Il y avait foule en cet apr�s-midi de jeudi 22 mai � l�h�tel El-Manar, dans la ville d�El-Kala. D�anciens amis et camarades de classe du lyc�e Saint-Augustin d�Annaba �taient pr�sents. Ils tenaient tous � rendre hommage � un camarade de classe qui s�est fray� un chemin dans le monde de l��criture en tant que journaliste puis en se confirmant dans le statut d��crivain de talent et prolifique. Le cadre est f�erique, un temps ensoleill�, la partie d�couverte du restaurant de l�h�tel qui surplombe la mer offrant une vue superbe sur la c�te est le lieu choisi par l�auteur pour la vente-d�dicace. L�h�te est de marque. C�est l�un des journaliste qui a accompagn� l��volution de la presse �crite depuis les premi�res ann�es de l�Ind�pendance, en passant par l�ouverture m�diatique et la venue de la presse �crite dite ind�pendante au d�but des ann�es 1990 et qui continue son bonhomme de chemin dans ce m�tier ingrat et usant jusqu�� ce jour � travers un billet quotidien et une chronique hebdomadaire dans les colonnes du Soir d�Alg�rie. Il s�agit de Ma�mar Farah, venu � El- Kala pour se livrer � une vente-d�dicace de ses quatre productions : Express de nuit, le R�ve sarde, les Sir�nes de Cap Rosa, et le dernier-n� en exclusivit� et pour la premi�re fois, � savoir 300 Pause-Caf�. Une compilation de 300 billets publi�s dans Le Soir d�Alg�rie et sortie des presses de l�imprimerie il y a trois semaines. Avec un style alerte, direct, digest et d�pouill�, son imagination vive et raffin�e, on aurait t�t fait de le rapprocher d�un Boussa�d Abdiche. D�ailleurs, dans la pr�face du livre, il ne s�en cache pas et avoue son admiration pour le ma�tre incontest� de ce genre et � qui, par ailleurs, il d�di� le livre � sa m�moire. Une �criture qui vous procure le sentiment que l�auteur pr�f�rait parer au plus press� comme si le temps lui est vraiment compt�, aller � l�essentiel avec un don de l�acrobatie verbale, des m�taphores � couper le souffle. Le mal est profond et enracin�. Vite et clairement. Des billets � d�guster avec mod�ration, en abuser peut vous donner un coup de cafard, tellement ils d�cortiquent le quotidien �reintant, la pens�e illogique et absurde, les travers de la soci�t� et ses anachronismes sans fards ni fioritures. Tel un chirurgien qui passe au scalpel le corps d�une soci�t� qui a perdu toutes ses valeurs et rep�res. L�auteur avoue, cependant, un grand amour pour la ville d�El-Kala et une nostalgie pour ses plages qui ont vu d�filer sa jeunesse. Il nous apprendra, cependant, qu�il est sur le projet d�un polar pour dire et essayer de trouver une �bauche d�explication aux changements qui ont affect� et affectent la soci�t� alg�rienne ces deux derni�res ann�es.