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Contribution
POLITIQUE-FICTION Le feuilleton de la d�mocratie (1re partie) Par Abdelkrim Seddiki *
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 05 - 2008

Ce r�cit d�crit des �v�nements �qui se seraient pass�s � dans le �futur� ; il est donc le pur produit de l�imagination. Il s�agit en fait tout simplement de politique fiction. Les personnes cit�es par leur pr�nom, et notamment Mohand Akli, n�ont jamais exist�. Les personnes cit�es par leur nom et leur pr�nom, et parfois leur qualit�, sont des personnalit�s politiques et des personnalit�s publiques, auxquelles je pr�te des propos qu�elles n�ont jamais tenus. Je pr�te �galement � certaines personnalit�s politiques, responsables de partis politiques, des actions qu�elles n�ont jamais conduites, ainsi que des r�les qu�elles n�ont jamais jou�s, qu�elles ne jouent pas, et qu�elles ne joueront, sans doute, jamais dans la r�alit�. M�lant le r�el � l�imaginaire, mon intention n�est pas de d�favoriser, de froisser, de peiner, d�offenser o� de nuire, d�une quelconque mani�re, � l�une o� l�autre personnalit� politique cit�e : toutes et � tous, je tiens � exprimer ma sinc�re consid�ration.
Le mercredi, 29 mai 2008, d�s le d�but de la matin�e, dans tout Alger, une information circule : le pr�sident de la R�publique, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, va faire, � 20 heures, un discours � la nation qui sera retransmis, en direct, sur toutes les cha�nes alg�riennes de la t�l�vision et de la radio. Dans toutes les couches de la population, c�est l��tonnement et la surprise, qui provoquent des questions et des commentaires.
La surprise : que va-t-on nous annoncer ?
Au sein des partis politiques, on commence � installer les tables et les chaises, en vue d�une r�union d�urgence, pour �couter le discours du pr�sident et prendre les d�cisions ad�quates. Et les premiers responsables de chaque formation politique rejoignent leur bureau. Dans les administrations civiles et militaires, on utilise le t�l�phone pour appeler, soit des coll�gues, soit des amis, soit des copains de promotion mieux plac�s dans la hi�rarchie, pour tenter de s�informer sur le contenu de la d�claration du pr�sident de la R�publique. Il est important d��tre inform�. Il est important d��tre les premiers inform�s. C�est une question de cr�dibilit� personnelle. On n�est pas un homme de pouvoir si on n�est pas au courant de ce qui va se passer. Les journalistes de la presse �crite, eux, tentent de glaner quelques informations et commencent � imaginer �la une� du lendemain. Dans les syndicats, dans les associations, dans les entreprises, dans les restaurants, dans les caf�s, dans les bars, dans les salons de th� et dans les bus, on commente. Les plus jeunes, r�unis en petits groupes, ne sont pas en reste : les gar�ons en station debout devant la porte de leur immeuble, et les jeunes filles dans la cour de leur lyc�e. Tous s�interrogent. Ils sont inquiets. Ils se demandent ce que va annoncer le pr�sident de la R�publique. Ils pressentent que c�est l�avenir de chacun qui est en jeu, et que c�est l�avenir de l�Alg�rie tout enti�re qui est en cause. Alors, chacun dans son quartier, chacun au sein du groupe avec lequel il a l�habitude de communier, explose et y va de son explication et de son interpr�tation.
Libres conversations
�Je suis s�r que Bouteflika va annoncer qu�il est candidat � un troisi�me mandat�, dit Kamel. �Il ne peut annoncer qu�il est candidat � un troisi�me mandat si, pr�alablement, il n�a pas proc�d� � une r�vision de la Constitution et notamment son article 74�, dit Farid. �Il ne serait pas cr�dible de modifier uniquement l�article 74, et d�ailleurs, c�est inacceptable et nous ne l�accepterons jamais�, rench�rit Boualem. �On peut tout reprocher � Bouteflika, on peut l�affubler de toutes les tares du monde, sauf celle de ne pas �tre un patriote et un nationaliste, soucieux de l�int�r�t de l�Alg�rie. Alors, moi, je suis persuad� que la r�vision constitutionnelle portera �videment sur l�article 74 de la Constitution, mais surtout qu�elle aura pour but, d�am�liorer les �quilibres entre les diff�rents pouvoirs, d��largir et de renforcer les libert�s des citoyens, et de mieux garantir les droits des Alg�riens, afin :
1 d�assurer un meilleur fonctionnement des institutions de la R�publique ;
2 de faire en sorte qu�aucune institution ne pourra, � l�avenir, accaparer une autre institution de la R�publique ;
3 d�aboutir � ce qu�aucune crise politique qui pourrait surgir dans le futur, ne puisse conduire des Alg�riens � tuer d�autres Alg�riens�, affirme avec force Souad.
