L�escalade � l�atteinte des libert�s se poursuit par un pouvoir qui pousse � l�extr�me sa politique lente et insidieuse d��rosion, �de grignotage�, pour engager l�Alg�rie dans la voie de l�intol�rance et de la r�gression. B�illonnant de plus en plus les libert�s d�expression avec des proc�s continus contre la presse, r�primant les libert�s d�opinion, de conscience et de culte par des proc�s inquisitoires d�un autre �ge et des condamnations inadmissibles, le pouvoir a ainsi bafou�, sans �tat d��me, la Constitution. Scandale sans pr�c�dent, apr�s celui de la loi fondamentale, c�est au viol de la m�moire r�volutionnaire que le pouvoir proc�de, en faisant obligation d�une demande pr�alable aux organisateurs de la c�r�monie � la m�moire des chouhada, Henri Maillot et Maurice Laban, au cimeti�re d�El- Madania. Sous la pression, notamment m�diatique, il finit par �autoriser� le recueillement en exigeant une minute de silence sans discours, comme l�ont affirm� les organisateurs outr�s ! Pourquoi cette discrimination ? Le pouvoir pousse-t-il l�inquisition jusque dans les tombes des h�ros de la R�volution ? Apr�s avoir instaur� deux coll�ges chez les moudjahidine, il veut en faire de m�me pour les chouhada. Ce qui confirme son approche r�ductrice et mutilante de l�histoire de notre pays. Apr�s sa politique insens�e de division r�gionaliste et culturelle, le pouvoir s�engage de plus en plus dans la dangereuse voie de la rupture de la coh�sion sociale, en portant atteinte � la m�moire de celles et de ceux qui donn�rent leur vie non pour une cause religieuse, mais pour l�ind�pendance de leur pays : l�Alg�rie ! Sans parler de la nouvelle politique des centres de r�tention annonc�e par le pouvoir, en �l�ve docile et soumis, faisant fi de l�image de marque de l�Alg�rie r�volutionnaire, vivante dans la m�moire profonde africaine. L�Alg�rie ne peut oublier Frantz Fanon. Au cimeti�re, ils furent tr�s nombreux celles et ceux, toutes confessions confondues, unis dans le m�me recueillement dans un climat empreint de grande �motion, au pied de la tombe des deux martyrs de la R�volution. En fait, ces atteintes aux espaces de toutes les libert�s, la d�claration outrecuidante du chef du gouvernement remisant au placard une Constitution adopt�e par le peuple souverain, et cette agression � la m�moire r�volutionnaire, sont autant de man�uvres politiciennes annonciatrices d�un glissement vers une r�publique th�ocratique. En son temps, � l�Assembl�e constituante en 1963, lors du d�bat sur le code de la nationalit�, l�abb� B�renger avait d�j� tir� la sonnette d�alarme avec une phrase pr�monitoire : �Je d�plore de voir l�Alg�rie s�engager dans l�Histoire � reculons !� Alger le 5.6.08