Hier, une d�p�che annon�ait la suppression de 80 000 emplois aux Etats-Unis. C�est peu, c�est beaucoup, je n�en sais rien mais cette information confirme les difficult�s de l��conomie am�ricaine et les risques de ralentissement de l�activit�, voire de r�cession. Toutes les institutions sp�cialis�es pointent du doigt ce probl�me, revoient � la baisse les pr�visions de croissance et s�attendent, maintenant, � un net recul de la croissance asiatique qui tirait, vers le haut, la croissance mondiale. L��conomie am�ricaine �ternue, l��conomie mondiale s�enrhume. Il n�est �videmment plus question de croissance de l�emploi en p�riode de d�croissance de l�activit�. Partout dans le monde. Sauf chez nous, o� l��conomie est entre des mains autrement plus s�rieuses que les mains de ces rigolos de la Banque mondiale, du FMI, de la R�serve f�d�rale am�ricaine, de la Banque europ�enne ; de ces rigolos qui ont obtenu le prix Nobel d��conomie sur coup de t�l�phone d�un parent au bras long bien introduit dans l�acad�mie su�doise. Car, nous, voyez-vous, nous allons cr�er deux millions d�emplois � l�horizon 2009. Crise �conomique ou pas, r�cession ou pas, interd�pendance des �conomies ou pas, mondialisation des risques contre particularisation des b�n�fices ou pas. Nous allons prouver au monde entier que la possession du p�trole nous dispense d�avoir des id�es, et mieux, nous dispense des contraintes de la pens�e et de la science. Nous voulons cr�er deux millions d�emplois ? Aussit�t dit, aussit�t fait. Pourquoi s�embarrasser des calculs qui nous serinent qu�il existe un rapport entre un point de croissance �conomique et un point de croissance de l�emploi. 2 000 000 emplois ? Le chiffre est si gros, si �norme, si gigantesque par rapport � notre population en g�n�ral et � notre population active en particulier, que tout le grand monde des �conomistes, des experts, des institutions sp�cialis�es va �lire domicile en notre pays pour r�apprendre le b-a-ba de leur science, s�initier � cette nouvelle science de l��conomie n�e dans les couvoirs du gouvernement alg�rien, apr�s avoir jet� aux poubelles, licences, doctorats, dipl�mes en tous genres, prix Nobel. Et si un quidam s�avise de leur expliquer qu�il s�agit d�une cuisine interne � l�Alg�rie mais pas du tout de chiffres s�rieux, le m�me quidam devra expliquer au gouvernement que les d�clarations de ses ministres tombent aussi dans l�oreille de nos partenaires �trangers. Et cela ne fait pas tr�s s�rieux non plus d�avancer des pr�visions de ce genre mais notre gouvernement se soucie-t-il d��tre s�rieux ?