�Eh bien, moi, je vous le dis, je vous le certifie, c�est l�arm�e qui a ramen� Bouteflika, et c�est l�arm�e qui veut le d�missionner�, d�clare Abdelkader.
�Eh bien, moi par contre, d�clare Amine, je suis s�r que l�arm�e ne veut pas qu�il parte et elle ne le laissera jamais partir, comme d�ailleurs tout le personnel politique qui gravite autour de lui, car ils savent que, s�il s�en va, leur avenir est termin�.�
�Mais non, mais non, proclame Sid-Ali, je suis convaincu que c�est la maladie qui a gagn� du terrain et qu�il n�est plus en mesure de gouverner. Alors, il pr�f�re partir, pendant qu�il est encore temps, dans la dignit�. La maladie et la mort nous guettent tous ; nous sommes tous entre les mains de Dieu et Lui, seul, d�cide en ce domaine. Aucun d�entre nous ne sait s�il ne va pas mourir avant lui. Messieurs, au-del� du pr�sident de la R�publique, il y a le citoyen, il y a l�homme, auquel nous devons tous le respect.�
�Moi, j�affirme, d�clare Hamidou, que c�est la France qui ne veut pas de Bouteflika, ni d�ailleurs d�un troisi�me mandat.�
�Oh ! Que non ! Sarkozy, s�entend bien avec Bouteflika et il est d�accord pour qu�il fasse un troisi�me mandat�, pr�cise Noureddine.
�La Russie, sous l�influence de Poutine, m�me s�il n�est plus pr�sident, soutient Bouteflika, comme les Etats-Unis de Bush�, clame Djamel.
�En tout �tat de cause, il faut que l�arm�e soit mise en �tat d�alerte maximum, car le Maroc pourrait profiter d�une situation d�licate pour nous attaquer�, dit Amina. Ainsi, les commentaires vont bon train, ils sont intarissables. Il est d�j� 18 heures, et la circulation automobile devient de plus en plus difficile en Alger et dans la plupart des villes du pays. Les automobilistes tentent de se frayer un chemin pour rentrer chez eux, le plus vite possible, afin de s�installer devant un poste de t�l�vision. Tous ne veulent rien rater. On ne sait jamais�
Le discours que l�on n�attendait pas
A 20 h, le drapeau de l�Alg�rie qu�accompagne l�hymne national, appara�t sur l��cran de la t�l�vision. A ce moment l�, on voit appara�tre, le pr�sident de la R�publique, qui s�avance d�un pas assur�, un l�ger sourire sur les l�vres ; puis une voix dit : �Chers fr�res, ch�res s�urs, le pr�sident de la R�publique s�adresse � vous.� Apr�s les phrases introductives d�usage, le pr�sident remercie les citoyennes et les citoyens de l�avoir �lu, par deux fois, pour assumer les responsabilit�s supr�mes et conduire le bateau Alg�rie � bon port. Ensuite, il fait un bilan succinct de ses neuf ann�es de pr�sidence et pr�cise les points qui, pour lui, sont les plus positifs :
�1 La politique de r�conciliation nationale, qui a permis d�am�liorer consid�rablement la situation s�curitaire du pays.
2 La r�forme du syst�me judiciaire de notre pays, �que j�ai initi�e afin que tous nos citoyens puissent mieux d�fendre leurs droits et qu�aucune personne, quel que soit son rang, ne puisse transgresser la loi, sans qu�il encoure une juste sanction.�
3 La r�forme du syst�me d��ducation, d�enseignement, de la formation professionnelle, de la formation universitaire et de la recherche scientifique.
