPOOL FC, MANCHESTER UNITED ET MILAN AC
Ces clubs qui nous passionnent
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 05 - 2009

En dehors de la harga, de la tchipa et d�autres faits de soci�t�, s�il est bien un ph�nom�ne qui s�en est all� grandissant chez nous, depuis des ann�es, c�est bien cet extraordinaire attrait que suscite le football de la Vieille Europe chez des milliers, pour ne pas dire des millions, d�Alg�riens pour lesquels les championnats d�Espagne, d�Angleterre, d�Italie et de France n�ont aucun secret.
C�est, en fait, toute une population qui voue � certains clubs du Vieux Continent un v�ritable culte � en boucher un coin m�me aux dirigeants de ces institutions que sont le Bar�a, le Real Madrid, Manchester United, Liverpool, Milan AC et, bien entendu, l�Olympique de Marseille. Des �convertis� qui savent tout de leur �quipe, se sont impr�gn�s de l�histoire de chacune de ces formations. Certains de ces supporters bien de chez nous sont m�me capables de vous relater des d�tails de l�histoire de ces clubs que m�me des supporters �originaux� ne connaissent pas. On les retrouve partout � travers le pays, et chacun a sa petite histoire ayant fait qu�il devienne fan. Alors, les jours de match, ils entrent carr�ment dans la peau de ces South Winners ou Yankees habitu�s du V�lodrome, des Socios du Camp Nou ou de Bernabeu, des Kopites d�Anfield ou encore des tifosi habitu�s de San Siro. Un v�ritable ph�nom�ne qui se prolonge dans les rues de nos villes et villages. Il suffit, en effet, de se retourner pour se rendre compte du ph�nom�ne. Combien sont-ils, dans les rues d�Alger, de Tizi, d�Oran ou de n�importe quelle autre ville du pays � arborer fi�rement le maillot du club de leur amour, ce qui a d�ailleurs, immanquablement, donn� lieu � un florissant march� o� d�sormais � c�t� du jeans, des blousons ou tout autre effet vestimentaire, sont achaland�s en bonne place les maillots de ces clubs et d�autres encore, parfois m�me du lointain Boca Juniors si cher � Maradona.
�Chez nous ? On ne sait plus jouer au football, mon fr�re��
Le ph�nom�ne faisant que des Alg�riens ont d�clar� leur flamme � des clubs d�outre M�diterran�e n�est pas nouveau. Mais, depuis qu�ont commenc� � fleurir les paraboles sur tous les toits du pays, vers la fin des ann�es quatre-vingt, c�est toute une nouvelle culture du football qui s�est �tablie aux quatre coins de cette Alg�rie qui doit r�ellement avoir peur pour son propre football tellement celui-ci, depuis, souffre de la comparaison, m�me si tout le monde sait qu�il n�est pas rationnel de comparer le football que l�on pratique chez nous et celui dont �s�abreuve� le t�l�spectateur alg�rien chaque semaine via le satellite. �Pourquoi je me suis d�tach� du football alg�rien ? C�est tr�s simple : on ne sait plus jouer au football chez nous�, ass�ne Kamal Ghouilem, plus connu sous le pseudonyme de Tchitchou, un jeune de 22 ans dont le c�ur est partag� entre le Bar�a et Marseille depuis un peu plus d�une dizaine d�ann�es environ. Le Bar�a, pour lui, c�est tout simplement le football tel qu�il doit �tre jou�, alors que pour l�OM, c�est un peu particulier. �Ils nous ressemblent tellement, les Marseillais. Ne dit-on pas que Marseille c�est notre 49e wilaya ?�, explique-t-il. A juste 22 ans, c�est que sa m�moire regorge de souvenirs li�s � ses deux passions, mais il ne peut oublier ce fameux jour o�, en l�an 2000, Luis Figo, parti du Bar�a au Real, revenait au Nou Camp et fut accueilli par des pi�ces de monnaie par les supporters catalans. Il aurait donn� cher pour �tre parmi ces derniers ce jour-l�. La question qui tue : et si un jour, en Ligue des Champions par exemple, le sort d�cide d�un match entre Barcelone et Marseille ? �J�esp�re que cela n�arrivera jamais, sauf pour un match de gala�, balance ce ph�nom�ne qui, l�autre jour, avant la demi-finale retour contre Chelsea � Stamford- Bridge, tremblait de tout son corps. Match qu�il a v�cu au cybercaf� l�Explorer au centre-ville de Tizi-Ouzou, chez Amine Guechtouli, un agronome de 35 ans qui s�est reconverti en g�rant de cybercaf� qui se transforme les jours de match du Bar�a principalement en une tribune du Nou Camp, comme c��tait le cas lors de cette m�morable soir�e du 2 mai lorsque Messi et ses fr�res livraient ce qui restera comme leur meilleur match de la saison face au Real Madrid pour le dernier Clasico en date, au d�but de ce mois de mai.
46 ans et fan de Liverpool depuis� 35 ans !
