La levée de l'état d'urgence restitue les libertés collectives et individuelles aux citoyens. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), branche Mustapha Bouchachi, appelle et interpelle la société civile, les partis politiques ainsi que les syndicats représentatifs, à la création d'une coalition pour exiger la levée de l'état d'urgence en Algérie. «La levée de l'état d'urgence constitue un élément important en matière d'épanouissement et d'avancée démocratique dans notre pays», a déclaré hier Maître Mustapha Bouchachi, lors d'une conférence de presse organisée au siège de la ligue à Alger, et ce, à l'occasion du 18e anniversaire de l'instauration de l'état d'urgence. Il soutient que cette alliance constituera un mécanisme pour la lutte permanente et servira de base à sa levée. Maître Bouchachi considère par ailleurs, que «la levée de l'état d'urgence restitue les libertés collectives et individuelles aux citoyens». Il a rappelé que l'état d'urgence a été instauré par le Haut Conseil d'Etat (HCE), le 9 février 1992, alors que la République algérienne était menacée par le terrorisme. Dans ce contexte, Maître Mustapha Bouchachi considère que son maintien est anticonstitutionnel, mettant en exergue le fait que les responsables politiques affirment que le terrorisme a été vaincu. «Puisque la République n'est plus menacée, pourquoi alors son maintien?», s'est interrogé le conférencier, avant d'affirmer que «l'état d'urgence est un subterfuge pour la restriction et le musellement des libertés démocratiques». Pour sa part, le doyen et président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Maître Ali Yahia Abdenour, considère que l'état d'urgence est anticonstitutionnel. Pour étayer ses propos, il a expliqué que l'instauration de l'état d'urgence devait être pour une durée déterminée et non permanente. «L'état d'urgence n'est pas fait pour combattre le terrorisme, mais est destiné à combattre le peuple algérien», selon Ali Yahia Abdenour qui s'est exclamé, interpellant le pouvoir en place à la levée de cette mesure puisque aucune raison ne justifie son maintien. Présent lors de la même conférence, Maître Mohand Issaâd, a dénoncé la «complaisance de la communauté internationale» en ce qui concerne la levée de l'état d'urgence en Algérie. «Le comité international ferme les yeux sur ce qui se passe en Algérie», selon Maître Issaâd.