4 La politique du logement dont l�objectif, de 1 million de logements, pourrait �tre atteinte avant la fin de l�ann�e en cours.
5 Le relogement de la plus part des familles qui ont perdu leur habitation durant le s�isme de Boumerd�s.
6 La relance de la croissance et de la production dans les secteurs de l�agriculture, de l�industrie et des services.
7 Le remboursement de la dette int�rieure et ext�rieure.
8 La progression, m�me si elle reste insuffisante � mes yeux, du pouvoir d�achat des citoyens.
9 L�am�lioration de la place qu�occupe l�Alg�rie dans le concert des nations.
Bien entendu, il reste beaucoup de choses � faire. Dans certains domaines, nous n�avons pas pu atteindre tous les objectifs que nous nous sommes fix�s. Vous savez, aucun pr�sident, aucun gouvernement dans le monde, ne peut r�soudre, dans le temps qui lui est imparti, tous les probl�mes qui se posent � lui. Finalement, l�essentiel est qu�il �uvre constamment � la r�solution des probl�mes quotidiens des citoyens. Dans l�avenir, il nous appartiendra, � toutes et � tous, � toutes les Alg�riennes et � tous les Alg�riens, de se retrousser les manches pour faire de notre pays une Alg�rie paisible, juste, prosp�re et puissante. Est-il possible de parler de tous ces probl�mes sans aborder un probl�me qui, je le sais, vous pr�occupe aussi, et qui est celui de mon �tat de sant� ? Effectivement, j�ai �t� tr�s malade. J��tais tr�s gravement malade. Mais aujourd�hui, je vais bien, gr�ce � Dieu et gr�ce aux soins que m�ont prodigu�s des m�decins alg�riens et �trangers, que je tiens � remercier.� Puis, le pr�sident passe � ce qui, � l�heure actuelle, int�resse le plus la classe politique, � savoir : la r�vision constitutionnelle et son �ventuelle candidature � un troisi�me mandat. Dans cette optique, il continue son discours, lentement, gravement, et il sp�cifie, que la Constitution est la loi fondamentale de la R�publique, et qu�il ne sied � aucun pr�sident de la modifier sans raison imp�rieuse. La r�vision de la Constitution doit avoir comme finalit� le renforcement des libert�s, la garantie des droits des citoyens, l�am�lioration de l��quilibre des pouvoirs afin de permettre une meilleure et une plus grande participation des citoyens au bon fonctionnement de l�Etat. �Aussi, Alg�riennes, Alg�riens, j�ai d�cid� qu�il n�y aura pas de r�vision de la Constitution, et que je ne serai pas candidat � un troisi�me mandat. L�Alg�rie rec�le de nombreuses personnalit�s ayant la stature d�hommes d�Etat, aptes � assumer pleinement la responsabilit� supr�me, une fois investis par le peuple lors d��lections libres, honn�tes, pluralistes et disput�es. C�est dans ce cadre et pour permettre au peuple de d�terminer son devenir que j�ai d�cid� de convoquer le corps �lectoral, et d�organiser une �lection pr�sidentielle anticip�e qui se d�roulera au plus tard dans les deux mois. Bien entendu, j�assumerai la responsabilit�, toute la responsabilit�, d�organiser cette �lection, dans la totale neutralit� de l�administration et cela � tous les niveaux. C�est ainsi que dans chaque centre de vote, une personnalit� de la haute administration sera d�sign�e par moi-m�me, et ais�ment identifiable, pour assurer une fonction de surveillance et de contr�le des �lections tout au long de leur d�roulement. Cette structure nouvelle et provisoire viendra s�ajouter aux instances et aux structures de contr�le et de surveillance pr�vues par la loi et les r�glements. Ch�res s�urs, chers fr�res, mon v�u le plus cher est que le peuple alg�rien d�signe un pr�sident de la R�publique que nul ne pourra contester, ni dans sa l�gitimit�, ni dans ses pouvoirs, ni dans ses pr�rogatives. Mes chers compatriotes, Je pars, dans les prochaines semaines, comme un pr�sident qui a le sentiment profond d�avoir accompli son devoir et assum� toutes ses responsabilit�s devant son peuple et devant l�histoire. Je ne manquerai pas, tout au long des jours qui me restent � vivre, de faire une pri�re pour que Dieu pr�serve notre peuple. Vive l�Alg�rie�. Le discours du pr�sident termin�, les Alg�riens commencent � sortir dans les rues et les commentaires fusent. Le premier d�clare qu�il savait depuis le matin que Bouteflika ne serait pas candidat � un troisi�me mandat. Le second rench�rit en d�clarant qu�il savait que l�arm�e ne le laisserait pas proc�der � une modification de la Constitution. Le troisi�me affirme qu�il savait que le pr�sident annoncerait des �lections pr�sidentielles anticip�es. Le quatri�me dit avec v�h�mence : �A vous entendre, vous �tiez tous inform�s, comme si vous aviez pass� la soir�e d�hier avec le pr�sident de la R�publique.� Pendant ce temps, les journalistes se pressent pour pr�parer la �une� du jeudi matin avec les titres les plus accrocheurs possibles. Les associations, les syndicats et les organisations sont perdus, perplexes. Ils attendent de voir de quel c�t� va tourner le vent. Les partis politiques� Ah ! Les partis politiques. C�est le d�sarroi. Les �lections pr�sidentielles sont dans deux mois. Que vont-ils faire ? Jamais un parti politique n�est assez pr�par� pour des �lections qu�il n�a pas pr�vues.