Amine, lui aussi, est Barcelonais de c�ur �depuis la retraite de Zidane� tient-il � pr�ciser. �Passer du Real au Bar�a ce n�est pas banal, je le sais, mais le football que j�aime c�est celui qu��tale le Bar�a�, explique Amine qui ajoute que si par exemple il a accept� de d�bourser 5 000 dinars pour une carte d�Al-Jazeera Sport c�est pour voir les matches du Bar�a. D�sormais, c�est chez lui que les mordus du football d�ailleurs se donnent rendez-vous les jours de match. Des comme Amine et Kamal, il en existe des milliers � travers le pays. Tiens, � l�exemple de ce dingue de marseillais, Sofiane Hameg. Lui, c�est uniquement l�OM et rien d�autre. �C�est venu tout naturellement, lors de la campagne europ�enne de 1993. Depuis, je tremble pour l�OM�. Ce n�est pas vrai, il ne tremble pas pour l�OM, plut�t il respire pour ce club qui lui a inspir� pratiquement un mode de vie. Tout ce qui touche � Marseille, le concerne. Sans qu�il s�en rende compte, par exemple, tout en d�ambulant, il se met, sans raison, on le surprend � chantonner �qui ne saute pas n�est pas marseillais, allez��. Des contamin�s sans possibilit� de gu�rir un jour, il en existe des tas. A l�exemple de M. Rahim, 29 ans, qui a fait de Liverpool sa raison d�aimer ce fabuleux sport. Le �virus�� des Reds, il l�a chop� par la faute de son fr�re a�n� qui, � 46 ans, comptabilise� 35 ann�es de passion incroyable pour le club de la ville des Beatles. �Mon fr�re, je l�ai trouv� supporter de Liverpool aussi loin que remonte ma m�moire. Il sait tout de cette �quipe qu�il a commenc� � aimer dans les ann�es soixantedix, gr�ce au journal t�l�vis� de la t�l�vision alg�rienne. A l��poque, en fin de journal, on faisait passer souvent des images du championnat d�Angleterre pour les nouvelles sportives. C�est comme �a qu�il a eu une sorte de coup de foudre pour le maillot rouge de Liverpool. Son premier grand souvenir, c��tait la finale de la Cup contre Newcastle en 1974. Puis, il s�est m�me permis un voyage en Angleterre en 1983 pour une sorte de p�lerinage au stade d�Anfield. Son virus, il l�a transmis � toute la famille, �sauf � mon autre fr�re, Karim, qui en a �chapp�, parce que lui, c�est plut�t un Gunner d�Arsenal, il est vrai qu�il a pass� quatorze ans � Londres au moment o� Bergkamp et Arsenal �taient � leur apog�e� raconte Rahim, la ferveur pro-Liverpool � fleur de peau, comme en parlent, de leurs clubs respectifs, ces milliers d�Alg�riens, tels ces Blid�ens sortis, dans la soir�e du 2 mai, d�filer tout juste apr�s le dernier coup de sifflet du Clasico entre le Bar�a et le Real. Des manifestations spontan�es qui agr�mentent souvent des fins de matches impliquant ces clubs qui font r�ver, comme ce sera sans doute le cas les tout prochains jours avec les habitu�s du Droit au but de Tizi-Ouzou ou du V�lodrome d�Alger, ces deux caf�s d�di�s � l�Olympique de Marseille, si d�aventure Karim Ziani et ses co�quipiers arrivent � retourner une situation compromise apr�s le revers subi face � Lyon. Cet OM qui suscite une passion telle que Pape Diouf, le pr�sident du club phoc�en, n�en reviendra pas s�il lui venait l�id�e de consentir un petit tour chez nous pour se rendre compte de tout ce que repr�sente l�OM pour des milliers d�Alg�riens qui, comme tous ceux qui se passionnent pour de nombreux clubs de la Vieille Europe, tout comme ces clubs de l�gende dont le FC Barcelone et Manchester United, en appel pour la tr�s attendue finale de Ligue des Champions de ce soir. Match qui, depuis plusieurs semaines, fait saliver et attise les commentaires avec cette passion toute alg�rienne.
Azedine Maktour
FC BARCELONE
Les Blaugrana �plus qu�un club�
Comme partout ailleurs dans le monde, o� il est consid�r� comme �tant l�un des trois clubs comptant le plus de supporters en dehors de l�Espagne, le FC Barcelone est une �marque� qui s�est impos�e en Alg�rie depuis fort longtemps.
Dans le c�ur des Alg�riens, les Catalans du FC Barcelone tiennent une place � part, un peu comme l�Olympique de Marseille. Comme partout ailleurs dans le monde, o� il est consid�r� comme �tant l�un des trois clubs comptant le plus de supporters en dehors de l�Espagne, le FC Barcelone est une �marque� qui s�est impos�e en Alg�rie depuis fort longtemps, mais l�amour fou que suscitent les Blaugrana remonte aux ann�es 1980, avec la prise de pouvoir de celui qui, apr�s avoir marqu� l�histoire du club en tant que joueur, allait donner au Bar�a une autre dimension en tant qu�entra�neur : Johan Cruyff. Un homme devenu l�gendaire tout autant que celui qui avait lanc� l�id�e de la cr�ation de ce qui allait devenir une institution, Hans Gamper. Ce Suisse qui eut l�id�e simple, en octobre 1899, quelque temps apr�s s��tre install� en Catalogne, de lancer, � travers la presse, une invitation aux Barcelonais et � tous les passionn�s de football pour r�fl�chir � la cr�ation d�un club dans la capitale catalane. Cinq semaines plus tard, le 29 novembre 1899, le Futbol Club Barcelone naissait avec comme premier pr�sident Wild Gualtieri. Celui-ci tint les r�nes du club jusqu�en 1908 lorsque la premi�re grande crise, aussi bien sur le plan financier que comptable, vint menacer le FC Barcelone de dissolution. Hans, baptis� Joan par les Catalans, Gamper �tait alors forc� de prendre la pr�sidence et permit au club de remonter la pente jusqu�au moment de sa d�mission en octobre 1909 pour ensuite revenir, sur la demande pressante des membres, en novembre 1910, pour une dur�e de trois ann�es. En tout, ce sont cinq mandats que Gamper assurera � la t�te du Bar�a. C�est sous sa f�rule que les Catalans remporteront leur premier championnat d�Espagne, ancienne version, en 1909-1910. Leur premier titre en Liga viendra � l�issue de la saison 1928-29 apr�s que le Bar�a eut trust� le championnat de Catalogne entre 1923 et 1928 et le championnat d�Espagne de 1924 � 1926. Apr�s la mort de Joan Gamper, en 1930, le Bar�a est honni par le r�gime dictatorial de Milans del Bosch, qui lui en fait voir de toutes les couleurs jusqu�� chasser le pr�sident du club et son