Quinze syndicats autonomes sont mont�s au cr�neau depuis hier, pour d�noncer la marginalisation et l�exclusion qui leur sont inflig�es par les pouvoirs publics. La Coordination nationale des syndicats autonomes qui �valuait dans l�apr�s-midi d�hier l�adh�sion des travailleurs de la Fonction publique � l�appel de gr�ve de deux jours, s�est dit satisfaite de la mobilisation des fonctionnaires qui ont compris les enjeux de ce mouvement, tout en d�non�ant les intimidations et les tentatives de d�stabilisation de l�administration, pour faire avorter le mouvement de protestation. Rosa. Mansouri - Alger (Le Soir) - Si un taux de suivi national allant de 85 � 90% a �t� annonc�, la coordination qui repr�sente 12 syndicats, ne s�attarde pas toutefois sur les chiffres en mettant en avant la r�sistance des fonctionnaires et leur d�termination � faire valoir leurs droits. Le droit � un salaire digne et respectable. Le droit � l�expression et � la consid�ration. Car au-del� des revendications salariales l�gitimes et incontestables, les syndicats autonomes exigent le respect. Ils demandent l�ouverture des portes du dialogue avec leurs tutelles respectives et aussi avec le chef de gouvernement, puisque la question salariale rel�ve directement de ses pr�rogatives. Lors d�un point de presse anim� hier, les membres de la coordination, des repr�sentants des diff�rents syndicats en gr�ve, ont exprim� leur ras-le-bol face au mutisme m�prisant de la chefferie du gouvernement. Ils d�plorent le fait qu�aucun dialogue n�a �t� amorc� pour apaiser les tensions. �Au contraire, aujourd�hui le m�decin et l�enseignant sont devenus de vulgaires voyous avec lesquels le seul dialogue possible est celui de la justice�, regrette Dr. Merabet, secr�taire g�n�ral de la coordination. Il a �t� constat� en effet, que les diff�rents minist�res n�ont pas recouru aux proc�dures l�gales de m�diation et de dialogue, avant de s�adresser � la justice. L�existence m�me des syndicats autonomes est rejet�e, voire ignor�e, sauf pour mettre en ex�cution le rouleau compresseur, par des menaces de repr�sailles administratives, comme c�est le cas pour la majorit� des syndicats, ou juridiques, � l�exemple de l�huissier de justice d�p�ch� hier chez le syndicat des psychologues, pour lui signifier l�ill�galit� de sa gr�ve. �Le pouvoir fait tout pour pousser les fonctionnaires � radicaliser leurs actions. Et c�est ce que nous allons faire si le chef de gouvernement refuse de nous recevoir et de dialoguer avec nous�, a signal� M. Merabet, qui annon�ait un d�placement devant la chefferie de gouvernement aujourd�hui pour une demande d�audience. Le conf�rencier indique que la situation de pourrissement n�est malheureusement pas provisoire mais s�est install�e dans la dur�e, sachant que les augmentations ne refl�tent point une nouvelle grille des salaires. De m�me la d�gradation du pouvoir d�achat des citoyens, la mont�e vertigineuse des prix des produits alimentaires font que la situation sociale et �conomique des Alg�riens reste d�plorable. Les membres de la coordination regrette que l�Ugta, qui s�approprie les acquis arrach�s par les fonctionnaires apr�s plusieurs mouvements de protestations, n�a pu obtenir cette insignifiante augmentation qu�apr�s 5156 rencontres avec la Fonction publique et le gouvernement. Soit apr�s 14 ann�es de n�gociations, au regard du nombre des rencontres. �On s�interroge, si apr�s toutes ces rencontres, l�Ugta est revenue apr�s l�adoption de la nouvelle grille des salaires sur ses soi-disant acquis, pour demander une indemnit� compl�mentaire�, soutient M. Merabet, pour d�montrer le discours contradictoire de la Centrale syndicale qui d�sormais est devenue le porte-parole du pouvoir. �Nous n�allons faire ni la campagne pour x, ni pour y. Nous ne faisons pas de politique, nous sommes l� pour arracher les droits des fonctionnaires du secteur public�, a soulign� le professeur Yousfi, qui refuse toute confusion sur la nature du mouvement des syndicats. �Les partis politiques sont mis � plat ventre, nous sommes la seule force qui continue � faire de la r�sistance au profit des travailleurs et nous n�allons pas nous taire�, ajoute-t-il. Au-del� de ce contexte, M. Kedad, pr�sident du syndicat des psychologues est all� encore plus loin son analyse de la situation actuelle. �Regardez ce qui se passe autour de nous. Les harraga sont jet�s en prison au lieu de les �couter, la violence est r�pandue sur toute la soci�t�, les syndicats r�prim�s, les libert�s d�expression �touff�es. Huit millions d�Alg�riens sont analphab�tes. Alors qu�est-ce que le pouvoir politique veut-il faire de ce pays ?�, s�insurge-t-il. �N�est-ce pas l��chec d�voil� du syst�me en place ?�, s�interroge-t- il, en r�affirmant l�engagement des syndicats autonomes � faire valoir leurs revendications, quitte � sortir dans la rue. Une hypoth�se qui, d�ailleurs, n�est pas �cart�e des discussions dans le cadre du durcissement du mouvement de protestation.