L�ex-��mir� national de l�Arm�e islamique du salut (AIS), une organisation terroriste autodissoute en 1997, s�am�nage � nouveau une tribune m�diatique et annonce sur un ton de certitude la r�union en congr�s, courant septembre, de l�ensemble des fractions du Front islamique du salut (FIS) dissous. Madani Mezrag signale la corr�lation qu�il �tablit entre la convocation de ce conclave et l��lection pr�sidentielle d�avril 2009, ajoute-t-il de son propre chef. Un param�tre � dessein d��paissir la complexit� de l��quation politique ou met-il sa foi d�islamiste � honorer activement un deal pass� ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Si l�annonce ainsi faite de r�unir un congr�s des anciens de l�AIS autodissoute n�est pas nouvelle, la connexion qui lui est sciemment �tablie avec l��lection pr�sidentielle l�est en revanche. Madani Mezrag, qui s�est exprim� hier dans les colonnes du journal arabophone �El Bilad�, d�clare franchement avoir retenu l�organisation dudit congr�s en septembre pour le faire co�ncider avec le rendez-vous des �lections pr�sidentielles. Mezrag ne se donne pas tout ce mal � asseoir cette co�ncidence par pure coquetterie. Bien au contraire, il ambitionne de positionner la structure qu�il aura charpent�e par rapport � la perspective. Dans l�absolu, cela s�apparente � une offre de service. Mais, examin�e � l�aune de la r�alit� et des contextes politiques nationaux, l�affirmation de l�ex-��mir� terroriste pourrait �tre, en v�rit�, l�expression prudente d�un arrangement pour l�heure inavouable avec le pouvoir. Car, m�me s�il se retient de le claironner vivement, Mezrag semble courir des dividendes politiques bien calcul�s en contrepartie d�un investissement actif dans la prochaine joute �lectorale. Et l�on imagine bien qui des potentiels comp�titeurs pourrait b�n�ficier des �ferveurs militantes� d�un Mezrag qui s�est �rig�, depuis quelques ann�es, en h�raut louant la r�conciliation nationale. Ceci m�me s�il reste vrai qu�il se montre � chaque fois insatisfait de ce qui est accompli en la mati�re, risquant par occasion le reproche au pouvoir, donc � l�artisan de cette r�conciliation d�avoir occult�, voire trahi un chapitre de l�accord conclu et qui voudrait que la d�marche chemine vers la libert� d�initiative partisane. Autrement dit, vers une r�habilitation, sous une forme ou sous une autre, du Front islamique du salut dissous. Mezrag sent-il l�entreprise aujourd�hui possible, conditionn�e, cependant, � un appui � l�ambition pr�t�e au pr�sident Bouteflika de renouveler son bail pour le palais d�El Mouradia ? Il ne serait pas si surprenant que cela d�assister au congr�s projet� pour septembre- s�il venait � se tenir, bien entendu- exprimer un soutien � une prolongation des mandats pr�sidentiels pour Bouteflika. Ce dernier est per�u, � juste titre, au demeurant, par les repentis, ceux de l�AIS autodissoute notamment, comme le politique le plus � m�me de consentir, voire aider � leur r�habilitation politique. Le ministre de l�Int�rieur reviendra t-il sur son niet cat�gorique qu�il a toujours oppos� � la perspective partisane de Madani Mezrag et ses fid�les, � pr�sent que le congr�s annonc� est li� d�objet � la pr�sidentielle de 2009 ? Jusque-l�, il a invariablement soutenu que la voie est l�galement obstru�e devant un �ventuel retour du FIS dissous sur la sc�ne politique. Mais, en m�me temps, on a vu comment fut accueilli un Rabah Kebir lorsqu�il revint de son exil. Il ne manquait que le c�r�monial d� aux chefs d�Etat. C�est dire que tout peut arriver et qu�il n�y a pas, � vrai dire, de position politique immuable.