staff administratif du club. Commen�a alors son d�clin et la guerre civile fit le reste avec comme point d�orgue l�emprisonnement par le r�gime de Franco du pr�sident du Bar�a, Josep Sunyol, qui sera fusill�. Le club, symbole de la r�sistance catalane, sera, par la suite, au d�but de l�ann�e 1940, pr�sid� par Enrique Pinero, un proche de Franco, qui transformera le FC Barcelone en Club de Futbol de Barcelona. Une p�riode noire malgr� les titres conquis. C�est � partir de 1973, lorsqu�il redeviendra le FC Barcelone, que ce club, qui compte des millions d�adeptes � travers le monde, commencera vraiment � prendre de cette aura, qui, depuis l��re Johan Cruyff, en tant que joueur d�abord, puis en tant qu�entra�neur � la fin des ann�es quatre-vingt avec sa fameuse Dream Team, a pris une telle ampleur que le Bar�a, comme le disait un de ses anciens pr�sidents, est �Mas que un club�. Plus qu�un club. Et ce, m�me si depuis le d�but du nouveau mill�naire, les Blaugrana ont �t� contraints de passer par des �tats d��me qui ont fait baisser sa cote. L��re Joan Gaspart, le pr�sident en poste avant l�actuel, Joan Laporta, a �t� parsem�e d��checs et Gaspart sera contraint de d�missionner au cours de la saison 2002-2003. Les �lections de juin 2003 porteront Joan Laporta aux cimes du club qui s�attellera alors � r�organiser de fond en comble l��quipe en confiant � Txiki Beguiristain et Frank Rijkaard la mission de remettre les Blaugrana � leur place. Ce ne fut pas simple puisque la premi�re moiti� de la saison 2003-2004, malgr� Ronaldinho, le Bar�a est loin de 18 points du Real Madrid, le leader. Refusant de livrer le scalp de Rijkaard � la presse et aux socios qui l�exigeaient, Laporta r�affirma sa confiance � l�ex-milieu de terrain auquel il offrira Edgar Davids en guise de renfort durant la tr�ve hivernale. La suite ? C�est une incroyable remont�e qui verra le Bar�a finir tout juste derri�re le champion, Valence. La saison d�apr�s, la reconstruction est poursuivie avec l�arriv�e de Samuel E�too, Deco et autre Henrik Larsson. L�, le succ�s est au bout avec un titre de champion, apr�s six saisons de disette, et surtout le jeu du Bar�a presque enti�rement retrouv�. Et vint la saison de gr�ce 2005-2006, la troisi�me de l��re Laporta, qui verra l��closion d�un petit Argentin sorti du centre de formation du Bar�a : Lionel Messi. L�exercice est entam� par la victoire en Supercopa aux d�pens du B�tis S�ville Balompi�, mais la suite sera moins heureuse. Il aura fallu attendre le Classico, au Bernabeu, en novembre 2005, et une victoire retentissante (3- 0) pour revoir le Bar�a d�rouler pour se faire sacrer champion avec 12 points d�avance sur le Real Madrid. Cerise sur le g�teau : la victoire en Ligue des champions au Stade-de-France aux d�pens d�Arsenal (2-1). La saison 2006-2007 sera surtout marqu�e par cette �r�volutionnaire� d�cision du Bar�a d�offrir son maillot � l�Unicef. Parmi les rares, avec Bilbao � l��poque, � r�sister au sponsor maillot, les Catalans acceptent de faire floquer le maillot Blaugrana et ce, tout en versant annuellement 1,5 million d�euros � la m�me organisation. Sinon, sur le plan sportif, les Barcelonais ont tout perdu. La Liga est remport�e par l��ternel rival madril�ne alors qu�en Ligue des champions, ils sont stopp�s net par Liverpool. 2007-2008 ne sera pas meilleur. Thierry Henry, arriv� d�Arsenal, illustrera � lui seul le malaise des Catalans. Le Real finira au sommet de la Liga encore une fois et en Ligue des champions, des Anglais, encore une fois, sont pass�s par l�. Manchester United ayant remport� les demifinales sur le score cumul� de 1- 0. Cette saison, les d�parts de Deco � Chelsea et Ronaldinho � Milan ont donn� l�impression jusqu�� la semaine derni�re, d�avoir lib�r� des Blaugrana de nouveau resplendissants. Il est vrai que le nouveau ma�tre n�est pas n�importe qui. Josep Guardiola est, en effet, un de ceux sur lesquels Johan Cruyff comptait le plus lorsque le monde red�couvrait le Bar�a, il y a une quinzaine d�ann�es. Symbole puissant de ce Bar�a en totale r�surrection : cette soir�e du 2 mai 2009, lorsque les hommes de Pepe Guardiola sont all�s vaincre sur les terres du Real Madrid (6-2). Jamais les Blaugrana n'�taient all�s inscrire six buts � Santiago Bernabeu. Les Madril�nes, eux, n'avaient plus re�u pareille gifle depuis plus de 60 ans lorsque l'Atletico, l�autre ennemi h�r�ditaire des Merengue, a gagn� (6- 3). L'�quipe de Pepe Guardiola, � l�occasion du Clasico d�il y a quelques jours, a franchi la barre des 100 buts cette saison, et se retrouve tout pr�s de battre le record de la Liga, 107 buts, d�tenu par le Real Madrid de l��re Toshack, durant la saison 99-2000. En tous les cas, m�me si Villarreal est venu mettre son grain de sel en tenant en �chec, au Camp Nou s�il vous pla�t, les hommes de Guardiola qui voulaient plier le championnat bien avant l�heure, la moisson a �t� entam�e avec la Coupe du Roi au Mestalla de Valence aux d�pens de l�Athletic de Bilbao (4-1), avant que ce m�me Villarreal, deux matches avant le tomber de rideau inflige au Real sa 3e d�faite d�un trait pour sacrer avant l�heure le Bar�a, en attendant cette nuit romaine, du 27 mai, que tout le peuple catalan et les millions de fans du Bar�a � travers le monde veulent magique.
A. M.
MANCHESTER UNITED
131 ans et il se porte toujours comme un charme
Les cheminots de la Lancashire and Yorkshire Railway Company qui ont eu l�id�e, en 1878, de donner naissance au Newton Heath LYR FC, qui allait devenir plus tard, en 1902, Manchester United FC, n�ont sans doute jamais pu penser qu�un de ces jours, leur club allait devenir le plus riche au monde et l�un des plus admir�s aux quatre coins de la plan�te, dont l�Alg�rie bien s�r.
