Le sujet qui suscite l'interrogation parmi les Algériens est de savoir comment va se conclure l'hypothèse du troisième mandat pour M.Bouteflika. Décisive sera l'année 2008 sur le plan politique. D'ores et déjà, la présidentielle 2009 domine la scène politique nationale. La classe politique se trouve face à un défi de taille. Les partis ayant comme ambition d'«habiter» le palais d'El Mouradia joueront leur va-tout pour préparer cette échéance. Le sujet qui suscite l'interrogation parmi les Algériens est de savoir comment va se conclure l'hypothèse du troisième mandat pour M.Bouteflika. Le chef de l'Etat est-il partant pour un autre mandat? Le concerné ne s'est toujours pas exprimé. Si la réponse sera affirmative, il reste à savoir comment il va procéder pour faire acte de candidature. L'actuelle Constitution ne permet, en effet, que deux mandats au chef de l'Etat. Dans ce cas, la révision de la Constitution devient sine qua non. Une idée défendue bec et ongles par la première force politique nationale: le FLN. Le parti de Belkhadem s'est engagé, depuis l'année écoulée, dans la promotion de l'idée de la révision de la Constitution et d'un troisième mandat pour le président de la République. Abdelaziz Bouteflika avait allumé la mèche en 2006. Lors d'une réunion au MDN (ministère de la Défense nationale), le chef de l'Etat avait évoqué la possibilité de la révision de la Constitution. Un bon nombre d'observateurs de la scène politique nationale avaient alors estimé que si M.Bouteflika a évoqué cette question, c'est qu'il espérait être présent à l'échéance de la présidentielle 2009. Depuis, le FLN a repris le flambeau. Abdelaziz Belkhadem, également chef du gouvernement, a commencé à déblayer le terrain. Pour l'instant, le chef de l'Etat n'a pas demandé officiellement l'amendement de la Constitution. Ce sont ses «sympathisants» qui la revendiquent. D'ailleurs, les mouvements de masses -organisations satellites du FLN- qui s'y sont mis appellent à une troisième mandature pour le chef de l'Etat. La révision de la Constitution est provoquée à la demande du chef de l'Etat, soit par les 4/5 des membres du Parlement réunis en congrès. Dans ce cas de figure, il faut relever que le FLN, en dépit du fait qu'il soit majoritaire dans les deux chambres, ne réunit toutefois pas le quorum nécessaire pour ce faire. D'où l'obligation pour le FLN de composer avec ses alliés de la coalition présidentielle, le RND et le MSP pour trouver une ligne de consensus. Il y a lieu, cependant, de s'interroger, sur la faisabilité d'un tel scénario, qui verrait les deux partenaires de l'Alliance accrocher leurs wagons à la locomotive du FLN pour aider le chef de l'Etat à briguer un autre mandat. Or, jusqu'à preuve du contraire, les formations de Ahmed Ouyahia et de Bouguerra Soltani ne donnent pas l'impression d'être enthousiastes pour le projet de Belkhadem. C'est dire les difficultés qu'aura le patron du FLN à convaincre ses deux partenaires de l'Alliance à poursuivre la route ensemble. De fait, le MSP refuse d'être un wagon du train dont la locomotive est le FLN. Mieux, le président du Mouvement, Bouguerra Soltani, a estimé que l'Algérie avait «une Constitution parfaite». Cette déclaration a été interprétée comme un signe de la volonté du MSP de présenter son propre candidat pour la prochaine présidentielle. Pour le parti islamique «l'Alliance présidentielle prendra fin en 2009». Ahmed Ouyahia, quant à lui, a préféré prendre la bâton par le milieu. S'il estime qu'une révision de la Constitution reste possible, il ne pipe mot, cependant, sur le troisième mandat. L'invité surprise des dernières locales, Moussa Touati du FNA, a nettement exprimé son opposition à la démarche de son ancienne formation politique, le FLN. Moussa Touati est, d'autre part, l'un des premiers hommes politiques à avoir annoncé sa candidature pour la présidentielle 2009. Le jeu n'est pas fermé. L'enjeu est le même pour les autres formations. Ainsi, l'année 2008 semble devoir partir sur les chapeaux de roue pour la course à El Mouradia et en filigrane, être cruciale pour le futur du pays.