Le constat de la Ligue alg�rienne de la d�fense des droits de l�homme (LADDH) est sans appel. Son pr�sident a bross� hier un tableau peu reluisant de l��tat des droits de l�homme. Ma�tre Mustapha Bouchachi a �voqu� hier les cas de torture aussi bien dans les prisons que dans les locaux de la police. Il a �galement parl� du maintien injustifi� de l���tat d�urgence et de la n�cessit� de favoriser les lois qui encouragent l�alternance au pouvoir�. Interrog� sur l�opportunit� de r�viser la Constitution, le pr�sident de la LADDH a estim� que �les Etats qui changent de Constitution tous les dix ans ne donnent pas une image tr�s s�rieuse� ajoutant que la question qu�il faut surtout poser c�est l�opportunit� de r�viser ou pas. �A la LADDH, nous sommes favorables aux lois qui respectent l�alternance au pouvoir, celles qui garantissent les libert�s�. Ma�tre Ali Yahia Abdenour a �galement un avis � donner � ce sujet. �Si la Constitution est chang�e, �a sera la 5e fois mais le pire, c�est que nous restons dans le m�me r�gime. En principe, la Constitution change avec les changements des r�gimes, pas des hommes. Chez nous, les hommes se taillent des costumes � leur convenance� dit-il. En commentant le maintien de l��tat d�urgence, le pr�sident de la LADDH consid�re que �cette situation donne la possibilit� de brimer les libert�s individuelles et syndicales. Il s�octroie le droit d�organiser des manifestations lorsque cela l�arrange mais brandit l��tat d�urgence d�s que c�est la soci�t� civile qui veut s�exprimer �. Une analyse qui m�nera l�orateur � demander la lev�e de l��tat d�urgence dans les meilleurs d�lais. Ce dernier n�a pas cach� son indignation face aux cas de tortures de plus en plus fr�quents. �Du c�t� des officiels, on a toujours �vit� d�en parler mais il faut savoir que beaucoup de citoyens s�en plaignent publiquement devant les tribunaux mais sans qu�aucune juridiction ne se saisisse de l�affaire. La semaine derni�re, l�administration p�nitentiaire est pass�e � la vitesse sup�rieure. Des prisonniers ont �t� tortur�s � la prison d�El Harrach par les gardiens. Ce qui s�est pass� prouve la l�g�ret� avec laquelle sont pi�tin�es les conventions internationales. Je souhaite l�ouverture d�une enqu�te sur ce qui s�est pass�.� Sur un tout autre chapitre, Ma�tre Bouchachi a appel� � l�ouverture d�un d�bat national sur la suppression de la peine capitale et au respect des libert�s syndicales. Pr�sent aux c�t�s du pr�sident de la LADDH, Ma�tre Daoud a longuement parl� des harragas, �voquant des cas de disparition de jeunes r�vant de rejoindre l�Europe par tous les moyens. �Des dizaines de familles sont persuad�es que leurs enfants sont emprisonn�s en Tunisie. Ces disparus sont des citoyens alg�riens et m�ritent toute l�attention des pouvoirs publics.