Assia Djebbar � l�Acad�mie fran�aise, de nouvelles �crivaines authentiques naissant aux lettres de l��mancipation tous les jours : les terres de la litt�rature sont d�sormais mixtes. Elles ne sont plus, comme autrefois, exclusivement masculines avec, comme exception confirmant la r�gle, une �crivaine alibi pour permettre qu�on claironne que le syst�me a lib�r� la femme. Il n�est pas superflu de le redire en cette veille du 8 mars. Comme il n�est pas superflu de souligner que la litt�rature f�minine alg�rienne aide � �manciper la femme autant que la litt�rature encha�n�e � des canons, au sens propre et figur� du terme. Des romans comme ceux de Karima Berger, dont nous pr�sentons ici le petit dernier, sont des actes de cr�ation parce qu�ils interrogent des tabous et bousculent ces interdits qui passent pour la norme. La relation au corps, � l��tranger, tout ce dont on ne peut pas faire l��conomie dans la vie r�elle et qui peut �tre escamot�e par l�hypocrisie sociale et religieuse, recouvre sous la plume br�lante et sulfureuse de la romanci�re son acuit�. Mais qu�on reste calme : ce n�est que de la fiction, de la litt�rature, un jeu de l�esprit o� la vie et la mort s�entrem�lent dans la passion, la joie et la douleur. Ce n�est que de la litt�rature, de la cr�ation, qu�il faut prendre comme telle pour ne pas se sentir oblig� de sortir toutes les frustrations et les inimiti�s enfouies au plus profond de la solitude. �Une femme qui �crit vaut son pesant de poudre�, disait Kateb Yacine. Une femme qui �crit, et qui �crit pour s��manciper dans un acte collectif, contredit par la beaut� la chape que pose un diktat comme le Code de la famille sur l��panouissement de plus de la moiti� de la population alg�rienne. C�est peut-�tre aussi cela que nous dit � son corps d�fendant un roman tel que celui de Karima Berger.