Les chamailleries
Au FLN, le Front de lib�ration nationale, c�est le d�sordre, la d�bandade, le m�contentement et la col�re. Un militant stationnant devant l�entr�e du si�ge national du parti hurle : �Tous des traitres, Bouteflika qui nous a l�ch�s alors que nous l�avons toujours soutenu, ainsi que Belkhadem qui savait et qui ne nous a rien dit.� Quelques minutes plus tard arrive Abdelrezak Bouhara. Aussit�t, il est assi�g� par les militants d��us et en col�re contre Belkhadem. Bouhara leur dit en substance : �Ne vous inqui�tez pas, je sais que Belkhadem ne peut pas gagner les �lections pr�sidentielles. Alors, devant le congr�s, la seule instance qui peut d�cider, je serai le candidat, votre candidat.�
Quelques instants plus tard, arrive Mohamed Saidani, l�ancien pr�sident de l�APN, et la foule se rue sur lui : �Messieurs, messieurs, il faut garder son calme. En tout �tat de cause, on ne change pas de monture au milieu du gu� ; le plus important est de rester unis et de prendre une d�cision coll�giale.� Puis c�est Abdelaziz Ziari, l�actuel Pr�sident de l�APN, qui descend de son v�hicule. Tous le monde s�avance dans sa direction, et il prend la parole : �Les d�cisions ne se prennent pas dans la rue. Il y a un r�glement int�rieur qu�il faut respecter ; les instances de d�lib�ration vont se r�unir et vous serez tenus au courant. � Enfin arrive Abderahmane Belayat, lui qui a la r�putation d��tre un sp�cialiste pour chauffer les salles pleines de militants, et qui a �t� d�l�gu� pour tenter de calmer l�ardeur de certains militants impatients. Il lance quelques phrases : �Le congr�s se r�unira dans quelques jours, avant la fin de la semaine prochaine, et nous d�ciderons de l�avenir du FLN ensemble. Notre avenir d�pend de notre capacit� � rester unis�. Les militants ont apparemment compris le message et Belayat rejoint aussit�t la salle de r�union o� sont regroup�s tous les t�nors du FLN autour d�Abdelaziz Belkhadem, qui ouvre la r�union par une courte allocution dans laquelle il pr�cise ; �Oui, j�ai rencontr� le pr�sident de la R�publique, ce matin, mais il n�a pas jug� utile de m�informer de la teneur de son discours. Le pr�sident est libre de d�cider ce qu�il veut et d�informer qui il veut. Ceci �tant clarifi�, je tiens � vous pr�ciser que je ne serai votre candidat et que je ne serai le candidat du FLN que si vous �tes tous derri�re moi.� Belkhadem ayant termin� son intervention, les r�formateurs, les contestataires, les refondateurs, etc., se lancent dans des critiques contre lui, qui ne bronche pas. Alors Sa�dani se l�ve, demande la parole et d�clare : �Messieurs, nous devons nous comporter comme des militants responsables. Nous devons travailler la main dans la main, les uns pour les autres et non les uns contre les autres. On ne change pas de chef � deux mois des �lections. Et, d�ailleurs, qui est mieux plac� que Si Abdelaziz pour d�fendre le programme du gouvernement ?