Man United, il faut le savoir, a failli mettre la cl� sous le paillasson aussi vite qu�il fut cr��. D�abord en raison du refus plusieurs fois signifi� par les dirigeants de la League de lui accorder l�autorisation de prendre part � ses comp�titions, dont la Cup, la plus vieille comp�tition de football de l�histoire. Puis, lorsqu�il fut admis en tant que membre � part enti�re, surgirent les difficult�s financi�res qui ne trouveront une issue que par la gr�ce d�un brasseur : John Henry Davies. D�cision fut prise alors de changer le nom du club, pour adopter celui de Manchester United FC. L�argent de Davies permettra � Man U d��toffer ses rangs par de nouveaux joueurs pour sortir de l�ombre du grand rival d��c�t�, Manchester City. Quelques titres, dont une Cup en 1908, sont venus donner quelque motif de fiert� aux supporters de United, d�autant qu�� la m�me p�riode, en 1909, les anc�tres de Ryan Giggs et Paul Scholes s�installeront dans de nouveaux quartiers : Old Trafford. Mais, la suite n�allait pas �tre tr�s rose. Pr�s d�une vingtaine d�ann�es durant, du d�but des ann�es vingt � la fin des ann�es trente, Manchester United �tait de nouveau frapp� par une r�cession sportive qui lui valut une descente en deuxi�me division, en 1922, et malgr� les apports financiers de James Gibson, un homme d�affaires connu, United ne parvint pas � �viter la rel�gation en troisi�me division pour ne revenir parmi l��lite qu�en 1939. La �renaissance � de Manchester United co�ncidera avec la fin de la Seconde Guerre mondiale. Matt Busby, celui qui allait donner les bases du Manchester United que l�on conna�t aujourd�hui, prend la fonction de manager en 1945 et se met � r�organiser le club � tous les niveaux. Trois saisons plus tard, les Rouges terminent � la deuxi�me place en championnat et s�offrent la Cup. Un autre titre de champion viendra couronner le parcours de United en 1952, mais Busby ne se laisse pas griser par ce succ�s puisque l�ann�e suivante, il entreprendra de rajeunir une bonne partie de son �quipe qui prendra le nom des Busby Babes. Des gamins parmi lesquels Duncan Edwards, �g� de 16 ans, que tout le monde pr�destinait � une grande carri�re. Man U sera alors le premier club anglais � prendre part � la Coupe d�Europe, en 1957, avec un parcours tr�s honorable qui ne s�arr�tera pas en demi-finale face au ma�tre Real Madrid. Et vint la terrible ann�e 1958. Le 6 f�vrier de cette ann�e-l�, huit joueurs, dont Duncan Edwards, de Manchester United p�rirent, � Munich, dans le crash de l�avion qui les transportait pour un match de coupe d�Europe. Une trag�die qui allait, par sympathie, faire gagner � Manchester United des millions de supporters en Angleterre et sur le continent. Dix ann�es plus tard, les Red Devils seront le premier club anglais � remporter la Coupe d�Europe avec dans leurs rangs un trio majeur constitu� de Denis Law, Bobby Charlton et le g�nial George Best. Un succ�s que les Mancuniens ont eu du mal � avaler puisque pendant pr�s de vingt ans, malgr� deux succ�s en Cup en 1977 et 1985, ils rentreront dans les rangs jusqu�� ce que les dirigeants aient eu l�id�e en 1986 d�aller en Ecosse ramener Alex Ferguson pour succ�der � Ron Atkinson, le dernier de la meute d�entra�neurs qui se sont succ�d� en vingt ans. Une coupe d�Angleterre en 1990 suivie d�une coupe d�Europe des vainqueurs de Coupes, face au Bar�a, l�ann�e suivante, permettront � Ferguson de sauver sa t�te. Novembre 1992 restera sans doute une date cl� dans l�histoire de United. A la nouvelle g�n�ration form�e au club, est venu, en effet, se joindre un personnage unique en son genre : Eric Cantona. Le �plus Anglais des Fran�ais� sera l�auteur de quelques matches m�morables et de sautes d�humeur dont �l�apog�e� aura �t� ce geste de Kung Fu sur un supporter de Crystal Palace en 1995. Huit mois de suspension s�en suivront et Manchester perdra de sa superbe en perdant le titre au profit des Blackburn Rovers d�Alan Shearer et la Cup que remporta Everton. Une nouvelle g�n�ration devait prendre le relais, d�cidait alors Ferguson qui lan�a dans le bain Beckham, les fr�res Neville et Paul Scholes pour s�approprier le doubl� � la fin de la saison, en 1996. De l�, Manchester allait gagner des millions de supporters � travers le monde et la tendance �voluera de fa�on vertigineuse � l�issue de l�extraordinaire saison 1998 qui verra Man U d�cocher le championnat d�Angleterre, la Cup et la Ligue des Champions face au Bayern Munich dans une fin de match inimaginable, remport�e (2-1) dans les arr�ts de jeu. Depuis, tous les fans, Alg�riens compris, connaissent dans ses d�tails le parcours de United qui, tout en trustant les titres domestiques, se remit � embellir sa vitrine avec une Ligue des Champions, la saison derni�re, aux d�pens de Chelsea, et de se retrouver cette saison en course pour se succ�der � lui-m�me, alors qu�en championnat, les h�ritiers des cheminots de Newton Heath ont �gal� le record de Liverpool en remportant leur 18e couronne anglaise apr�s une belle explication avec leur rival de toujours, Liverpool. Le tout sur fond d�incertitudes quant � l�avenir de Sir Alex au rang de Diable Rouge en chef, et ce, m�me si au lendemain du match nul face � Arsenal qui a permis aux Mancuniens d��tre sacr�s champions d�Angleterre, le quotidien londonien News of the World rapportait que Sir Alex est partant pour au moins cinq autres saisons. En tous les cas, beaucoup ont d�j� du mal � imaginer Man United sans son plus c�l�bre �cossais sur le banc�
M. Azedine
MILAN ASSOCIATION CALIO
La belle �uvre� du Cavaliere
Plus que ce fut le cas pour les Madril�nes du Real, les Anglais ont �t� directement impliqu�s dans la naissance du Milan AC. En effet, Alfred Edwards et Herbert Kilpin �taient derri�re la cr�ation, en d�cembre 1899, de ces Rossoneri qui allaient faire tourner la t�te � des milliers d�Alg�riens un si�cle plus tard.
