Le 8 Mai 1945, les nationalistes alg�riens du Parti du peuple alg�rien (PPA) de Messali Hadj, qui �tait en r�sidence surveill�e, et des Amis du manifeste et de la libert� (AML) de Ferhat Abbas avaient organis� un d�fil� pour c�l�brer la chute de l�Allemagne nazie. �Les drapeaux des alli�s en t�te, soudain, pancartes et drapeaux alg�rien sont d�ploy�s. Les pancartes portaient les slogans �lib�rez Messali�, �vive l�Alg�rie libre et ind�pendante�, �� bas le fascisme et le colonialisme �. Ali Abda refuse de baisser le drapeau alg�rien qu�il porte ; il est abattu par un gendarme. Cela a d�clench� l��meute�, nous dira ammi Yallese Abdallah, que nous avons rencontr� chez lui, avenue du 1er-Novembre 1954, en plein centre-ville de Guelma. Le m�me jour, une manifestation pacifique organis�e par les militants nationalistes, drapeaux alg�riens et alli�s brandis en t�te, est interdite par le sous-pr�fet Achiary. La gendarmerie tire sur le cort�ge : quatre Alg�riens trouvent la mort. Le sous-pr�fet d�cr�te le couvre-feu, et fait armer la milice des colons. Cette milice se livre � un v�ritable pogrom contre la population musulmane. �Je voyais des camions qui quittaient la ville. Ensuite, � intervalle r�duit, j�entendais des coups de feu. Et cela a bien dur� deux mois, les miliciens ramassaient les gens partout pour les tuer. Les ex�cutions se faisaient surtout � Kef-el-Boumba et � la carri�re de Hadj M�Barek. Des milliers de musulmans de Guelma furent fusill�s sans jugement�. Ammi Abdellah Yallese, un t�moin vivant des �v�nements du 8-Mai-1945 � Guelma se rem�more : �Notre manifestation �tait pacifique, apr�s l�ordre que nous avons re�u du responsable politique de l��poque, Ali Abda. Nous avons �t� surpris. Nos dirigeants n�avaient pas pr�vu de r�actions du sous-pr�fet Achiary. Cela s�est termin� par des dizaines de milliers de victimes. A Guelma, des centaines de jeunes manifestants furent tu�s et bless�s. On voyait des cadavres partout. La r�pression �tait aveugle, c��tait un v�ritable massacre�. Ammi Yallese Abdellah garde encore les s�quelles de ses blessures � la jambe droite.