� Une partie de la salle proteste dans une pagaille indescriptible et Belkhadem fait aussit�t la proposition de tenir la r�union � huis clos. Imm�diatement, les militants qui, r�glementairement, ne font pas partie de l�instance en r�union, quittent la salle, et l�on ferme les portes. Vers deux heures du matin, Abdelkader Charar sort de la salle de r�union et devant de nombreux journalistes et beaucoup de militants, annonce que le FLN reste uni derri�re Belkhadem et le congr�s extraordinaire est convoqu� pour mercredi prochain � la salle du Club des Pins, l�ordre du jour en sera la d�signation du candidat du FLN � l��lection pr�sidentielle anticip�e.� Un moment plus tard Belkhadem quitte la salle de r�union, accompagn� de Bouhara, Ziari, Sa�dani, etc� Belkhadem dit : �Je ne sais pas si nous avons bien fait de d�cider de ne pas n�gocier avec Ouyahia et Soltani avant la proclamation des r�sultats du premier tour.� �De toute fa�on, ils n�ont pas d�autre choix que de nous soutenir au deuxi�me tour�, r�plique Bouhara. Ils se quittent, mais tous savent que les prochains jours, et les prochaines nuits, seront longs.
La citadelle
Au RND, le Rassemblement national d�mocratique, la plupart des hauts cadres du parti sont l�, assis autour de leur chef, Ahmed Ouyahia. Devant le si�ge, � l�ext�rieur, de nombreux militants attendent quand une grosse voiture arrive : c�est Abdelkader Bensalah, le pr�sident du S�nat .Il serre des mains ; il dit bonsoir, avec un l�ger sourire ; Il constate le regard interrogateur des militants ; il s�arr�te et leur dit : �Vous n�avez pas � avoir d�inqui�tudes, le Parti saura prendre les bonnes d�cisions.� Dans la salle de r�union, on n�attendait plus que lui ; il salue tout le monde et prend place � c�t� d�Ouyahia. La r�union peut commencer. Apr�s un long d�bat, les membres de la direction d�cident, � l�unanimit�, qu�Ouyahia sera leur candidat � l��lection pr�sidentielle. Cette d�cision a �t� prise facilement car cela fait d�j� un bon moment que le RND a su se d�barrasser de ses protestataires et de ses contestataires. Ouyahia prend la parole, et explique qu�a son avis il est souhaitable de prendre contact avec les partis de la coalition et de voir avec eux dans quelle mesure il serait possible d�envisager une action concert�e ou un accord pour le second tour des �lections. L�assistance donne son accord. Ouyahia se l�ve et va dans son bureau pour prendre contact avec le FLN et le HMS. Dix minutes plus tard, il revient et informe l�assistance que �le FLN ne souhaite pas d�accord avant que ne soient connus les r�sultats du premier tour des �lections pr�sidentielles. Par contre, je me suis mis d�accord avec Soltani pour que le moins bien plac� des deux candidats au premier tour apporte son soutien � l�autre candidat au second tour�. Puis il ajoute : �Messieurs, � partir de demain, nous restons en session ouverte pour pr�parer la campagne �lectorale ainsi que notre congr�s qui doit se tenir le plus t�t possible. Tous les documents n�cessaires doivent �tre pr�ts et les structures idoines doivent �tre install�es.� Il est minuit pass�. La r�union est termin�e .Tous rentrent chez eux pour prendre un peu de repos.
