Les trente-deux candidats � l��migration clandestine arriv�s hier au port d�Alger � bord du patrouilleur des gardes-c�tes El Mikbal, ne sont pas pr�s d�oublier leur m�saventure qui a dur� plus de cinq jours et qui a failli tourner au drame. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - A l�initiative du commandement des forces navales, la presse a �t� convi�e hier � assister au d�barquement des harragas retrouv�s dans la matin�e � 5 milles au nord de la ville de T�n�s. Hier, le patrouilleur 348 du groupement territorial de T�n�s a p�n�tr� au port d�Alger aux environs de 15h avec � son bord des jeunes originaires de Mostaganem et de Chlef. Ceux-l� m�mes qui ont d�cid� quelques jours auparavant de tenter co�te que co�te l�aventure qui les m�nerait de l�autre c�t� de la M�diterran�e, plus exactement aux c�tes espagnoles. Mais ils n�ont pas �t� bien loin et ont d� faire face au d�cha�nement de la nature et � leur quasi-inexp�rience en mati�re de navigation maritime. A bord de leurs fr�les esquifs, ils ont d� faire face au pire avant d��tre sauv�s par les �quipes de recherche des garde-c�tes. Leur aventure a commenc� il y a cinq jours, soit mardi pass� quand ils ont pris place � bord de trois embarcations de fortune � partir de la plage Sidi- Lakhdar � Mostaganem. Vers 4h du matin, ils ont quitt� cette c�te mais ont d� vite d�chanter devant les mauvaises conditions climatiques. Ils se sont donc vite perdus en mer. Apr�s avoir tourn� en rond pendant pr�s de quatre jours, ils se sont d�cid�s � contacter des membres de leur famille qui � leur tour ont pris attache avec les gardes-c�tes. Ces derniers ont d�clench� des recherches en mer vendredi vers 18h et qui ont dur�, selon le lieutenant-colonel Defairi, plus de quatorze heures. Selon l�officier, les courants aidant les embarcations ont d�riv� vers l�est de Mostaganem alors qu�ils cherchaient � se diriger vers le c�t� ouest et plus loin vers les c�tes espagnoles, leur destination. Hier, en milieu d�apr�s-midi, au port au large du port d�Alger, ils se tenaient debout align�s les uns � c�t� des autres sur le pont d�El Mikbal. Si quelques-uns des harragas esquissaient des gestes de salut en direction des photographes qui fixaient sur eux leur objectif, et les journalistes qui les observaient � partir d�un deuxi�me patrouilleur, d�autres gardaient un air grave et d�tach�. Epuis�s, ils se sont pr�t�s � ce jeu pendant quelques minutes avant que les deux bateaux des gardes-c�tes ne retournent vers le quai. Sur ce dernier un bus, une petite camionnette des gardes-c�te attendaient les passagers singuliers de l�embarcation militaire, une civi�re a aussi �t� pr�par�e. Un � un, les passagers clandestins ont quitt� le bateau et sont mont�s dans le bus. Ils seront pr�sent�s plus tard devant le procureur de la R�publique. Depuis le d�but de ce mois de janvier, pas moins 419 candidats � l��migration clandestine ont quitt� les c�tes alg�riennes au p�ril de leur vie, donnant ainsi chaque jour une ampleur effarante au ph�nom�ne. Ils ont pr�f�r� affronter les dangers de la mer et les lendemains incertains dans des pays qu�ils savent pourtant inhospitaliers pour les candidats � l��migration clandestine plut�t que de faire face a un quotidien devenu p�nible. Rien que pour le week-end dernier, ils �taient pas moins de 103 � prendre la mer. Ils ont pour la plupart entre 20 et 30 ans. B. Samir �tait l�un deux et avec deux autres de ses compagnons d�infortune, ils se sont adress�s � la presse pour raconter par bribes leur m�saventure. Il a pay� 100 000 DA comme la plupart de ses compagnons pour pouvoir prendre un bateau, il a 25 ans et est originaire de Mostaganem. Il est ch�meur, une autre caract�ristique commune avec la plupart de ses autres compagnons. K. F. tentait, lui aussi, de r�pondre aux questions des journalistes par bribes et dans un langage d�cousu. Epuis�, d�sabus�, il avouera que �plus jamais il ne tenterait une telle aventure �. F.-Z. B.