La culture de la gagne, les Milanais l�ont cultiv�e tr�s vite, puisque un peu plus d�une ann�e apr�s leur venue au monde, ils �taient d�j� couronn�s champions d�Italie. Deux scudetti suivront en 1906 et en 1907. Puis, survinrent les premiers grands clashs dus au football dans la capitale lombarde. Des malentendus concernant les joueurs �trangers allaient, en effet, diviser les rangs du Milan et ceux qui n��taient �pas d�accord� s�en iront cr�er celui qui allait devenir le rival historique : l�Inter. Les Rossoneri subiront les contrecoups et sur le terrain ne r�colteront rien de probant jusqu�au d�but des ann�es 1950 avec l�av�nement du fameux Gre-No-Li, les Su�dois Gunnar Gren, Gunnar Nordahl et Nils Liedholm. Trois hommes qui seront d�une incroyable influence sur le jeu d�une �quipe qui allait mettre fin � une travers�e du d�sert longue de 44 ann�es. Trois autres titres ainsi qu�une finale de Coupe d�Europe des Champions, perdue en 1958 contre le Real, suivront. Sur leur lanc�e, les Rossoneri entament les ann�es 1960 avec un huiti�me titre et une victoire, � Wembley, en Coupe d�Europe face � Benfica. Sur le toit du football de la Vieille Europe, les Milanais �crasent tout sur leur passage, avec � la baguette la petite merveille Gianni Rivera, et bouclent leur r�gne des ann�es 60 par un �clatant 4-1 contre l�Ajax de Johan Cruyff. Sans �tre extraordinaire, la suite sera bien moins glorieuse pour Milan. Par gloire en Italie, on entend scudetto. Deux Coupes d�Italie remport�es en 1972 et 1973 et une Coupe des Coupes en 1973 ne valent pas un titre national. Le bonheur supr�me, le dixi�me scudetto qui ouvre le droit d�accrocher une �toile sur l��cusson du club, le Milan AC le conna�tra en 1978-1979. Saison qui co�ncidait avec le d�part � la retraite de Rivera. Une page �tait d�finitivement tourn�e dans la vie du Milan. A ce moment, personne parmi les habitu�s des chaudes tribunes de San Siro ne se doutait qu�apr�s 1980 ans d�existence, le Milan allait conna�tre une p�riode aussi noire que celle ayant valu une rel�gation apr�s un retentissant scandale de paris truqu�s. Le retour en s�rie A sera imm�diat, mais encore une fois, s�en suivit une autre rel�gation. Condamn�s � prendre l�ascenseur, les Rossoneri reviendront parmi l��lite imm�diatement et se remettent � viser les premiers r�les � partir de 1985 lorsqu�ils d�crochent la qualification pour la Coupe de l�UEFA. Et arriva, d�but 1986, Silvio Berlusconi avec son leitmotiv : faire de Milan le meilleur club du monde. Qu�on l�aime ou non, il faut reconna�tre que le �Il Cavaliere�, comme on le surnomme en Italie, a r�ussi une belle �uvre : la r�surrection des Rossoneri. Il fit appel � Capello qui remplace imm�diatement Liedholm et d�croche une qualification en Coupe de l�UEFA avant de c�der sa place � Arrigo Sacchi. Le titre est au bout apr�s une belle course avec le SC Napoli de Diego Maradona. A la belle composante d�j� en place, les Rossoneri s�offrent Marco Van Basten, Ruud Gullit et Frank Rijkaard. Deux coupes des Clubs Champions, en 1989 contre le Steaua Bucarest (4-0), et en 1990 contre le Benfica (1-0), en plus de deux supercoupes d�Europe et deux coupes intercontinentales, viendront donner de l��clat � la vitrine aux troph�es des Milanais. Capello est rappel� aux commandes en 1991. Les Rossoneri ne font pas dans la po�sie certes, mais le style Capello est toujours aussi efficace. Les trois titres ramass�s entre 1992 et 1994 en sont l�illustration. Mais, le gros coup restera cette fabuleuse victoire en Ligue des Champions 1994 aux d�pens du grandissime favori : sa majest� le Bar�a de Johan Cruyff. A l�arriv�e, ce sera sur un sec 4 � 0 que Savicevic et ses amis feront oublier leur revers, douze mois plus t�t, contre l�Olympique de Marseille et de pr�parer la conqu�te, une ann�e apr�s, d�une nouvelle couronne contre l�Ajax Amsterdam. Avec le scudetto de 1996, Milan AC aura remport� en huit saisons pas moins de 17 troph�es et cl�t un fabuleux cycle auquel succ�dera une �p�riode blanche� entre 1997 et 2001 durant laquelle Berlusconi fera n�importe quoi comme l�engagement de l�Uruguayen Oscar Tabarez comme entra�neur. B�tise qui sera r�par�e par le rappel de Sacchi puis Capello, mais sans grand succ�s. Deux absences cons�cutives en Coupes europ�ennes font d�sordre dans la maison milanaise, alors, en 1998, on fait appel � Zaccheroni qui, un peu � la surprise g�n�rale, conduit les Rossoneri � un 16e scudetto. La suite sera triste, mais la d�culott�e (6-0) qu�ils font subir � l�Inter, en 2001, fait oublier ses malheurs � Milan. Il fallut faire appel aux enfants du club pour que le Milan reprenne la voie du succ�s. L�arriv�e de Carlo Ancelotti va permettre d�ouvrir un nouveau cycle, plus en ad�quation avec l�histoire du club. Cela se traduira par une nouvelle conqu�te europ�enne face � la vieille Dame turinoise en 2003, puis un 17e scudetto marqu� du sceau d�Andrei Shevchenko et surtout Kaka. Milan est redevenu Milan jusqu�� cette incroyable soir�e du mois de mai 2005 lorsque les Reds de Liverpool sont venus faire descendre les Rouge et Noir de leur pi�destal apr�s avoir �t� men�s 3-0 � la mi-temps. Finale de l�gende dans laquelle Milan tint le mauvais r�le. Il prendra sa revanche sur le m�me Liverpool deux saisons plus tard en remportant sa 7e Ligue des Champions malgr� le d�part de l�idole Schevchenko. La saison derni�re s�est termin�e sous le signe du n�ant pour les Milanais qui n�ont pu se qualifier pour la Coupe de l�UEFA que p�niblement. Cette saison, les Rossoneri ont fait un peu mieux m�me si au bout, ils doivent se contenter du r�le de �faire-valoir� en Lombardie : l�Inter ayant �t� couronn� trois journ�es avant le tomber de rideau apr�s le revers du Milan chez l�Udinese. Une autre saison manqu�e qui risque de donner lieu � une intersaison tr�s active du c�t� des Rossoneri qu�on dit en passe de se s�parer de Carlo Ancelotti, donn� partant � Chelsea, au moment o� l�on s�appr�te � d�rouler le tapis rouge pour la sortie de celui qui symbolise le mieux le Milan de ces quinze derni�res ann�es : Paolo Maldini.
M. A.
LIVERPOOL
Un club de l�gende
Autant adul�s pour leurs exploits sur les terrains d�Angleterre et d�Europe que pour leurs fabuleux supporters, les Reds de Liverpool sont peut-�tre le seul club au monde � gagner chaque ann�e un peu plus de supporters � travers toute la plan�te, et ce, m�me si sur le plan du palmar�s ils ont de la peine, depuis une vingtaine d�ann�es maintenant, � soutenir la comparaison avec Manchester United ou Chelsea.
