Depuis quelques semaines, les partis de l�alliance pr�sidentielle, notamment le FLN, ainsi que les organisations satellites qui gravitent autour du triumvirat se font tout petit. Face au mutisme du pr�sident qu�ils n�ont eu de cesse d�appeler � se pr�senter pour un troisi�me mandat, ils ont adopt� un profil bas en attendant que leur sort soit tranch� en 2009, une �ch�ance qui arrive au galop. La sc�ne politique, qui a connu un emballement ces derniers mois sous l�impulsion du FLN qui a men� une campagne avant l�heure en faveur d�une troisi�me investiture du pr�sident Bouteflika, s�est calm�e comme si un mot d�ordre avait �t� donn� pour que ce bal de laudateurs et de thurif�raires prennent du r�pit avant de reprendre de l�exercice. Pour le FLN, qui a ouvert ce bal et qui s�est fait l�ap�tre de la r�vision de la Constitution, l�espoir demeure entier de voir son pr�sident organique coopt� de nouveau pour cinq autres ann�es ou peut-�tre sept, selon la dur�e qui lui sera accord�e dans le texte qu�on veut lui tailler sur mesure. Sa�d Bouhadja, le charg� de la communication du FLN, en r�ponse � notre question sur le recul constat� quant � la demande pressante d�un troisi�me mandat, a affirm� hier qu��il y aura une r�vision de la Constitution. Nous sommes confiants�. Le membre de la direction du FLN reconna�t que le parti a mis le hol� et que ce n��tait pas d�, selon lui, � un recul car ce dernier reste persuad� que l�offensive men�e pour entra�ner le maximum de soutiens dans cette entreprise politique devra porter ses fruits. Il faut souligner aussi que la terminologie est plus �dulcor�e et plus nuanc�e. �Aujourd�hui, nous ne parlons pas de r�vision, mais plut�t de �tahsine� (perfectionnement), ajoute le charg� de la communication du FLN. C�est sans doute pour reprendre les propos du pr�sident de la R�publique, r�cemment interrog� par un journal qatari sur l��ventualit� d�une r�vision de la Constitution et qui a eu cette r�ponse pour le moins alambiqu�e, �la Constitution est perfectible � sans pour autant trancher dans le vif. Une r�ponse ayant fait les choux gras de la presse et des commentaires des c�nacles politiques. Il faut croire que le FLN a �t� la locomotive ayant arrim� d�autres partis et surtout des organisations qui gravitent autour du pr�sident de la R�publique et qui n�h�sitent pas � clamer haut et fort en chaque occasion et dans chaque tribune offerte ou improvis�e une �houhda thalitha�. Ce qui met en stand-by des structures n�ayant pas tenu leur consultation depuis trois ans. A l�exemple du conseil national du parti pr�vu initialement fin f�vrier, sa date a �t� renvoy�e aux calendes grecques. Les cadres qui attendent ce rendez-vous avec impatience pour r�gler leurs comptes avec la direction sont habit�s par la morosit�. Quant aux comit�s de soutien qui esp�rent des dividendes de leur all�geance, ils sont carr�ment dans la nase, n�ayant nul salut que celui de voir leur avenir scell� � un troisi�me mandat qui passe in�luctablement par la r�vision de la Constitution. L�alliance pr�sidentielle, qui n�est visible que lors des passations de la pr�sidence tournante o� les �changes d�amabilit�s voilent ses divergences, a perdu du terrain, notamment avec la d�fection du MSP qui ne s�est pas prononc� sur le troisi�me mandat. Il faut croire que ce parti islamiste n�est partie prenante dans ce triptyque que pour assurer sa p�rennit�, ayant perdu des plumes lors des �ch�ances �lectorales en sus d��tre per�u comme une formation sans relief n�ayant aucun ancrage r�el dans la soci�t�. Son pr�sident, aux prises � une crise de leadership, est tomb� en disgr�ce aux yeux de Bouteflika, lui qui occupe normalement le poste de ministre d�Etat sans portefeuille et repr�sentant personnel du pr�sident. Une repr�sentation pour laquelle son alli� du RND est sollicit� dans les rencontres internationales. Y�aura-t-il ou pas r�vision de la Constitution ? La question ne sera plus d�actualit� quand �les d�cideurs� l�auront tranch�e. En tout cas, la fi�vre qui s�est empar�e du parti et de ses relais dans la soci�t� dite �civile� (la d�finition reste � d�terminer de ce magma de personnes qui se disent apolitiques mais qui font de l�activisme � l�approche d��ch�ances �lectorales) durant plusieurs mois a consid�rablement baiss� et le journal t�l�vis� de 20 heures ne fait plus des appels � un troisi�me mandat la une de ses sommaires. Cependant, d�aucuns pensent que les d�s sont pip�s et que celui qui a d�clar� d�s son intronisation qu�il ne serait pas un trois quart de pr�sident a de fortes chances de r�aliser son objectif. Cela sous-entend une attribution des pleins pouvoirs sous le pr�texte que cette demande est motiv�e par la poursuite de son programme inachev�. Des coupes sombres devront �tre pratiqu�es sur l�actuel texte fondamental, notamment dans son article 74 d�limitant � deux les mandats pr�sidentiels. Si aucun param�tre ne permet d�analyser avec pr�cision la situation politique actuelle en l�absence de visibilit� y compris pour ceux qui �agitent les drapeaux �, il est ais� de constater que la trame de l�histoire tiss�e en 1999 est en train de se r��diter dans un contexte caract�ris� par un verrouillage des espaces des libert�s et un laminage des forces d�opposition.