Les dispositions de la Charte pour la réconciliation interdit toute activité politique aux acteurs de la tragédie nationale. De communiqué en communiqué, Madani Mezrag, ex-émir national de l'ex-Armée islamique du salut multiplie les déclarations médiatiques. Il reprend du poil de la bête. Il veut s'imposer comme le nouveau chef de file de la mouvance islamiste. Il veut tenir son congrès et annonce même la création prochaine d'un parti politique. Les fantômes du passé ressurgissent. Cette attitude qui est loin d'être nouvelle et à laquelle l'Etat algérien fait la sourde oreille, ne relève-t-elle pas d'une simple lubie de l'ex-chef de guerre islamiste. Une des dispositions de la Charte pour la réconciliation nationale interdit toute activités politique aux personnes impliquées dans la tragédie nationale. La ténacité dont font preuve les anciens membres de l'ex-Front islamique du salut (FIS) dissous démontre qu'ils n'ont aucunement renoncé à leur projet. Instaurer une République islamique en Algérie. Les institutions algériennes ont été reconstruites sur de nouvelles bases. Pluralisme politique, Etat de droit, liberté d'expression... sont les aspirations d'une société en quête d'une véritable citoyenneté. Les vieux démons peuvent-ils être de retour? le peuple a choisi. Il a dit non à l'extrémisme et à la violence. L'attentat dont a été victime Kartali, ex-émir régional de l'Armée islamique du salut, a été saisi au vol par l'ancien chef de l'ex-AIS pour se rappeler au souvenir des Algériens. Madani Mezrag teste, déclare, assure même. Les assurances? Il les aurait obtenues en haut lieu. Et du haut lieu personne ne réagit. Silence radio. La nature a horreur du vide. L'adage est bien connu. Cela ne semble pas, outre mesure, préoccuper une classe politique toutes couleurs confondues vouloir réagir. Pris en tenaille par un profond malaise social (hausse vertigineuse des prix, pouvoir d'achat laminé, crise de logement, de l'emploi...) et des activités politiques à cours d'innovation, gouvernement et partis semblent tétanisés. Fini le temps où les démocrates réagissaient au quart de tour à la moindre déclaration d'un responsable de la mouvance islamiste. Une brèche semble s'être ouverte dans un champ politique en vacances. On pensait la solution idoine trouvée. MSP, En Nahda et le MRN incarnent le courant islamiste. Ces partis activent sur la scène politique dans le strict respect des lois de la République. La lutte armée n'a jamais constitué pour eux un mode d'accès au pouvoir. Ils reflètent une certaine coexistence pacifique avec les institutions de l'Etat. Ils siègent au niveau des Assemblées nationale et locale pour certains d'entre eux. Le MSP participe même au gouvernement et est l'un des membres de l'Alliance présidentielle. La tentative de coup de force pour revenir sur la scène politique de la part de Madani Mezrag s'articule autour de la situation sécuritaire. Loin pourtant d'être délétère, elle constitue pour les ex-leaders islamistes un tremplin pour rebondir. Gspc, Al Qaîda au Maghreb. Qui peut se targuer d'avoir la mainmise ou le contrôle sur ces organisations? Des responsables islamistes veulent faire de leurs divergences un consensus. Leurs dernières déclarations sont édifiantes. On se jette la pierre. On se confond en excuses. L'ex-chef de l'AIS tente une incursion sur la scène politique. A la clé, un retour à la légalité des groupes armés qui eux ne l'entendent pas de cette oreille; à moins qu'une porte de sortie honorable ne leur était réservée. Les maquis s'essoufflent sous les coups de boutoir des forces de sécurité et de l'Armée nationale populaire. L'occasion peut faire le larron. Prendre le train en marche cela reste possible. Les portes de la réconciliation sont toujours grandes ouvertes.