Mais, la magie que suscite le nom de ce club, en coupes europ�ennes notamment, ne laisse jamais froid. L�histoire de Liverpool commence par un m�morable clash, il y a 117 ans exactement, lorsque John Houlding, membre et supporter inv�t�r� d�Everton, explosa de col�re au sujet de la rente qu�il recevait du club en guise de loyer sur le terrain, Anfield, que l��quipe occupait. La majorit� des membres d�Everton d�cida alors de d�m�nager et Houlding ne pouvait pas supporter de voir son stade affreusement vide. Il d�cida alors de cr�er son propre club et clama que c��tait le �vrai Everton�. Ni la League ni la F�d�ration n�accept�rent d�agr�er ce nouveau club, du moins pas avec un tel nom. Alors, le 15 mars 1892 naquit Liverpool FC. A l�instar de Manchester United, Liverpool eut du mal � se faire accepter par les deux autorit�s r�gissant le football en Angleterre. Il a fallu que Liverpool change de patron, John Mc Kenna, pour enfin se faire adopter par la League et prend part � la seconde division qu�il fr�quente trois saisons durant avant d�acc�der � l�anc�tre de l�actuelle Premier League et d�en remporter le titre en 1901. Cinq ans plus tard, Alex Raisbeck et ses co�quipiers, en majorit� des Ecossais, offrent � Liverpool son second titre avant de dispara�tre du palmar�s du football anglais, malgr� une finale de Cup perdue contre Burnley devant 73 000 spectateurs et pour la premi�re fois en pr�sence du roi d�Angleterre, George V. Pendant une bonne quinzaine d�ann�es, les �a�euls� de Steven Gerrard dispara�tront du tableau des honneurs avant de se r�approprier le titre deux saisons coup sur coup, en 1921-22 et 1922-23, pour ensuite dispara�tre de nouveau, malgr� le passage par Anfield de joueurs de la trempe de Matt Busby, jusqu�� la reprise apr�s la fin de la Seconde Guerre mondiale. Hormis le titre du premier championnat post seconde guerre, c�est une autre quinzaine d�ann�es au r�gime sec � laquelle seront astreints les Reds qui s�habillent en ces temps-l� en bleu, l�actuelle couleur du fr�re ennemi d�en face, Everton. Don Welsh puis Phil Taylor �choueront dans leur entreprise, dans les ann�es cinquante, de remettre Liverpool en haut de la hi�rarchie. Welsh assistera m�me � la rel�gation de son �quipe sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Son successeur, Taylor, tentera tout durant trois saisons, mais Liverpool ne parvient pas � s�arracher de la deuxi�me division. Vint alors, en d�cembre 1959, Bill Shankly pour faire de Liverpool une �quipe partout respect�e. Premi�re grande d�cision du nouveau boss : son �quipe s�habillera d�sormais en rouge. Cela fait de l�effet, para�t-il, sur l�adversaire. Liverpool commence � �crire les premi�res pages de ce club mythique qu�il deviendra en alignant les titres � un rythme hallucinant. Apr�s qu�il eut bien install� le club dans le statut de ma�tre incontest� des �les, Shankly met le cap sur la conqu�te de l�Europe avec comme premier galon : la finale de la Coupe des coupes perdue contre le Borussia Dortmund en 1966. Son premier coup d��clat sur le Vieux Continent, le club de la Mersey ne le r�ussira finalement qu�en 1973-74 avec la Coupe de l�UEFA, et � la tristesse g�n�rale c�est le moment que choisit Shankly pour confier la maison � son assistant Bob Paisley, celui qui constituera la r�f�rence pour tout entra�neur anglais avec son fabuleux palmar�s o� tr�nent une Coupe de l�UEFA en 1976, trois Coupes des champions 1977, 1978 et 1981, six championnats d�Angleterre et trois Coupes de la Ligue. Difficile de faire mieux. Joe Fagan prendra le train en marche � l�entame de la saison 1983- 1984 et remporte la Coupe d�Europe, le sixi�me troph�e continental des Reds en dix ans. Une belle moisson brutalement interrompue quelques heures avant la finale de la Coupe des champions face � la Juve au Heysel de Bruxelles en mai 1985. La Juve l�emporte alors que l�on n�avait pas encore fini de compter les corps des 39 morts pour lesquels les clubs anglais payeront d�un bannissement de cinq ans des coupes europ�ennes alors que Liverpool en prend pour six saisons. �Enferm� en Angleterre, Liverpool se contente d�une razzia � l��chelle anglaise avec comme nouveau guide Kenny Dalglish, pass� au rang de manager avec le m�me succ�s que lorsqu�il �tait joueur. Trois titres sont rafl�s en cinq saisons sous le r�gne de �King Kenny� avant qu�une nouvelle trag�die vienne endeuiller le porte-drapeau du football de la Mersey. La trag�die de Hillsborough, le stade de Sheffield Wednesday o� les Reds devaient jouer une demi-finale de la Cup, le 15 avril 1989, face � Nottingham Forest. 1996 supporters de Liverpool p�riront �cras�es dans une partie du stade d�pass�e par le d�ferlement des fans. Un moment qui marquera � jamais ce club que l�histoire n�a pas m�nag�, engrangeant de la sympathie partout dans le monde. Dalglish, us� mentalement, quittera ses fonctions au cours de la saison 1991-1992. Roy Evans et avant lui Graeme Souness tenteront de remettre le club dans le droit chemin, mais rien n�y fait jusqu�� ce que les dirigeants, dont le pr�sident David Moores, d�cide d�une entorse � une tradition s�culaire en engageant un entra�neur en dehors du club. Le Fran�ais G�rard Houllier prend le relais et sous sa coupe Liverpool r�alise un extraordinaire quintupl� de troph�es en 2001 dont une Coupe de l�UEFA remport�e 5-4 aux d�pens du Deportivo Alav�s apr�s un match au sc�nario compl�tement fou. Deux saisons plus tard, et une victoire en coupe de la Ligue face � Manchester United, G�rard Houllier est pri� de laisser sa place � Rafael Benitez, le Madril�ne ayant fait gagner � Valence ses lettres de noblesse, notamment avec un titre de champion au nez et � la barbe du Bar�a et du Real Madrid, puis une Coupe de l�UEFA face � Marseille. Une pointure donc, et Liverpool ne le regrettera pas puisque l�ann�e d�apr�s, en mai 2005, les Reds r�aliseront le plus incroyable exploit de l�histoire cinquantenaire alors de la Ligue des champions. Un match entr� dans le panth�on des grands moments du sport en g�n�ral et du football en particulier. Men�s 0-3 par Milan, � qui on ne la fait pas pourtant, Steven Gerrard et ses co�quipiers remonteront leur retard pour remporter la 5e Ligue des Champions de Liverpool et� de nouveaux supporters � travers le monde entier. Milan prendra sa revanche deux saisons plus tard (2-1) � Ath�nes. Depuis, c�est sur un autre centre d�int�r�t que Liverpool focalise : la Premier League. Un titre � une obsession et celle de tous ses supporters � qui le fuit depuis 20 ans maintenant et duquel il n�a jamais �t� aussi proche que cette saison lors de laquelle, notamment en remportant leurs duels face-�-face en aller-retour avec Man U et Chelsea, les Reds ont d�montr� que la fin de la travers�e du d�sert est tr�s proche et, ainsi, Steven Gerrard, �lu meilleur joueur de la Premier League cette saison, pourra enfin ajouter sur sa riche carte de visite ce titre qui le fait tellement r�ver, plus qu�une autre Ligue des champions.
M. A.
OLYMPIQUE DE MARSEILLE
�Bonne m�re ! La France du football te doit beaucoup�
Produit de la fusion entre le FC Marseille et l�Ep�e, un club d�escrime, en 1899, l�Olympique de Marseille �tait surtout port� sur le rugby. C�est en 1902 que le football a acquis le statut de discipline majeure de l�OM avec des r�sultats presque imm�diats puisque, en 1904, il participe � la phase finale du championnat de France mais, comme pour les quatre saisons qui suivront, il ne d�passera jamais le cap des demi-finales.
