Un groupe de 34 Français natifs d'El Kala et de sa région, certains accompagnés de leurs enfants de plus de 30 ans, sont arrivés jeudi pour un séjour d'une dizaine de jours dans la région. Pendant le trajet entre l'aéroport et leur ville natale, ils se sont renseignés sur untel ou untel de leurs amis d'enfance et cherché à savoir si on peut encore voir telle maison ou tel coin de la ville ou de ses alentours. Mais c'est en arrivant à El Kala que cela a été le plus bouleversant. La ville, qui a poussé dans tous les sens, a quelque peu désorienté les visiteurs, mais dans la descente des Quatre chemins, d'où on découvre fort heureusement encore la partie ouest de la côte que borde la ville, les enfants de la ville ont retrouvé leurs marques et donné libre cours à leurs émotions. Cris de joie, mais aussi des larmes. Les voitures qui passaient, ralentissaient et leurs occupants qui ont appris cette visite lançaient des paroles de bienvenue « marhba, vous êtes chez vous ». Là, déjà certains se sont reconnus après une séparation de plus de 40 ans. Le moment le plus fort a, sans aucun, doute été celui de la découverte de la ville à partir de l'esplanade du Moulin qui surplombe le port, la presqu'île et les vieux quartiers de la ville. Rares sont ceux qui ont pu retenir leurs larmes, même les accompagnateurs touchés par tant d'émotion. « Voilà, c'est dans cette maison, dans cette rue, dans ce quartier que je suis née et que j'ai connu les plus belles années de ma vie », « ces rochers-là, les brisants, on les escaladait à 10 ans et pour nous ils étaient si hauts que c'était une aventure semblable à l'escalade de l'Himalaya ». Une avalanche de souvenirs et un torrent de tendresse. L'organisateur de ce séjour, le patron de l'hôtel El Manar, leur a réservé une autre surprise. Il a fait en sorte que tous leurs amis d'enfance les attendent ensemble à l'hôtel. Les retrouvailles étaient tout simplement spectaculaires. Imaginez ce que peuvent faire deux groupes de Méditerranéens volubiles qui se retrouvent après 40 ans. Des rires, des pleurs, des embrassades interminables, des souvenirs impérissables, des histoires marrantes, des photos scolaires où Français et Algériens aujourd'hui plus que quinquagénaires fréquentaient côte à côte les mêmes classes avec des frimousses à crever de rire. C'es grâce à Internet que cela a été possible, nous dit Wahab Ouzrout, patron d'El Manar. J'ai fait des photos de l'hôtel et de la région et je les ai balancées sur le site que j'ai créé. En février dernier, un premier Callois est venu voir et c'est comme cela que l'idée a germé. Nous espérons que tous nos amis d'enfance reviendront chez eux et communiqueront leurs impressions à leurs amis de là- bas.