Quand on passe toute sa vie � servir et qu�on a gu�re le temps de songer � se servir, c�est que, quelque part, la b�n�diction de tous les instants nous colle � la peau. Etre de nature artiste, faire du bien autour de soi et �tre � l��coute de son prochain au moindre hasard de la vie rel�ve, de nos jours, du plus bel exploit que l�homme est en droit de r�aliser. Aller jusqu�� sacrifier sa vie de famille pour le seul amour de l�art musical de nos anc�tres s�apparente comme la plus belle preuve d�attachement � la sauvegarde de nos valeurs culturelles qui n�ont eu de cesse d�enrichir notre si beau patrimoine dans lequel nos enfants, notamment, ont tant besoin de s�abreuver. Ainsi, Hadj Noreddine Benattia est de la lign�e de ces hommes qui en v�rit�, se cachent pour mieux agir dans la voie la plus juste possible et la plus s�re. Ag� aujourd�hui de 60 printemps, cet administrateur, en retraite depuis quelques ann�es, occupe actuellement le poste de directeur de la culture dans la wilaya de Relizane et ce, apr�s avoir occup� les m�mes fonctions � Mostaganem, sa ville natale. Noreddine Benattia c�est �galement une illustre r�f�rence dans le monde du cha�bi. Authentique interpr�te depuis les ann�es 1970 et compositeur av�r�, hadj Noreddine s�est forg� la r�putation de cheville ouvri�re dans le monde des arts � Mostaganem. Son association de musique andalouse El Fen oua Nachat, qui existe depuis au moins un quart de si�cle, s�av�re comme l�une des plus performantes � travers le pays et ce, avec � la cl� pr�s de trente participations un peu partout � l��tranger entre la Turquie et la Jordanie, la France et l�Egypte, la Pologne et la Tunisie, l�Arabie Saoudite... Chaque ann�e, son �cole accueille jusqu�� 200 enfants tous avides de kamenet kouitra... Benattia, un homme d�exception Aujourd�hui, les chiffres parlent d�eux-m�mes en ce sens que des milliers de musiciens et bon nombre de solistes foisonnent dans la cit� de Sidi-Sa�d. Pour ce faire, de nombreux orchestres de cha�bi autonomes ont vu le jour un peu comme pour mieux perp�tuer la tradition de la ville en mati�re de musique cha�bi. El Fen oua nachat, c�est aussi son orchestre f�minin andalou qui, � un moment donn�, fut l�unique ensemble en Alg�rie. L��norme sacrifice consenti par cet homme d�exception ne s�arr�te pas l�. Celuici a la particularit� de savoir � lui seul cr�er l��v�nement. De nombreux artistes mostagan�mois ont eu droit un jour ou l�autre � un hommage � la mesure de leur talent et ce, gr�ce encore une fois � ce valeureux militant pour la cause culturelle, nomm� Benattia Noreddine. Rappelons-nous des sacr�es soir�es organis�es alors en hommage au ma�tre incomparable du cha�bi, Ma�zouz Bouadjadj et � son ami hadj Moulay Ben Krizi, l�un des principaux pr�curseurs de la musique arabo-andalouse � Mostaganem et autres, le p�re spirituel de la zorna mostagan�moise et des A�ssaoua le c�l�bre auteur de Tab Essrour ou encore Bkaye besslama y a mdinet Toun�s, a le don d��gayer les c�urs et de d�tendre l�atmosph�re dans l�ambiance des grandes soir�es qui vous restent en fait, longtemps grav�es dans la m�moire. Tr�s �l�gant dans sa fa�on d��tre, modeste et affable � souhait, il a le secret de s�duire plus d�un. On a toujours senti en lui l�immense bonheur qui emplit son �tre lorsque le devoir est accompli et que la joie des uns se m�le � l��motion des autres. Il a en plus cette magie de rassembler les Mostagan�mois � l�occasion d�une simple rencontre musicale. Un public choisi compos� des grandes familles de la ville, des m�lomanes avertis et des puristes qui savent appr�cier une nouba de �i, un insirraf de l�� Ainsi, force est d�admettre qu�il est temps de rendre la pareille � un aussi grand homme qui, � l�image d�une chandelle, n�a de cesse de se consumer pour �clairer davantage autrui... Son hommage se doit grandiose et ne ressemblera � aucun autre tellement la noblesse de ses actes ne peut que vous marquer � jamais. Nos t�moignages ne seront pas de trop loin s�en faut et ce ne sera que justice si, � son tour, Si Noreddine est port� en fanfare un beau jour