La France du football commencera � s�habituer � l�OM � partir des ann�es 20, lorsque le pr�sident Dallaporta se lance dans l�achat de joueurs de renom qui vont porter Marseille souvent sur le devant de la sc�ne du football fran�ais, notamment en remportant trois coupes de France en 1924, 1926 et 1927 puis le championnat de France amateurs en 1929. Ces succ�s ouvrent grandes les portes du Groupement des clubs professionnels qui lance le premier championnat de France en 1932. L�OM remportera la 5e �dition en 1937, gr�ce � un meilleur goal-average que le FC Sochaux, et s�installe au V�lodrome. D�sormais grand du football fran�ais, l�OM attire des joueurs de calibre. C�est ainsi que durant cette p�riode arriveront des joueurs qui vont marquer � jamais l�histoire du club : Mario Zatelli et la perle noire marocaine Larbi Ben Barek. Malgr� cela, et une 5e Coupe de France, l�OM n�inscrira de nouveau sur le tableau d�honneur du championnat qu�onze ans apr�s son premier titre, en 1948, auquel succ�dera une longue p�riode o� il y eut beaucoup plus de bas que de hauts avec des sauvetages de la rel�gation au tout dernier moment comme c��tait le cas en 1952 ou encore la d�culott�e re�ue face � Saint-Etienne (3-10). Les hauts, c��tait surtout en Coupe que l�OM les connaissait. La descente avec laquelle les Marseillais flirtaient devint in�luctable en 1959 et ce n�est qu�en 1962 qu�ils remontent mais pour s�journer une saison parmi l��lite. C�est � l�enfant du pays, Marcel Leclerc, venu reprendre le club, que Marseille retrouve la D1 en 1966. Trois ann�es d�apprentissage et les Olympiens se remettent � gagner, d�abord la Coupe en 1969, puis le championnat en 1971 gr�ce en grande partie au duo Josip Skoblar-Roger Magnusson auquel viendront se joindre deux autres grosses pointures : Georges Carnus et Bernard Bosquier, chip�s � l�ennemi de l��poque : l�AS Saint-Etienne. L�entr�e en Coupe des champions ne laissera pas un souvenir imp�rissable aux Marseillais, �limin�s d�s le premier tour par l�Ajax puis en 1972 par la Juve. Le d�part bruyant, en 1972, de Marcel Leclerc, accus� d�avoir d�tourn� des fonds du club, sera suivi d�une p�riode � blanc qui s��talera jusqu�en 1975 lorsque, sous l�impulsion des deux internationaux br�siliens Paulo C�sar et Ja�rzinho, l�OM finit tout juste derri�re le FC Nantes. Puis, le grand trou ! Rel�gation en 1980 et liquidation judiciaire l�ann�e suivante. L�OM devient un anonyme en deuxi�me division, mais une bande de jeunes form�s au club, les Minots, redonne espoir au peuple marseillais en maintenant le club en D2 et joue m�me l�accession, mais la rate de peu deux saisons de suite jusqu�au coup de ma�tre de 1983. L�acclimatation � l��lite se passe difficilement durant les saisons qui suivront jusqu�� ce que Bernard Tapie s�offre le club en 1986 pour en faire ce qu�il est aujourd�hui : un ph�nom�ne de soci�t� aussi bien en France que dans certains pays o� il est consid�r� comme le club fran�ais le plus appr�ci�. C�est gr�ce � Tapie que la France a vu d�filer des stars au summum de leur art, pas sur le d�clin comme cela avait �t� toujours le cas. Chris Waddle, Carlos Mozer, Enzo Francescoli, Abedi Pel� ou Rudi V�ller �criront les plus belles pages de Marseille avec des titres et surtout une passion qui fera de Marseille une des grandes villes du football mondial. Le summum de ces moments de gloire c�est �videmment cette folle soir�e munichoise du 26 mai 1993, face aux Rossoneri de Milan, deux ans apr�s les larmes de la finale perdue aux tirs au but face � l�Etoile rouge de Belgrade. La descente aux enfers arriva alors que les Marseillais n�avaient pas fini de refaire le match de Munich face au Milan AC. Les r�v�lations concernant une tentative de corruption de joueurs de Valenciennes, adversaires de l�OM avant la finale face � Milan, vaudra � Bernard Tapie et son club une rel�gation automatique apr�s la fin de la saison 1994, le retrait du titre remport� une saison plus t�t et la suspension des coupes d�Europe en 1993-94 d�cid�e par l�UEFA. Vinrent alors de nouvelles ann�es de vaches maigres jusqu�� l�ann�e 1997 qui verra l�OM retrouver la Coupe de l�UEFA dont il disputera et perdra la finale en 1999 face � Parme. Puis, de nouveau les tr�fonds du classement et la �consommation sans mod�ration � d�entra�neurs dont Abel Braga, Javier Clemente, Tomislav Ivic pour inaugurer le retour aux affaires de Bernard Tapie, et Josip Skoblar, entre autres. Marseille n�arrive toujours pas � relever la t�te malgr� ce d�fil� et Robert Louis-Dreyfus, l�homme fort du club, est oblig� de faire preuve d�une immense patience avant de voir le porte-drapeau du football fran�ais rena�tre en 2003 et d�crocher enfin une place pour la Champions League puis, l�ann�e suivante, atteindre la finale de la Coupe de l�UEFA qu�il perdra face au FC Valence de Rafael Benitez. Du temps s�est �coul� depuis, et tout en �tant parmi les principaux acteurs du championnat comme de la coupe, les Marseillais ont �t� oblig�s � la disette, jusqu�� il y a trois semaines, lorsque s�est confirm� le d�clin lyonnais, et l�entame d�un bras de fer entre Marseillais et Bordelais pour une fin de championnat de France enfin int�ressante. Beau retour au premier plan pour un club �auquel la France du football doit beaucoup� comme le soutient un �malade� de l�OM, m�me si tout a �t� remis en cause apr�s le monumental ratage (1-3) face � Lyon au V�lodrome, il y a un peu plus d�une semaine, au moment o� les Girondins, eux, ont r�ussi � garder la t�te froide et leur si�ge de leader intact.
A. M.

SOIR�E FOOT AU RESTAURANT �LE V�LODROME�
La tribune marseillaise d�Alger
�Comme � Marseille, on se d�place au V�lodrome pour voir l�OM, � Alger aussi, les fans du club phoc�en vont au V�lodrome pour suivre les matchs de leur �quipe pr�f�r�e� plaisante Mustapha, g�rant du V�lodrome d�Alger, un sympathique restaurant � Sidi-Yahia, sur les hauteurs de la capitale. Il faut dire que �Mus�, comme l�aiment � l�appeler ses amis et ses fid�les clients, a tout fait pour reproduire l�ambiance d�un cercle sportif d�di� au club marseillais qui compte de nombreux supporters en Alg�rie. Les couleurs bleue et blanche sont dominantes de la rampe d�escalier aux cartes du menu. Et le logo de l�OM y est visible partout.