La forteresse
Le HMS, le Mouvement de la soci�t� pour la paix, est en r�union depuis plus de trois heures. Tous les cadres influents, tous les ministres et les anciens ministres sont autour du pr�sident Aboudjerra Soltani. Dans l�immeuble qui abrite le si�ge du HMS, des groupes de militants patientent sur les paliers et les cages d�escaliers. Ils bavardent entre eux, mais n�ext�riorisent pas leurs inqui�tudes. Les militants du HMS sont des militants disciplin�s, qui font enti�rement confiance � Soltani et � l��quipe dirigeante. A la fin de la r�union, Soltani pr�cise : �nous allons nous lancer dans la bataille, mais c�est le congr�s et lui seul, qui d�signera le candidat du HMS aux �lections pr�sidentielles. Le congr�s tiendra ses assises jeudi prochain, si Dieu le veut. D�autre part, comme vous le savez, j�ai pris contact avec le FLN. Belkhadem m�a pr�cis� que son parti ne souhaitait aucun accord, ni aucune consultation, avant que de conna�tre les r�sultats du premier tour des �lections pr�sidentielles. Par contre, nous avons conclu un accord avec le RND, pour faire la campagne �lectorale du second tour, ensemble, autour du candidat le mieux plac� de l�un de nos deux partis. Chers fr�res, au cours des prochaines semaines, nous aurons � faire de grands efforts pour �tre � la hauteur des esp�rances de notre parti, de nos militants et de notre peuple.�
Le bastion
Au PT, le Parti des travailleurs, rassembl� dans son si�ge autour de Louisa Hanoune, s�est d�j� depuis longtemps prononc� sur toutes les hypoth�ses, et notamment sur les �lections pr�sidentielles. Et comme d�habitude, Louisa Hanoune prend la parole en premier. Elle soul�ve les questions de principes politiques qui ont toujours guid� le Parti des travailleurs ; �Il est entendu, d�clare- t-elle que nous maintiendrons notre opposition � la gauche �renti�re�, aux ultralib�raux et aux d�mocrates �non pratiquants �. Aussi, la direction du Parti des travailleurs, qui approuve � l�unanimit�, sait que cela signifie que le PT aura son candidat � l��lection pr�sidentielle. �Qui nous a fait gagner les �lections l�gislatives en 2002 avec 21 d�put�s � l�APN ? C�est Louisa. Qui nous a fait gagner les �lections l�gislatives en 2007 avec 25 d�put�s � l�APN ? C�est Louisa .Alors notre candidate naturelle c�est Louisa Hanoune� .Tout le monde applaudit, et, imm�diatement, la motion est adopt�e et sans surprise, la candidature sera annonc�e dans les prochaines heures.
Le d�sespoir et le r�ve
Certains partis sont en conclave. Avec une vingtaine de militants autour de leurs chefs respectifs, ils passent en revue toutes les possibilit�s. Puis ils d�cident de leurs candidatures � l��lection pr�sidentielle. Les communiqu�s annon�ant qu�ils seront candidats se feront lors de conf�rences de presse dans les jours � venir. Il s�agit de :
- Akif Abderahmen du Mouvement national pour la nature et le d�veloppement, MMND.
- Mme Mahjoubi Chalabia du MJD, le Mouvement pour la jeunesse et la d�mocratie.
- Bouacha Omar du ME, Mouvement El infitah
- Loukal Yacine du FNIC, le Front national des ind�pendants pour la concorde
- Merbah Abdelkader du RPR, le Rassemblement patriotique r�publicain.
- Docteur Zaghdoud Ali du RA, le Rassemblement alg�rien.
