L'année 2008 s'annonce plutôt morose pour les économies américaine et européenne. Aux Etats-Unis, la banque d'investissement Goldman Sachs a indiqué hier qu'elle s'attendait à une récession aux Etats-Unis durant l'année 2008. Toutefois, cette récession ne devrait durer que deux à trois trimestres et l'atterrissage se fera en douceur. Le Produit intérieur brut américain devrait se contracter de 1% durant les deuxième et troisième trimestres de l'année 2008 sur une base annuelle. Pour faire face à cette situation, la Réserve fédérale américaine devrait baisser son taux directeur à 2,5% d'ici la fin de l'année. Pour toute l'année 2008, le Produit intérieur brut connaîtra une hausse de 0,8%, selon M. Sachs. Pour la prochaine réunion du comité, la banque d'investissement prédit une baisse du taux directeur de 0,5% lors de sa prochaine réunion les 29 et 30 janvier. Les facteurs sur lesquels sont basées ces prévisions sont le taux de chômage qui est actuellement de 5%. Pour 2009, la banque prévoit un taux de chômage plus élevé à 6,5%. Le taux directeur, qui est actuellement de 4,25%, baisserait de 1,75% pour se situer à 2,5%. Le fait que les prévisions d'un recul de la croissance ne concernent que deux trimestres signifie que l'atterrissage se fera en douceur. La banque prévoit une reprise de la croissance en 2009, « une reprise graduelle », selon elle. L'économiste en chef de la banque américaine Merril Lynch, David Rosenberg, avait déclaré récemment que l'augmentation du taux de chômage aux Etats-Unis au mois de décembre a confirmé l'entrée en récession de l'économie américaine. Cette récession serait la première depuis l'année 2001. De son côté, la Banque mondiale a indiqué s'attendre à un ralentissement de la croissance dans le monde qui ne serait que de 3,3% contre 5% prévus en 2007. En Europe, la présidence slovène a prédit que l'année 2008 sera très difficile. Parmi les causes de ses difficultés en matière économique, la présidence slovène a cité la hausse des prix du pétrole, la crise financière des crédits hypothécaires aux Etats-Unis, la hausse des prix des denrées alimentaires et leurs effets sur les économies. Si au mois de novembre 2007, la Commission européenne avait prédit une croissance de 2,2% dans la zone euro en 2008 en baisse de 0,2% par rapport à 2007, elle s'apprêterait à réviser à la baisse ces prévisions. Avant de quitter le FMI, M. Rato, son ancien directeur général, avait averti que les effets de la crise des crédits immobiliers aux Etats-Unis allaient encore avoir des effets sur l'économie durant l'année 2008. La croissance aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe pourrait en pâtir encore. Un recul de la croissance aux Etats-Unis et en Europe devrait faire baisser la demande en pétrole sur ces marchés. Cette nouvelle donne stabiliserait les marchés pétroliers en 2008. Et c'est peut-être cela qui explique la prudence de l'Opep quant à une éventuelle augmentation de sa production, bien que le baril de pétrole ait touché la barre des 100 dollars.