Lotfi M�rad - Alger (Le Soir) - En cette soir�e de dimanche, un �v�nement de taille tient en haleine les fans alg�riens de l�OM venus nombreux au V�lodrome pour suivre le match. Pour cause, leur �quipe dispute un match d�cisif contre l�Olympique lyonnais pour le compte de la Ligue une du Championnat de France. �Marseille avec 71 points doit imp�rativement gagner ce match pour rejoindre Bordeaux en t�te du classement avec 74 points�, nous explique Mustapha, un mordu de foot et supporteur inv�t�r� du club marseillais. A quelques minutes du d�but de la rencontre, pr�vu � 20h, la salle du restaurant est archicomble. Il y a les habitu�s mais aussi ceux qui viennent pour la premi�re fois comme Mahmoud. Ce jeune �migr�, venu de Paris pour les besoins de son mariage, affirme avoir �appris l�existence de ce resto par le biais d�un ami alg�rois�. Et a priori, Mahmoud semble s�duit par la convivialit� du lieu. Les 52 places que compte le restaurant sont toutes occup�es. Les retardataires se r�signent � suivre le match debout. �Il y a tellement de monde que m�me les habitu�s n�ont pas trouv� de place pour s�assoire . Mais je n�y peux rien�, commente Mus. Tablier blanc et tee-shirt bleu � l�effigie de son club favori, il se charge de pr�parer les plats. Avant d�atterrir derri�re les fourneaux, cet ancien architecte, la cinquantaine bien entam�e, a roul� sa bosse dans plusieurs pays. Apres dix ann�es pass�es au bureau d��tude d�architecture Fernand Pouillon � Alger, il s�installe en France pour travailler en tant que commercial dans le domaine des loisirs. Pays qu�il quitte pour verser dans les affaires au Kowe�t. De retour en Alg�rie, il d�cide d�ouvrir en f�vrier 2006 un restaurant auquel il donna le nom du mythique stade de Marseille en hommage � l�OM. �L�id�e de cr�er un lieu o� l�on parle foot en mangeant dans une ambiance conviviale m�est venue comme �a d�autant que la cuisine est mon hobby�, soutient Mustapha qui se d�fend d�avoir �t� mu dans son entreprise par des consid�rations mercantiles. �Il n�y a rien de commercial dans ce que je fais puisque je n�envisage aucunement d�agrandir les lieux ou mettre plus de tables pour gagner plus d�argent�, tient-il � pr�ciser. Dans la cuisine respirant la propret�, la charge de travail est exceptionnellement �norme pour Mustapha et son aide-cuisinier. �C�est la m�me ambiance � chaque rencontre de l�OM que nous retransmettons en direct gr�ce � un abonnement au c�ble�, nous apprend-il. Derri�re le comptoir peint en bleu et blanc, Kamel pr�pare les pizzas. Le jeune R�dha, lui, fait sa tourn�e des tables pour prendre les commandes. Deux jeunes employ�s, ne d�rogeant pas � la r�gle, sont flanqu�s de t-shirt aux couleurs du club phoc�en. D�s les premi�res secondes du match, le brouhaha se tut. Les spectateurs, jeunes et moins jeunes, yeux braqu�s sur le grand �cran du vid�o-projecteur et de l��cran plasma, suivent attentivement le match, acclamant en ch�ur la moindre gesticulation des joueurs. Parmi eux Sma�l, un habitu� des lieux. Ce fervent supporteur de l�OM a divorc� d�avec le foot alg�rien, il y a longtemps. �Il ne reste plus de championnat en Alg�rie. Depuis que les matchs se jouent � huis clos et que les clubs ont appris � parler en milliards�, regrette Sma�l qui a trouv� place sur le frigo. Une premi�re d�ception gagne l�assistance � la 28e minute du match. Le penalty inscrit par le joueur d�origine alg�rienne Karim Benzema, met en �moi les supporters. Pendant ce temps, le service continue pour Mustapha et ses trois employ�s. Un �il sur l��cran, un autre sur les commandes des clients. Un deuxi�me but marqu� par le m�me Benzema � la 43e minute, enfonce davantage les supporters alg�rois de l�OM. La d�ception se lit sur tous les visages. Une maigre consolation pour les �Marseillais� apr�s le but de Wiltord � la 81e minute. Le coup de gr�ce tombera dix minutes plus tard avec le but de Juninho pour le compte de l�Olympique lyonnais. A la fin du match, le V�lodrome se vide de ses clients. Quelques supporteurs continuent de commenter le match et chacun y va de son analyse. �Il fallait s�y attendre. Pendant tout le championnat, l�OM a perdu ses capacit�s � domicile�, tranche Youn�s. Si les clients du V�lodrome ont bien dig�r� la bonne cuisine de �Mus�, ils auront n�anmoins beaucoup de mal � dig�rer la d�faite de leur �quipe f�tiche. Cette ann�e, �Droit au but�, la devise du club, n�a pas �t� honor�e.
L. M.
BOUTIQUE OFFICIELLE DE L�OM � ALGER
Un carr� de Marseille au c�ur de la capitale
�C�est exactement le m�me agencement que celui de la boutique OM de la Canebi�re�, rel�ve Nassim en poussant pour la premi�re fois la porte de la boutique officielle du club phoc�en � Alger dans le quartier du Sacr�-C�ur.
Ce jeune �migr� accompagn� de son p�re, La�d, tous deux supporters de l�OM, a du mal � croire qu�� Alger il y a un magasin �officiel� d�di� exclusivement au club de foot marseillais. Il faut dire que l�identit� graphique du club est scrupuleusement respect�e. De la devanture, aux �talages jusqu�� la peinture des locaux. �Avant l�ouverture du magasin, un responsable a �t� d�p�ch� de France pour v�rifier la conformit� des lieux avec l�identit� du club�, nous a indiqu� Mme Attouche, g�rante du magasin. Ouverte officiellement au grand public en d�cembre 2008, la boutique de l�OM d�Alger propose sur deux �tages toute sorte d�articles et produits d�riv�s. Des peluches, des montres en passant par les tongs, stylos, maillots, shorts, biberons et autres souris pour ordinateur � l�effigie et aux couleurs de l�OM. �Nous avons des produits pour les enfants de deux ans � l��ge adulte�, souligne notre interlocutrice. Le magasin compte parmi sa client�le des jeunes et des moins jeunes �de toutes les cat�gories sociales� et surtout �les supporters du Mouloudia d�Alger�. �Plein d��migr�s alg�riens viennent acheter chez nous vu que nos prix sont relativement bas par rapport � ceux appliqu�s en France�, soutient encore Mme Attouche. Chose que confirme d�ailleurs La�d, apr�s avoir fait une courte tourn�e dans le magasin. Selon ce dernier, les prix pratiqu�s � Alger sont nettement plus bas que ceux de France. A titre d�exemple �un maillot revient � 75 euros, auxquels, il faut ajouter 15 euros pour le flocage, soit 90 euros. Alors qu�� Alger, le maillot est � 8500 dinars et le flocage est gratuit�, note-t-il en soulignant que �cela revient moins cher pour nous les �migr�s d�acheter � Alger qu�en France�. A l�ouverture de la boutique en d�cembre dernier, beaucoup de personnes sont venues par curiosit�. Aujourd�hui, il y a surtout de vrais fans du club phoc�en, tr�s nombreux en Alg�rie, qui poussent la porte en verre du magasin, unique en Afrique.


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