D�autres partis politiques, comme le Parti du renouveau alg�rien, le PRA, autour de son Pr�sident Bensalem. Le Mouvement pour l�entente Nationale, le MEN, autour de son Pr�sident Boukhazna. Le Parti national pour le d�veloppement et la solidarit�, le PNSD, autour de son Pr�sident Taleb Med Cherif, sont rassembl�s dans leurs si�ges nationaux respectifs avec une quarantaine de militants autour d�eux. Pass� le moment d��tonnement ressenti apr�s la d�claration du pr�sident de la R�publique, ils essayent de d�finir, chacun � sa mani�re, une strat�gie qui leur permettrait de ne pas rater un �v�nement aussi capital. Autour de Taleb Med Cherif, les militants veulent en d�coudre, et le pressent de se porter candidat � l��lection pr�sidentielle. Mais Taleb Med Cherif est sceptique : �Vous savez bien que nous ne serons pas capable de r�unir les 7500 signatures, r�parties sur au moins 24 wilayas, avec 1 500 signatures par wilaya au minimum, n�cessaires au PNSD pour pr�tendre � avoir un candidat.� Alors son conseiller politique demande la parole et dit : �D�autres partis politiques comme nous savent qu�ils ne pourront pas r�unir les 7 500 signatures. Nous sommes toujours en contact avec le PRA et le MEN, pourquoi ne les contacterions- nous pas pour voir avec eux dans quelle mesure, pour une fois, nous pourrions nous rassembler et proposer un seul candidat pour nos trois partis ?� �Voila une bonne id�e, dit Taleb Med Cherif, je vais appeler le PRA et le MEN tout de suite.� Avant qu�il n�ait eu le temps de le faire, le t�l�phone sonne. Le conseiller politique saisit le t�l�phone, sort sur le balcon pour avoir plus de champ. Deux minutes plus tard, il revient, tend le t�l�phone � Taleb Med Cherif et l�informe que le pr�sident du PRA veut lui parler. Taleb sort � son tour au balcon, revient quelques minutes plus tard et dit : �Messieurs, il est vingt deux heures trente et je viens d�accepter une rencontre avec le PRA et le MEN pour nous concerter et voir dans quelles mesure nous pourrions agir ensemble et proposer un seul candidat pour nos trois partis.� La s�ance est lev�e et on se donne rendez-vous pour le lendemain � onze heures du matin. Au si�ge du PRA, la rencontre entre les trois partis, le PRA, le MEN, et le PNSD a dur� plus de deux heures. Il se mettent d�accord sur le principe de se retrouver le lendemain � 16 heures au si�ge du MEN pour constituer une commission charg�e d��tudier les questions li�es � un regroupement, � la d�signation d�un candidat et � l�organisation de la campagne �lectorale.
La t�m�rit�
Au RCD, le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie, autour de Sa�d Sadi, le d�bat est tr�s avanc�. Calme, serein, Sadi �coute ses collaborateurs. Pass� l��tonnement et la surprise, les militants sont tous derri�re lui. La candidature � l��lection pr�sidentielle ne fait pas de doute pour eux et d�j� presque naturellement les structures pour la pr�paration des �lections sont pr�tes. Vers vingt deux heures trente, Sadi prend la parole apr�s avoir remerci� tous les militants qui une fois encore lui ont exprim� leur adh�sion et leur confiance : �Mais, mes chers amis, nous ne devons pas commettre les m�mes erreurs que dans le pass�. Les r�sultats auxquels nous avons abouti ne sont pas tr�s bons. L�existence m�me de notre parti est li�e � l�instauration de la d�mocratie et de l�alternance dans notre pays. Je pense qu�aujourd�hui, il est temps de prendre contact avec le FFS et A�t Ahmed et pr�senter aux �lections pr�sidentielles un seul candidat, et rassembler derri�re lui tous les d�mocrates et les patriotes de notre pays. Dans cette optique et pour garantir une chance de succ�s � cette initiative, je ne serai pas candidat�� Un s�isme de forte magnitude a secou� le si�ge du RCD. Le d�bat repart de plus belle et Sadi tente de convaincre son �tat-major. En derni�re instance, Sadi dit : �Premi�rement, rien ne nous emp�che d�engager cette action politique. Si cela devait ne pas aboutir, alors, il serait toujours temps de m�engager et de me porter candidat � l��lection pr�sidentielle. Deuxi�mement, pour engager cette action j�ai besoin de votre accord unanime.� Rapidement, l��tat-major se concerte, d�cide d��tre comme un seul homme derri�re le leader. Sadi informe qu�il va appeler imm�diatement Ait Ahmed sur son t�l�phone personnel. Il compose le num�ro. Le t�l�phone sonne. Il le laisse sonner. Personne ne r�pond. Sadi recommence, une fois, deux fois, trois fois. Aucune voix n�est au bout du fil. Ait Ahmed est aux abonn�s absents. Alors Sadi informe son staff qu�il va appeler Mohand Akli, une personne qui a le privil�ge d��tre en m�me temps l�ami personnel d�A�t Ahmed et de Sadi. Il l�appelle. Mohand Akli r�pond tout de suite et une discussion de pr�s de vingt minutes s�engage entre les deux hommes. Finalement Mohand Akli lui dit : �Je te rappellerai tout � l�heure.�
A. S.
A suivre demain
* Ancien membre du Conseil national de transition (CNT) avril 2008
E-mail : [email protected]


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